Mon « ami gay », collègue de bureau apprécié pour son humour, son humanité et son indéfectible support, m’a fait mourir de rire hier: jeune, il a travaillé à Statistiques Canada et a découvert avec délice l’expression « poule épuisée », qui qualifie les poules pondeuses mises au rancart et qui finissent leur carrière dans votre bol de soupe poulet et nouilles.
Je me sens un peu comme ça, ce matin. Une poule épuisée. Fin de l’année financière oblige, nous avons été en réunion de 10h30 à 23h00 hier soir, et nous recommençons ce matin. La semaine a été longue: un aller-retour dans la capitale nationale, de longues journées au bureau. Je n’ai vu Mammouth et ma merveilleuse merveille que quelques minutes chaque matin. Je m’ennuies d’eux, je m’ennuie de ma petite routine. Il fait gris sur Mourial, et j’avais l’humeur un peu chagrine en venant travailler.
Puis, dans le métro, sans raison, un beau jeune homme m’a fait un sourire d’enfer. Il n’a pas cruisé la vieille madame, non. Il m’a juste fait un magnifique sourire. Il m’a rappelé qu’on peut choisir d’être morose, mais qu’on peut aussi choisir de s’accrocher un sourire et d’être agréable.
J’ai 45 ans aujourd’hui. En regardant derrière, je vois mes cicatrices, mes rides, traces que la vie m’a laissée. En regardant devant, je vois ma fille, mon chum, mes amis. Ma vie. Oui, ce matin je me sens comme une poule épuisée, mais r’gardez-moi ben aller, comme dit l’autre, après une bonne nuit de sommeil, je redeviendrai une p’tite poulette du printemps!