Il y a toujours, dans la vie, des hasards. Des rendez-vous manqués. La fois ou à cause de la xième panne du métro, vous arrivez en retard à un rendez-vous qui aurait pu changer votre vie. La fois ou vous n’avez pas été assez vite pour ouvrir la porte, alors que le téléphone sonnait dans un appartement désespérement vide, et que vous passez 5 minutes à dire « Allo, allo! » comme si la personne aimée au bout du fil allait vous entendre. Ou encore, que l’employeur de rêve n’a pas laissé de message et a engagé quelqu’un d’autre… En contrepartie, y’a aussi des instants magiques.Des instants importants, parfaits. Le moment, par exemple, ou vous plongez, pour la première fois, votre regard dans celui de votre enfant.
Y’a des personnes qui, sans le savoir, croisent votre route et y laissent une trace. Qui, sans même en être conscients, vous réconfortent. Quand, plusieurs années plus tard, vous les rencontrer dans la vraie vie, la question de savoir s’ils seront à la hauteur de ce que vous aviez imaginé est angoissante.
C’est avec cette angoisse que j’allais rencontrer celle qui, sans s’en douter, a assisté à mon accouchement. Qui, toujours sans s’en douter, m’a réconfortée par un texte sur le « char familial ». Bon, ça mérite quelques explications, parce qu’à vous gratter la tête comme ça à essayer de me suivre, vous allez décorer votre clavier de desquamations pas toujours jolies…
Quand j’ai accouchée de ma merveilleuse merveille (encore une coincidence, c’était le sujet de son papier d’aujourd’hui), c’est sa doc qui était présente. Entre deux contractions, la doc et Mammouth s’en donnaient à coeur joie dans le placotage mondain et les anecdotes partagées, ou il fut abondemment question d’eux. Au point ou je devais, l’air de rien, m’excuser de gâcher leur fun parce que là, selon le moniteur, j’avais une contraction et que j’allais pousser un peu… Vous essayerez de suivre une conversation, les jambes élégamment écartées, le souffle un peu court, la face toute plissée d’efforts… Sans compter qu’entre deux « pousse, baby, pousse », vous devez dire au père de l’être à naître d’enlever son pied de sur votre tuyau d’oxygène parce que là, vous manquez d’air un peu… Bref, grâce à l’épidurale , j’aurai pu participer un peu à la conversation en hurlant mes réponses.
Plus tard, alors que je désespérais de l’allure de la voiture familiale – devrais-je écrire de la dump familiale??? – c’est encore son papier sur ce qu’est un char de mère qui m’a réconciliée avec la vie. Elle y écrivait qu’un char de maman, ça pue, c’est désordre et que c’est NORMAL.
Bref, Renée Laurin faisait partie de ma vie sans savoir qu’elle faisait partie de ma vie. Et me voilà rassurée: c’est même mieux en vraie! Un petit bout de femme, une dynamo, une maman, une musicienne. Une vraie personne avec qui je me promets bien d’aller prendre un café de bonnes femmes, sans les enfants, sans les chums.
Ce sont des rencontres comme celles-là qui me font apprécier ma vie. La vie. Tout simplement.
Moi c’est une conversation qui m’a fait cet effet aujourd’hui…
il n’y a rien qui n’arrive pour rien dans la vie 🙂
C’est tellement vrai… si tant tellement que tu as mis un sourire sur mes lèvres ce soir et que tu m’as rappelé pourquoi j’aimais tant ces moments magiques 🙂
Premier matin de liberté après une dure semaine de travail. Je me promène, libre et heureuse, furetant au hasard sur les pages du web et m’attarde sur ton patio fleuri, histoire de prendre de tes nouvelles. Et je lis, je lis. Tout à coup mon coeur se met à battre. Mais c’est de moi qu’on parle ici!!! Tu sais que c’est tout un honneur que tu me fais là Marie-Josée! Je suis disons…émue. Alors on le prend quand ce café de bonnes femmes?
Bientôt, Renée. Bientôt. Quelque part en mars, j’ai comme un gros deux semaines de lousse – ça me permet un café et p’tête même un lunch! 🙂