« On dit que la religion du XXIe siècle, c’est l’environnement, dit Daniel Breton, de la Coalition Vert-Kyoto. Autrefois, les gens allaient à la messe et, une fois rendus à la maison, baisaient, sacraient et buvaient. J’ai l’impression qu’on fait la même chose avec l’environnement. » La Presse, 22 avril 2007
C’est ça. C’est exactement ça. Le malaise que je ressens depuis des mois à entendre tous et chacun faire de l’environnement SA priorité. Cette semaine, en dévoilant son étude sur l’application des cibles de Kyoto, John Baird a dressé un portrait si sombre qu’il n’y manquait que la menace de la peste bulbonique. D’autre part, Stéphane Dion et Élizabeth McKay ont fait de Kyoto un symbole de vertu, rien de moins. Hors de Kyoto, hors de l’Église, point de salut!
Collectivement, on se drape vertueusement dans nos principes écolo. Individuellement? Hum… Oui, je recycle le plus possible. Oui, je lave à l’eau froide. Oui, je pense parfois à fermer le robinet quand je brosse mes dents. Oui, lors de l’achat de la prochaine voiture, nous penserons à un modèle moins énergivore et oui, je continuerai à prendre le train de banlieue. Par principe? Évidemment! Si si, je vous le jure. Quoique…
Si on gratte, je recycle parce qu’on m’a fourni les outils pour le faire. Sinon, quand le mégabac est plein, je jette. Je lave à l’eau froide parce que j’économise. Je ferme le robinet parce que je vois les gros yeux de ma merveilleuse merveille, gavée de principes écolo à la garderie. On achètera un modèle de voiture qui nous permettra d’avoir une économie d’impôt et je prend le train parce que j’hais être prise dans le trafic de la 15!
Vous me direz que c’est le résultat qui compte. Peut-être. Mais je me verrais mal faire la morale à mon voisin qui lave son entrée à grande eau.
Cet après-midi, des milliers de gens participeront à des marches en faveur de la journée de la terre. Ils le font tous par principe, mais une fois à la maison, baiseront-ils en sacrant?
En passant, des passages de ce billet ont été cités dans l’émission politique « Les coulisses du pouvoir ».
Maintenant, pour revenir au sujet, je n’ai vraiment rien à ajouter à ce que tu as dit. Bien des gens aiment s’enfoncer dans un discours de piété écologique même si au fond ils ne font rien de concrets pour faire de notre espace environnemental un abri de tissu social plus sain. Bien sûr, je ne généralise pas étant donné que j’ai eu le bonheur de connaître des gens qui savent joindre le discours aux actions en ce qui concerne l’environnement.
Je recycle rarement, avec un bébé tu sais, il ne manquerai plus que ça 😉
De toute façon un écolo de moins ne devrait pas faire la différence 😉
Pour ma part, ce qui m’énerve quand les Verts érigent leurs principes en religion, c’est la difficile application de ces principes pour tous. Oui, moi aussi je recycle, mais c’est parce que j’ai des bacs verts. Quand ils sont pleins, je jette. J’utilise le transport en commun parce que j’hais le traffic du pont Jacques-Cartier, mais aussi parce que je n’ai plus le choix : les stationnements en face de mon lieu de travail sont désormais truffés de parcomètres. Et pourquoi? Parce que la Ville de Montréal veut décourager les automobilistes de se stationner au centre-ville. Mais si, en tant que mère de famille, j’ai besoin d’utiliser ma voiture pendant quelques temps dans l’année – question d’alléger mon fardeau- je dois débourser une somme débile pour le faire. Et v’lan! Méchante pollueuse, paye pour tes péchés! En fait, dans ce cas-ci, la Ville de Montréal a recyclé des idées vertes dans l’espoir de remplir ses coffres. Méchants automobilistes, vous allez payer! Mais merde, nous ne sommes souvent que des petits banlieusards sans histoire qui « rushent » comme des débiles entre le travail et la garderie!!!! On est pas des criminels!
Je le crois aussi et je le dis depuis longtemps. Personnellement, je ne crois pas que tout ça va arrêter la marche inexorable vers l’hécatombe. L’être humain tient à son confort. Les hommes politiques à leurs votes. D’où l’absence de décisions qui pourraient avoir un impact vraiment important en faveur de l’environnement. L’effort réel entraînerait trop de sacrifices pour chacun d’entre nous. Par contre je crois que le développement de nouvelles technologies est une voie à suivre impérativement. Pour cela il faut faire fleurir le goût de la recherche scientifique chez nos jeunes. Le système d’éducation, j’y reviens encore. Tant que certains bien pensants refuseront de former un élite réel nous continueront à donner des cours 101 de lavage de pots de yogourts pour le bac vert à nos chérubins. Autre forme d’hypocrisie, y pensons-nous à l’environnement lors de l’achat du prochain petit sac fashion printanier teint en bleu outre-mer? La quantité de teinture nécessaire à ce sac aura fauché combien de vies marines animales en s’ajoutant aux autres fluides nécessaires à nos flamboyants vêtements ou à nos tignasses rajeunies mensuellement? Cessons de dormir la conscience en paix parce qu’on a écrasé la pinte de lait en carton de tout le poids de nos convictions écolos avant de la fourguer au recyclage et assumons notre part de responsabilités. Merci, bonsoir.
Je bisse. Tant que notre poche ne sera pas affectée, nous (collectivement et individuellement) ne bougerons pas vraiment. La preuve? Le prix de l’essence, qui n’est pas encore assez élevé pour empêcher la prolifération de SUV genre « Expédition » et autres monstres assoiffés, l’utilisation à outrance des démarreurs à distance, la motoneige (ben non, c’est bon pour le tourisme…), et autres bébelles à moteur. On veut bien faire un effort, mais faut pas que ça nous coûte plus cher.
D’accord aussi avec le développement des nouvelles technologies. C’est impératif.