Dure semaine, pleine de constats heureux et douloureux. La perte de quelques illusions, un gros chagrin et la confirmation que le savoir-être est diablement plus important que le savoir ou le savoir-faire.
Ce matin, Wiki me manque. Le difficile, dans l’absence, c’est de détricoter les habitudes. Je n’ai jamais été chien, j’ai toujours mieux aimé les chats, comme Foglia. Mais cette douce idiote avait fini par me gagner, par sa bonté, son regard si confiant, son côté si doux avec les enfants. Par habitude, hier matin, j’ai tendu ma croûte de pain, pour me rendre compte de l’inutilité de mon geste. Hier soir, en l’absence de Mammouth, c’est le son rassurant de ses griffes qui m’a rendu le silence si lourd. Bien sûr, un autre gros toutou viendra bientôt partager notre quotidien. Mais on ne remplacera pas Wiki. Comme on ne remplace pas un enfant qui meure par un autre. On garde le souvenir de l’unicité. Et c’est très bien ainsi.
Fin également de mon remplacement à la DG. Cette affectation m’a sortie de ma zone de confort, en m’amenant dans un univers tout à fait différent du mien. Au début, c’était plus qu’inconfortable, c’était douloureux. Je me suis même demandé si j’avais ce qu’il faut. Je sais que je suis une bonne gestionnaire, je sais que je peux mobiliser des équipes et j’ai quelques principes « transversaux »: le respect et la transparence, entre autres. Mais quand le seul cours à l’université qui vous a fait réellement suer est l’économie et que vous vous retrouvez à gérer une gang d’économistes bardés de doctorat, l’humilité est de mise! Et puis, petit à petit, j’ai trouvé mes marques et j’ai pris plaisir à confronter les idées à la réalité. En partant, hier, j’ai envoyé un petit mot à tous, les remerciant de l’appui apporté, des connaissances partagées et de leur ouverture. Pour moi, c’est important de remercier: seule, je ne réaliserais pas le quart de ce que je fais. Et quand je choisi mes gestionnaires délégués, c’est cette capacité, ce savoir-être qui m’allume, plus encore que les connaissances. Je n’ai pas toujours été comme ça, je l’avoue. Le savoir-être, ça s’acquière, ça se raffine, ça se peaufine. Mon plus beau remerciement, il m’est venu d’un employé, doué, brillant, piercing au sourcil et l’air d’un bum, qui m’a dit que ce sont mes explications du contexte qui l’ont aidé à performer depuis 2 mois, parce qu’il avait enfin compris comment camper ses idées. Un jeune bum qui mélange le madame et le tu…
Terminer une affectation, c’est un peu un autre type de deuil. Et lundi, plutôt que de rentrer dans mes terres, je m’en vais ailleurs, dans un tout autre secteur. Une autre zone d’inconfort, une autre période d’apprentissage… sans période de transition. Oh! well… je devrais m’en sortir, mais les soirées de magasinage seront rares!
Dur rappel à la réalité, également. Le web, ça peut contenir du meilleur… et du pire. Dans ma semaine de montagnes russes émotives, et alors que je me suis toujours donné comme règle de conduite de mesurer mes mots, parce que j’en connais la portée et que je sais à quel point je peux être dure et coupante, j’ai réagi émotivement à un texte. Ça a dégénéré. Et ça m’a atteint. Le mépris, même virtuel, ça reste du mépris. Là aussi, je ne peux que conclure que le savoir, quand ça ne s’accompagne pas de savoir-être, ça vaut ce que ça vaut.
Ça m’a atteint au point ou j’ai remis en question ce blogue. Et ma réaction viscérale, proche de la haine pour quelqu’un que je ne connais pas personnellement, m’a surprise. Je dois être naïve. Le web, après tout, n’est que le reflet de la société, avec son lot de morons et de personnes extraordinaires. C’est à moi de faire le tri. Chose certaine, j’ai appris ma leçon, et dorénavant, je m’abstiendrai de réagir. Mais ce n’est pas par peur: le bullying, même virtuel, ça demeure une attitude inadmissible et inacceptable, que je n’ai pas envie de « feeder ». Je n’ai pas pour autant envie de tendre l’autre joue….