Les chroniques du patio Là où fleurent bon la résine de synthèse et le p'tit rosé estival

26 avril 2012

Taisez-vous!

Filed under: Uncategorized — Marie-Jose @ 14:36

Je n’y comprenais plus rien. Ce matin, j’ai juste envie de dire, à tous ceux qui de près ou de loin sont des acteurs du drame qui se jouent : « Taisez-vous! ».

Mais c’est Jean Barbe qui m’a enlevé les mots du clavier. À lire, absoluement. Parce qu’une fois qu’on pleurera un mort, ou qu’on pleurera la mort du monde tel qu’on le connait, il sera trop tard.

Merveilleuse merveille, ce matin, je n’ai pas envie de t’expliquer pourquoi. J’ai pas envie que tu vois les images. J’en ai marre du verbiage, de l’enflure verbale, des « ça me fait vomir » et autres images scatalogiques employés par les commentateurs de tout acabit. Marre des gérants d’estrade, marre des langues de bois. Marre de la politique politicienne que tous et chacun, de Charest à Marois à Legault à Khadir. Marre.

J’ai envie de silence. 24 heures. Que les esprits se calment.

20 avril 2012

Je ne comprends plus. Je ne comprends pas.

Filed under: Uncategorized — Marie-Jose @ 22:21

Vous me connaissez, je ne parle jamais politique. Ou si peu. Mais ce soir, je ne comprends plus, j’ai besoin de m’expliquer ce qui se passe.

Jusqu’à cette semaine, j’aurais fait partie des « sondés » qui se rangeaient du côté du gouvernement dans le dossier de la hausse. Pas totalement en accord avec la manière, mais tout à fait sur le principe. Cette hausse, elle est plus que due. Et si vous voulez mon avis (et même si vous ne le voulez pas!), le même principe devrait s’appliquer aux garderies. On ne peut continuer à revendiquer le beurre, l’argent du beurre, la vache, la crémière et le cul de la crémière.

D’être pour la hausse ne fait pas de moi une méchante réac de droite. Ne m’empêche pas de penser que le problème de sous-financement des universités n’est pas  la responsabilité des étudiants. Que la gestion de ces dernières doit être revue, de fond en comble, pour dégager des marges de manoeuvre qui permettront, justement, d’améliorer la qualité de l’enseignement et de la recherche, et ultimement, de renverser la portion prêt vers des bourses dans le fameux régime du même nom.

Ça ne m’empêche pas non plus de penser que le gouvernement aurait pu gérer autrement, même si j’admets que le discours de la CLASSE m’irrite profondément. Parler de guerre civile, il y a 4 semaines, était un peu disproportionné. Mais bon, je me suis rappelé qu’un jour, il y a longtemps, j’ai aussi eu 20 ans, j’ai fait la grève, et j’ai probablement tenu des propos tout aussi irritants.

Je vois, dans ces jeunes qui se battent pour un idéal, mes enfants. Et de voir des étudiants en sang m’est insupportable. Je ne veux pas tomber dans l’angélisme, ni dans le sensationnalisme. Mais ces images parlent. Fort.

Depuis le début de la semaine, je ne comprends plus. D’ou vient ce dérapage? Je sais, vous allez me dire que l’intransigeance de madame Beauchamps y fait pour beaucoup. Que le mépris, réel ou ressenti, du gouvernement à l’égard des étudiants ne pouvaient mener qu’à ce qu’on voit depuis 2 jours: des saccages, des policiers qui outrepassent leur mandat, des gestes disgracieux, de la violence.

Je ne comprends pas. Au-delà de ce qu’on peut penser de la hausse, le débat n’est plus là. Le débat s’est déplacé sur ce qui nous a mené là. Je travaille au centre-ville, et les images de ma ville, pleine de policiers anti-manifestants, de casseurs professionnels, jour après jour, me hantent .Et le débat est maintenant sur les cicatrices que cette crise laissera. Quand la poussière sera retombée, il faudra faire le départage des responsabilités. Maintenant, ce n’est pas le temps.

Et, comme plusieurs, je condamne les propos du premier ministre. J’aurais aimé voir Jean Charest s’élever au-dessus du débat. Ce n’est pas désavouer sa ministre que de se poser en homme d’état, qui voit les choses dégénérer et qui a l’autorité morale de mettre un terme à ce gâchis.

Je ne sais pas quoi répondre à Merveilleuse merveille quand elle me demande pourquoi. Je ne sais plus si je veux participer, ce dimanche, au rassemblement du Jour de la Terre. Je l’avoue, j’ai peur. Peur d’être dans une foule qui ne pourra plus se contrôler. Peur que ma volonté de démontrer à ma fille qu’on peut, collectivement, se tenir debout et dire qu’on veut leur léguer une terre en bonne santé, soit contrecarrée par des images de violence.

Je ne comprends pas. J’ai pas envie de blâmer, mais j’ai besoin de comprendre.

 

 

 

8 avril 2012

Ma vie c’est la mar**

Filed under: Uncategorized — Marie-Jose @ 13:07

Ça aura été la chanson thème de la semaine dernière pour bien du monde. Et pourtant, une fois le choc passé, pas le choix de se retrousser les manches et de foncer.

Pour célébrer mon anniversaire, j’avais fait promettre à Mammouth de ne pas m’organiser un surprise. Il a tenu parole. Je savais quand et presque qui serait à la petite fête d’hier. Et ça été une soirée fort agréable, pleine de rires, d’amour, de bonne bouffe et de bwésson. Oui oui, de la bwésson! Une soirée de toutes les générations confondues, d’enfants, de parents et de grands-parents.

Tout d’abord, Fait-chier Frèrot *nanon, ne vous offusquez pas, c’est lui-même qui m’a suggéré l’appellation!*, Beautiful Belle-soeur *elle est tellement belle que si elle n’était pas si gentille, on pourrait lui en vouloir d’être belle de même, tsé!* et Fabuleux filleul sont arrivés en fin d’après-midi. Fabuleux filleul est un grand garçon maintenant: 3 mois, 18 livres et des joues parfaites pour se bourrer la face d’amour. De grands yeux qui observent tout, mais un air sérieux, prêt à nous faire des déclarations importantes, disait mon amie Sophie.

Ensuite, la surprise de la soirée: ma mère, qui s’était plaint toute la semaine de ne pas avoir été invitée… j’peux ben être menteuse, j’ai de qui r’tenir, hein! Puis ma belle famille, puis des amis chers, certains de plus de 30 ans d’amitié, d’autres plus récents.

D’avoir vécu une semaine particulièrement dure émotivement me fait apprécier encore plus, si c’est possible, ce qui est vraiment essentiel: aimer et être aimée en retour. Et avoir des gens près de soi sur qui on peut compter, peu importe.

Aujourd’hui, c’est Pâque. Au-delà de la symbolique religieuse, c’est la renaissance, le début d’un temps nouveau. On va se bourrer de chocolat, question de se donner de l’énergie. Et repartir vers les 50 prochaines années. Parce que j’ai bien l’intention de me rendre à 100 ans!

 

 

 

6 avril 2012

L’avion, le parachute et l’atterrissage

Filed under: Uncategorized — Marie-Jose @ 00:08

Un texte magnifique, de mon amie Sophie. Qui a, encore une fois, les mots pour exprimer ce qu’on ressent. Sauf que moi, je suis restée dans l’avion.

Et l’atterrissage est difficile. La piste est cahoteuse, et le bout arrive vite. La peur de ne pas freiner à temps, de rentrer dans le mur me terrifie. Et même en respirant fort, en redressant les épaules, en secouant la tête, reste que c’est le goût des larmes qui m’a tenue éveillée cette nuit et qui a accompagné ma journée aujourd’hui.

Bien sûr, tout passe. Bien sûr, l’avion s’arrêtera à temps, on en descendra et, content de la destination, on défera nos bagages et on s’installera dans notre nouvelle vie. Tranquillement. Sereinement.

N’empêche. J’envie ceux qui, même le ventre noué par la peur, ouvrent maintenant leurs parachutes. Moi, je suis restée dans l’avion et j’ai peur.

1 avril 2012

C’est quoi, être vieille?

Filed under: Uncategorized — Marie-Jose @ 23:16

… c’est trouver que les étudiants charrient, mais en même temps admirer leur guts. C’est se dire que peu importe ce qui arrive cette semaine, il faudra le voir comme une opportunité et non pas une claque du destin. C’est regarder un vidéo pour y voir sa gang de il y a 30 ans et trouver que même si les gars ont moins de cheveux et que ceux qui restent sont gris, ils sont encore ben beaux et ben cool. C’est regarder la fille de 20 ans de sa grande amie, et se rappeler qu’il n’y a pas si longtemps, tu l’as bercée pendant des heures et des heures.

C’est mesurer le chemin parcouru, et trouver que finalement, 50 ans, c’est ben ben jeune parce qu’il reste tellement de choses à faire, à voir, à dire et à aimer.

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