Veaux, vache, cochon?

Sur le fond, le dossier est important. Peu importe le jugement, y’aura des gagnants et des perdants qui n’ont strictrement rien à voir avec la vie des gens riches et célèbres. D’un côté les droits individuels versus les responsabilités individuelles. De l’autre, la responsabilité de l’état de protéger les plus faibles. Mais peut-on considérer que toutes les femmes qui décident de partager leur vie hors lien du mariage sont de faibles créatures, trop nounounes pour s’occuper de leurs affaires? Jusqu’ou l’état doit-il légiférer? Je ne porte pas de jugements, mais je me questionne. Je ne sais même pas si c’est une question d’égalité des droits, mais je me souviens des discussions épiques lors de la loi sur le partage du patrimoine familiale. À l’époque, et on semble l’oublier, l’état voulait surtout protéger une génération de femmes qui n’avaient pas eu d’autres choix que de se marier, de demeurer à la maison et d’élever les enfants. Depuis, les femmes ont d’autres choix, qu’elles assument. Ou pas. Mais il me semble que le contexte est fort différent et qu’à quelque part, on compare des pommes et des oranges.

Sur la forme, c’est complètement ridicule. Les sommes en jeu, les détails dignes d’un feuilleton télévisé ou d’un p’tit magazine à potins, le côté exhibitionniste, le côté voyeur, les murmures… On ne peut pas avoir pitié de Lola, et de la voir poser en victime, alors que les gens « ordinaires » ont de plus en plus de misère à joindre les deux bouts, a quelque chose proche de l’indécence. En même temps, j’imagine sans peine qu’envisager une carrière chez Tim Hortons, après une vie de jet-set, ça doit être déprimant.

Mais là ou je hurle, c’est quand j’entends l’avocate, au demeurant fort efficace semble-t-il, parler de vache ayant pondu des veaux… Ça fait donc du géniteur un cochon?

La beauté de toute cette histoire, c’est qu’elle aura supplanté le psychodrame annuel du Bye Bye.

God is an american

Je suis entrée tard, hier. Trop tard pour voir Merveilleuse merveille avant son dodo. Et comme j’ai couru toute la journée d’une rencontre à l’autre, je n’ai pas vu l’assermentation d’Obama. Quelques bribes aux nouvelles, et une image qui s’est imposée: celle d’un homme seul face à l’humanité.  Seul devant les espoirs qu’il a suscités, les attentes dont il assume désormais le poids sur ses épaules. Seul mais confiant. Seul mais avec nous.

Ce matin, Merveille s’est levée tôt et nous avons déjeuné ensemble. Elle m’a raconté qu’hier, au service de garde, les éducatrices ont ouvert la télé pour leur permettre de regarder ce moment « historique maman » tout en dînant. Chouette, me suis-je dit. Nous avons toujours ouvertement parlé politique devant elle, elle connaît les premiers ministres par leurs noms et pour une choupette de 6 ans, elle en sait déjà pas mal. J’étais donc plutôt contente qu’elle ait eu l’occasion de voir la cérémonie, même si elle n’en saisit pas toute la portée. J’étais loin de me douter, cependant, de la conversation que cela entraînerait.

« Maman, c’était quoi le livre sur lequel B-A-R-A-C-K O-B-A-M-A (elle prononce son nom lentement, comme pour être sûre de bien le dire ) a mis sa main en parlant? »

« La bible, ma chérie » que je lui répond, avant de réaliser que ce genre de conversation avant le café…

« Maman, est-ce que le Premier ministre canadien a mis sa main sur un livre aussi? »

« Oui, ma choupinette, il a aussi mis la main sur la Bible »

« Maman, la Bible, c’est le livre de Dieu, hein maman? »

« Oui, ma choupinette, c’est le livre de Dieu », dis-je, avalant ma deuxième gorgée de café et peu encline à expliquer la nuance de l’ancien et du nouveau testaments, des évangélistes, etc.

« Maman, la bible c’est un livre américain? »

« … »

« Maman! La bible, c’est un livre américain??? »

La tête dans le frigo, à la recherche du petit plat de crudités pour le lunch, j’ai dû répondre, sans m’en rendre compte, quelque chose comme « Hahum… »

« Maman, Dieu alors, c’est un américain? »

À 6h30, avec une température à vous faire friser les orteils, la nationalité de Dieu, ou plutôt l’absence de nationalité de Dieu, c’était trop me demander. J’ai fait dévier la conversation sur le concours de mathématiques.

Dans le métro, j’ai repensé à cette conversation et j’ai trouvé la réponse.

« Oui, ma choupinette. Dieu est américain. Depuis 8 ans, il a plongé le monde dans les abîmes et nous a fait entrevoir l’enfer. Hier, il a entrouvert la porte du paradis…et nous l’a promis à la fin de nos jours si nous nous conduisons bien. C’est à nous, maintenant, d’ouvrir la porte plus grande. C’est ça l’espoir ma choupinette. Ton copain Barack, il nous montre la voie. Mais il ne pourra ouvrir la porte sans nous. Nous toutes races, toutes couleurs et toutes croyances confondues. Nous, solidaires mais réalistes. Nous. »

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Deux excellents textes à lire (et oui, je n’ai aucune objectivité, mais j’assume. Totalement!)

http://www.micheldumais.com/2009/01/20/mon-hros-le-premier/

http://www.ledevoir.com/2009/01/21/228578.html

Un faux sentiment de sécurité

On ne se fera pas de cachette, vous et moi. Pas après tous ces textes partagés, ces commentaires délicatement déposés ici comme autant de signes d’amitié.

J’ai eu peur. Très peur. Ça a commencé par les commentaires qui avaient disparus. Et le reste a suivi. Disparu comme dans fini, pu jamais, tant pis, ciao, byebye! Plus de traces de ces 3 années à décrire mes états d’âme, à noter « pour la postérité » des événements tout à fait insignifiants pour la majorité des ours, mais qui sont pour moi comme autant de petits marqueurs du temps que je souhaite laisser en héritage à merveilleuse merveille (avec évidemment le crockpot, le secret de la caramilk et le set de vaisselle bordé d’or de ma grand-mère!). Parce qu’au fond, même si j’aime bien être lue, ma première motivation demeure de laisser une trace de mon passage sur cette foutue terre à ma fille.

Mammouth a travaillé comme un malade pour récupèrer mes textes et vos commentaires. Juste pour me consoler. Si j’avais besoin d’une preuve d’amour…Et il m’a tout redonné avec en prime un nouveau décor que j’adore.

Mais cela a également généré une réflexion. Parce qu’on écrit, parce qu’on laisse une trace, on développe un faux sentiment de sécurité. Grâce à la technologie, on garde tout sur nos ordi: photos, textes, courriels importants, etc. Je me disais que même si la comparaison est boîteuse, quand on perd ses données, c’est comme passer au feu. On garde le souvenir du souvenir, mais pas le souvenir lui-même. Mammouth me chicane fréquemment pour les mises à jour et les backup. Et il a raison. Pas que mon oeuvre littéraire soit extraordinaire, mais elle est mienne et elle me ramène à des souvenirs précieux.

Je n’ai perdu qu’un seul texte, le dernier, somme toute pas très intéressant. Mais j’ai aussi perdu une certaine naiveté et un sentiment de sécurité. La technologie, c’est comme l’électricité, l’eau courante et la température au dessus de 0. C’est quand on y a plus accès qu’on réalise à quel point c’est important…

Pour le reste, on va survivre à la vague de froid. Mais honnêtement, j’aimerais bien savoir pour quel péché on expie à cette température???

De retour à la normale

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