En bonne Saguenéenne, je suis née avec le gène de la guénille. En gros, ce gène provoque chez l’individuE qui en est porteuse une propension à faire le ménage et à n’être bien que dans un environnement rangé, propre et à l’ordre. Sinon, la déprime s’installe, la mauvaise humeur s’inscruste au même rythme que la saleté et l’entourage en souffre. Par conséquent, en plus de jongler avec la conciliation travail-famille, vous essayez de concilier boulot-activités ménagères et vous passez de précieuses heures de vos weekends à torcher plutôt qu’à aimer vos enfants et votre Mammouth préféré.
Depuis notre déménagement à Mourial, je n’avais plus d’Adèle. Or, la maison est grande, 1 ou 3 enfants, 2 parents et un labrador idiot y vivent, et Mammouth n’est pas Saguenéen… Mais il est difficile de trouver quelqu’un à qui vous ferez confiance au point de lui ouvrir votre intimité, lui laisser votre clé et espérer qu’elle ne trouvera pas que vous êtes la pire « cochonne » en ville. Et puis, j’avais d’autres priorités.
Depuis mon arrêt de travail, j’ai appris à demander. En fait j’ai réalisé qu’à tout vouloir faire, je risquais le mur. Et plus grave encore, je risquais de manquer l’enfance de ma fille au profit d’un meuble épousseté. J’ai aussi décidé que notre couple méritait que de temps en temps, nous sortions en adultes. J’étais gâtée, nous avions une gardienne qui avait 16 ans à notre arrivée, mais rendue à 20 ans et sur le point de commencer sa carrière d’éducatrice, difficile de la convaincre de venir garder le samedi soir…J’ai donc fait deux choses essentielles à ma santé mentale: d’abord, nous nous sommes trouvé une petite gardienne fiable. Et je me suis mise à la recherche d’une Adèle. Que j’ai trouvée chez Sarah-Émilie, qui a eu la gentillesse de la partager avec moi.
Aujourd’hui, c’était la première journée d’Adèle. Ce soir, j’ai 25 livres de moins sur les épaules. La maison est impeccable, Adèle et le labrador se sont entendus comme larrons en foire et elle a poussé le professionnalisme à m’appeler tout à l’heure pour savoir si j’étais satisfaite! Et comment, que je suis satisfaite! Adèle, ou étiez-vous toute ma vie? Un peu plus, et je lui demandais de m’adopter!
Sarah-Émilie, merci. Mille fois. Du fond du coeur. C’est très généreux d’avoir accepté de partager Adèle. Au fond, Adèle ne fait pas que s’occuper de ma maison: elle s’occupe aussi de mon âme et me permet de gagner quelques heures de liberté pour ma famille. C’est précieux et sachez toutes les deux que je l’apprécie au plus haut point.