Les chroniques du patio Là où fleurent bon la résine de synthèse et le p'tit rosé estival

13 mars 2011

Maudites zhormones!

Filed under: tranches de vie — Marie-Jose @ 14:53

Boys, passez votre tour pour la lecture de ce billet. On va parler d’affaires de femmes, d’hormones, de médecine naturelle et de tampax. Ouais. Et de m-é-n-o-p-a-u-s-e.

Dans 6 mois, je fêterai mon 40e anniversaire de féminité. 40 ans. À tous les mois. 40 X 12. 480 mois. Moins la grossesse et l’allaitement, ce qui fait tout de même 462 mois. 462 occasions d’avoir le p’tit maudit bouton qui te sort sur le menton. 462 occasions de combattre les crampes. 462 rages de sucre, de chips, de cochonneries qui font que t’as l’air du bonhomme Michelin. 462 spm. 462 occasions de donner sa démission, de chialer comme un bébé, de « snaper » pour rien. 462 boîtes de tampons, de toutes les couleurs.

On pourrait croire qu’à l’idée de mettre un terme à cela, on ne peut que se réjouir. N’est-ce pas?… N’est-ce pas?…. Non? Youhou? Y’a quelqu’un????

Depuis quelques mois, et malgré que me gynéco me dise que je suis encore comme une poulette du printemps, y’a des symptômes qui ne trompent pas. La fatigue. Les « moodswings ». Les règles abondantes et fréquentes. L’insomnie.Les trous de mémoire. La difficulté de concentration.

Mammouth sourit. Et dit aux enfants de ne pas s’en faire, que je suis en m-é-n-o-p-a-u-s-e. Et j’enrage, évidemment.Ce qui le fait rire encore plus.

Hier, en allant au Jean Coutu, je me suis retrouvée dans l’allée des tests de grossesse. Et là, sans crier gare, le moton. Le moton du « plus jamais ». Comprenons-nous bien: j’adore les enfants, mais j’ai donné. C’est pas l’idée de ne plus avoir d’enfants. C’est l’idée du « c’est déjà derrière toi, mémée ». L’idée de passer à une autre étape. Je suis zen, je n’ai pas peur de vieillir. C’est le passage qui me trouble. Je voudrais déjà que ce soit fini, qu’on en parle plus. J’ai pas envie de me taper les bouffées de chaleur. Les hormones de synthèse ou les phyto-eostrogènes . Et les sourires narquois de Mammouth.

Mais bon, comme pour le reste, on y échappera pas. On va donc le prendre avec humour. Oui madame. Avec humour. Et on ira lire les soeurs, en prenant un thé à la réglisse…

8 mars 2011

De mère en fille

Filed under: tranches de vie — Marie-Jose @ 14:22

Vous l’ai-je déjà dit? Je suis fière de ma merveilleuse merveille. Fière de son intelligence, de sa débrouillardise. Fière itou de son caractère de cochon. Je ne serai jamais inquiète qu’on abuse d’elle ou qu’on l’exploite. Mais je plains le pauvre homme qui tombera amoureux d’elle…

Ce matin, comme tous les matins, c’est avec René Homier-Roy et son équipe que nous déjeunions. À un commentaire de Philippe Marcoux, Merveille m’a demandé pourquoi on parlait du printemps arabe. Je lui ai expliqué, entre deux gorgées de café, que c’était une image pour parler de tous les événements qui se passent dans ce coin du monde, et que cela faisait référence au fameux printemps de Pragues. On a  parlé de dictateurs, d’émeutes, de soulèvements populaires. Elle m’a alors demandé si les femmes faisaient des émeutes. Je lui ai dit que oui, parfois, mais pour des raisons différentes: souvent, quand nos enfants ne peuvent plus manger, ne peuvent plus aller à l’école, c’est le déclencheur pour ne plus accepter ce qui nous semblait acceptable pour nous. Elle a alors eu cette réflexion, du haut de ses 8 ans:

« Maman, les femmes elles se révoltent pour leurs enfants. Les hommes, pour le plaisir de faire la guerre! ».

En racontant cette anecdote ce matin, un collègue masculin m’a repris, me disant que j’aurais dû indiquer à ma fille que les hommes ne font pas la guerre pour le plaisir, mais par principe. Ouais. Par principe. On tue des populations, on viole des femmes, mais on a des principes, nous madame!

Ça m’a fait réfléchir, en cette journée de la Femme. Journée avec laquelle j’ai toujours un certain malaise, je l’avoues.

Merveille, je nous souhaite de continuer à avoir ces conversations matinales sur des sujets pas tout à fait légers. Je te souhaite de continuer à te questionner sur le monde qui t’entoure, à défendre bec et ongles ce en quoi tu crois et qui tu es. Et je me souhaite d’être ta mère encore longtemps… bonne journée de la femme, mon amour de poussinette à pois!

6 mars 2011

C’était un p’tit bonheur…

Filed under: tranches de vie — Marie-Jose @ 09:48

Avec l’âge, vient l’apaisement, on dirait. À 20 ans, le bonheur, c’est nécessairement gros: une bonne job, un amour infini, un char de l’année, des sous, des voyages, bref, tout, tout de suite. Le bonheur, il commence nécessairement par une majuscule. Le Bonheur. Autrement, ce n’est pas le bonheur. C’est autre chose, comme le plaisir, ou l’attente, ou l’expectative.

À l’aube de la cinquantaine, le bonheur se conjugue au pluriel. J’ai plusieurs bonheurs. Un amoureux qui se bonifie avec le temps, comme le bon vin. Une famille qui connaît, comme toutes les familles, des hauts et des bas, mais qui reste unie. Une job, malgré son degré de difficulté élevé ces temps-ci, plutôt que le chômage. Des ami(e)s précieux qui ont traversé le temps avec moi et avec qui les liens demeurent toujours très fort. Et du temps, et la sagesse pour apprécier tout ça.

Évidemment, pour apprécier le bonheur, ça prend quelques malheurs. Mais comme pour le bonheur, le malheur prend des proportions plus réalistes en vieillissant. Se faire voler son porte-feuille dans le métro? C’est plate, mais il y a pire, comme enterrer son enfant ou apprendre qu’on souffre d’un cancer. Alors on se retrousse les manches, on va faire sa déposition au poste de police (ou aucun policier ne ressemble à Claude Legault, soit dit en passant!), on fait refaire ses cartes et on passe à autre chose.

Vendredi, je me suis permise une petite escapade à Québec, seule. J’y ai été accueillie par mon amie Johanne, son amoureux et mon amie Marie-Claude. Un souper comme dans le temps, comme si le dernier avait eu lieu la semaine précédente. C’est ce que j’aime de ma relation avec elles: nous nous connaissons depuis plus de 25 ans, nous pouvons être des mois sans nous voir, mais nous gardons contact via quelques courriels par année et ces rencontres sporadiques. Et depuis peu, par FB.  Et à chaque fois, je m’émerveille que notre relation soit à ce point intemporelle.

Puis hier, j’ai récupéré ma merveilleuse merveille après son séjour chez sa grand-mère, et nous sommes revenues en bus. 3 heures à placoter, à faire des devinettes, des charades. 3 heures à m’émerveiller de l’étendue de ses connaissances et de sa personnalité pétillante. À voir la différence. À mesurer ma chance d’avoir cette enfant dans ma vie.

J’ai plein de copines qui traversent la crise de la quarantaine: séparations, remises en question professionnelles et personnelles, réorientations de carrière, etc. Elles souffrent, mais elles s’en sortiront. Avec le recul, je réalise que je n’ai pas vécu de crise de la quarantaine: j’étais trop occupée à m’ajuster à ma nouvelle vie de conjointe, de belle-mère et de maman. J’avoue, j’avais un peu peur de vivre ma crise à la cinquantaine. On ne peut jurer de rien, évidemment, mais à un peu plus d’un an de l’échéance (!), si crise il doit y avoir, elle n’a pas encore pointé le bout de son nez. Et je ne la souhaite pas. Je veux continuer à jouir de mes p’tits bonheurs. Longtemps.

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