Les chroniques du patio Là où fleurent bon la résine de synthèse et le p'tit rosé estival

29 août 2007

La rentrée scolaire – bis

Filed under: tranches de vie — Marie-Jose @ 09:31

Ça y est. Fini officiellement la garderie et autres trucs de « bébés ». Je suis dorénavant la maman d’une grande de maternelle.

Matin émouvant que celui ou on coupe encore une fois le cordon ombilical. Blondinette sautillante, merveilleuse merveille avait très hâte à son premier jour d’école. Quoiqu’en la réveillant ce matin, elle m’a dit: « Je suis trop fatiguée, je prends congé »…

Heureusement, dans la cour d’école, elle a retrouvé son ami M. C’était d’ailleurs tellement mignon de la voir se précipiter vers lui et de le prendre dans ses bras en lui disant qu’elle était contente de le voir! Et lui, rougissant, de lui montrer ses nouveaux vêtements et sa nouvelle casquette, assortie à sa boîte à lunch. C’est bien les gars, ça! On leur parle sentiments, ils répondent char et calotte!

Ce que je trouve le plus dur, c’est d’atteindre le délicat équilibre entre laisser aller et surveiller, protéger. Elle doit faire ses apprentissages, je sais. Ce matin, les enfants devaient apporter un bricolage et/ou un dessin. J’ai vu des trucs pas possibles, des bricolages ou il était évident que le parent avait beaucoup « contribué ». Même au niveau des dessins, certains avaient reçus l’aide « bienveillante » de maman ou papa. Ici, merveilleuse merveille avait décidé de colorier son Benjamin de manière plutôt « psychadélique »… Aurais-je dû m’en mêler? Aurais-je dû lui donner les bonnes couleurs et vérifier par-desssus son épaule qu’elle coloriait bien en dedans des lignes? Ma fille sera-t-elle tout de suite étiquetée « rebelle », « anti-conformiste », ou pire encore? J’ai choisi de lui laiser exprimer sa créativité, elle aura bien le temps de se conformer aux règles. Mais j’avoues que j’ai eu un petit pincement de coeur en voyant son professeur féliciter une autre petite sur la beauté de son Benjamin, alors qu’elle n’a pas dit un mot sur le nôtre…

Et oui, Mammouth a aussi été ému. Même si pour lui, c’est la troisième fois, c’est toujours émouvant me dit-il de voir votre progéniture pénétrer dans l’école, sans se retourner.

Dans quelques heures, je retourne la chercher. Demain, elle fera une journée complète. Je m’étais promis de profiter de mon avant-midi pour faire un peu de ménage. Mais je tourne en rond, et les aiguilles sur l’horloge n’avancent pas assez vite à mon goût.

27 août 2007

Le capteur de rêve

Filed under: tranches de vie — Marie-Jose @ 22:01

Encore une fois, mon amie bibcocotte a eu une image très juste pour décrire le phénomène: Internet peut parfois agir comme un « capteur de rêve », cet objet amérindien paré de vertus qui aident à passer à travers les nuits peuplées de cauchemars.

Depuis quelques mois, enfin depuis que je vous raconte des trucs plus personnel (ma fille en juin, la maladie du conjoint de ma mère, etc…), je sens autour de ce blogue comme une grande toile de gens connus et inconnus qui partagent ma peine, et qui me permettent aussi d’exprimer mes joies, mes folies, parce que la vie ne peut pas être que drame 24 heures par jour.

Au début, je me disais que le seul fait d’écrire me suffisait à adoucir les chagrins, à ventiler, à relativiser. Comme disait Mario, mettre des mots et nommer la réalité aident à se comprendre, et à comprendre les autres. C’est vrai: écrire est un puissant outil thérapeutique pour moi. Mais au fil des jours, j’ai réalisé que c’était plus que cela. De se savoir lue, et de recevoir tous ces mots d’encouragements ou de partages d’expériences, est devenu tout aussi important. Vous êtes, muets ou non, mon capteur de mauvais rêves.

Mammouth et ma famille immédiate m’aident à rester saine et « groundée » sur ma réalité, et ils sont essentiels à ma survie mentale. C’est leur amour et leur support qui me portent. Et dieu sait qu’ils sont patients! Mais vous êtes également et largement partie du processus de guérison.

Et la vie est bien faite: alors que le 23 août était une date triste pour moi, elle est devenue une date à fêter, puisque la petite Judith est enfin venue au monde. Preuve que la vie est une roue qui tourne: dorénavant, j’aurai aussi des raisons de me réjouir le 23 août, et c’est très bien ainsi!

25 août 2007

Dire adieu

Filed under: tranches de vie — Marie-Jose @ 14:50

Hier soir, je lui ai fait mes adieux. Nous savions, tous les deux, que c’était la dernière fois que nous nous verrions. J’y suis allée avec Mammouth et la tribu. Il a eu un bon mot pour chacun, et a enfin eu droit à son gros câlin de merveilleuse merveille.

Je suis ensuite restée seule avec lui quelques minutes. Nous avons pleuré, nous avons ri. Je l’ai remercié, du fonds du coeur, de tout ce qu’il a fait pour ma mère, pour mon frère, pour ma famille et pour moi. Il a toujours considéré merveille comme sa petite-fille, même si les liens du sang n’y sont pas. Le reste de notre discussion ne regarde que nous, mais j’ai vu, dans son regard intense, une grande sérénité. Pas encore de la résignation, mais une grande sérénité.

Avant de partir, il a tenu à se lever. J’ai serré dans mes bras son corps maintenant si frêle, en retenant mes sanglots. C’est à la fois l’horreur et la beauté de mourir de cette saloperie: l’horreur de voir la déchéance d’un humain qui, il n’y a pas si longtemps, était grand et fort comme un chêne. La beauté d’avoir le temps de se dire qu’on s’aime, et de se faire des adieux tristes certes, mais d’une réelle intensité. Un moment vrai. Pas de frime, pas de faux-semblants, pas de fausse pudeur.

Par deux fois, avec mon père et avec cet homme qui a aussi tellement aimé ma mère, j’ai eu le privilège de pouvoir dire adieu. Et j’ai une pensée, aujourd’hui, pour la famille de la mairesse Boucher. Quand la mort frappe aussi subitement, on doit rester avec un sentiment d’inachevé terrible.

Au revoir Oyé. Et bon voyage! Une fois dans l’avion, fais la bise aux miens. Et amusez-vous! Ici, une fois qu’on aura pleuré, c’est en riant que je me souviendrai de toi et de ton humour, et ce sont les souvenirs heureux que je raconterai à merveille. Je te l’ai promis, et je tiens toujours mes promesses…

24 août 2007

Le mauvais sort

Filed under: tranches de vie — Marie-Jose @ 15:14

L’atmosphère est lourde, le temps moche. Merveilleuse merveille est à la limite du supportable, à ne pas pouvoir jouer dehors ou avec des amies de son âge. Et sa maman n’a plus grand patience, alors elle laisse passer beaucoup trop de Télétoon (pourquoi diable ai-je oublié les DVD???). Nous sommes en attente, et je déteste attendre.

Et puis, comme pour prouver que quand ça va mal, ça peut toujours aller plus mal, voilà que Mammouth, parti ce matin tôt pour venir nous rejoindre avec les grands, est arrêté en plein milieu du Parc des Laurentides, par un accident de la route majeur. Lui aussi attend, et lui aussi déteste attendre. Heureusement, eux ils ont pensé aux DVD!

Alors que je tentais de prendre les nouvelles pour voir si la situation s’améliorait, je suis tombée quasi en direct sur l’annonce de la mort de la mairesse Boucher. Annonce qui me peine beaucoup. On pouvait aimer ou non le personnage, mais elle aura fait beaucoup pour les femmes en politique, en cassant le moule du jeu de la séduction, pour se battre à armes égales au plan des idées. Et il faut reconnaitre que sa victoire à la mairie de Québec, en 2005, avec un budget ridicule (+ ou – 5,000$ !) avait quelque chose de David contre Goliath!

Depuis, j’écoute les témoignages qu’on lui rend, en me répétant qu’on est toujours tellement plus fin mort que vivant! Tiens, on vient même de vanter son style vestimentaire…

Et encore une fois, je vais chialer contre les médias: est-ce bien nécessaire de nous remontrer, ad nauseam, le trajet de l’ambulance entre la résidence de la mairesse et l’hôpital Laval? Ça apporte quoi, à l’information ça? Si c’est juste pour faire du « filling », je préfère son image de cowgirl à Calgary!

23 août 2007

Moi je l’ai! Moi je l’ai! Moi je l’ai!

Filed under: tranches de vie — Marie-Jose @ 15:26

Parce que magasiner peut également être thérapeutique, et qu’en cette journée grise, il n’y a pas moyen d’aller au parc, j’ai amené merveilleuse merveille faire les dernières courses en prévision de la rentrée scolaire. Au centre d’achats, nous sommes arrêtées à la librairie où j’ai fouiné pour acheter LE livre que je m’étais promis d’acheter dès sa sortie. Nulle part. Rien en  vue. J’avais expliqué à merveille que je cherchais le livre d’une copine.

Nous avons donc demandé à la gentille dame de nous indiquer où il se trouvait. Après vérifications, elle nous a dit qu’ils l’avaient bien reçu, mais qu’ils déballaient les nouveaux arrivages seulement le vendredi matin, donc qu’il était quelque part dans le stock room. Le petit doigt en l’air, merveille m’a alors dit: « On reviendra chercher le livre de ton amie demain, maman ». « Vous connaissez l’auteur? » m’a demandé la gentille dame. Je n’ai pas eu le temps de répondre que merveille disait oui à ma place. « Une amie » a-t-elle précisé. Bon, peut-être pas une amie, mais une connaissance. Plus qu’une connaissance, à vrai dire. Suer ensemble, ça crée des liens. Et puis, à force de la lire presque quotidiennement, j’ai l’impression de beaucoup la connaître.

Bref, la gentille dame est allé ouvrir les boîtes, m’en a apporté un et m’a promis de lui donner une bonne place en vitrine dès demain matin, dans la section « nouveaux arrivages ».

Là, j’ai presqu’envie de dire à merveille qu’il est l’heure d’aller au lit pour pouvoir lire!

22 août 2007

23 août

Filed under: tranches de vie — Marie-Jose @ 21:33

Demain, cela fera 14 ans que mon père est décédé. La douleur est moins vive, mais les évènements des derniers jours me replongent à plein dans ce qui fut la période la plus difficile de mon existance.

L’odeur de l’hôpital, la chaleur moite, tout revient. Pourtant, depuis le décès de mon père, je ne suis jamais allée au colombarium me recueillir sur ses cendres. Même au salon funéraire, où le cercueil était fermé, cette longue boîte de bois était vide pour moi. Dès sa mort, son corps terreste n’existait plus, mais son âme flottait tout près. Elle flotte encore parfois à l’occasion, quand j’ai du chagrin ou quand il m’arrive quelque chose d’extraordinaire. Son âme était avec moi quand j’ai eu merveilleuse merveille. Pas pendant l’accouchement, non, mais une fois à ma chambre, alors que Mammouth était reparti se reposer à la maison et qu’on me l’a ramenée pour son boire en plein milieu de la nuit. La petite lumière de la veilleuse éclairant faiblement, je me suis mise à lui chanter la chanson qu’il me chantait toujours quand j’étais petite – Souvenir d’un vieillard. Et alors que pendant toute ma grossesse, je ne pouvais écouter cette chanson sans pleurer comme une madeleine, cette nuit-là, c’est avec sérénité que je lui ai chanté, et que je lui chante toujours d’ailleurs.

Merveilleuse merveille a toujours su qu’elle avait un grand-papa Charles. Petite, elle faisait des cauchemars, et je me suis mise à lui dire de demander à grand-papa Charles de les apporter avec lui. Pour elle, les morts sont dans un avion, je ne sais pas pourquoi. Et d’après ce qu’elle raconte, ils se font un méchant party dans leur jet stellaire! Il y a mon père, bien sûr, et ma grand-mère, Grand-maman Hélène, qui donne des recettes de galettes.

Cet après-midi, il a reçu le dernier verdict. Le cancer s’est généralisé, et c’est vraiment une question de temps. Ma mère a beaucoup pleuré après lui avoir parlé au téléphone. Merveilleuse merveille s’est alors approché doucement, a pris sa grand-maman dans ses bras et l’a consolée du mieux qu’elle pouvait. Puis, pendant que maman se préparait à partir pour l’hôpital, elle m’a demandée, droit dans les yeux, si il allait mourir. Je ne pouvais pas lui mentir, alors j’ai dit oui. Merveilleuse merveille s’est mise à pleurer, en disant qu’elle n’aurait plus de grand-père et qu’elle avait peur que grand-maman parte aussi, parce qu’elle aussi était vieille. Un gros chagrin d’enfant, inconsolable. Une première vraie peine. Je l’ai rassurée du mieux que j’ai pu, mais quand on a soi-même le coeur brisé, c’est difficile. Partager des larmes, parfois, ça peut aussi consoler. Et j’ai demandé à Grand-papa Charles, dans le secret de mon coeur, de faire en sorte que tout se passe bien. Pour lui, pour ma mère, et pour nous tous. Et je lui ai aussi demandé de consoler sa petite-fille qu’il aurait tant aimé.

À 5 ans, on oublie vite. Mais ce soir, elle m’a dit qu’elle savait que son Oyé irait rejoindre grand-papa Charles dans l’avion, et qu’ils auraient beaucoup de plaisir ensemble. Non, je n’ai pas une nature ésotérique, je ne sais pas vraiment si je crois à la vie après la mort, mais je ne crois pas aux esprits malfaisants. Mais cette toute petite phrase m’a apaisée. Demain, j’irai à l’hôpital avec elle. Il est encore assez bien, et quand nous y sommes allées, plus tôt cette semaine, elle a eu un peu peur, parce qu’il était intubé. Les tubes ont été retirés, et elle pourra lui faire un câlin. Nous en avons tous besoin, je crois.

Et puis j’irai au colombarium, seule. Pour la première fois, je ressens le besoin de poser ma main sur la plaque qui identifie mon père et son passage sur la terre. Question d’aller puiser une dose de courage supplémentaire.

Merci à tous ceux qui me laissent des mots d’encouragements. Ils sont appréciés, croyez-moi. Merci aussi à ceux qui me lisent, sans laisser de trace. J’écris d’abord pour évacuer le trop-plein, et je comprends que la pudeur s’exprime aussi dans le silence.

19 août 2007

La rentrée scolaire

Filed under: tranches de vie — Marie-Jose @ 17:01

En fait, c’est probablement la maman qui fait le plus dur des apprentissages: acheter les fournitures scolaires, le sac à dos chic, de bon goût, confortable, sécuritaire et fait pour durer quelques années et sa boîte à lunch assortie, tout ça en moins de deux heures, merveilleuse merveille pendue à son bras, à qui je m’attendais de répéter mille fois que le sac à dos de Barbie/Bratz/Bob l’éponge/Dora/et j’en passe et des meilleurs c’est de la scrap, sans perdre le sourire.

Mission réussie. Et je suis particulièrement fière de ma fille: elle a accepté sans discuter le sac à dos Louis Garneau (tellllllllllllllllllllllllllement mignon!), n’a pas fait de chichi pour rien, a accepté de laisser le thermos orné d’une barbie boostée aux hormones (en tout cas le prix était boosté: 14,95$!!!) sur la tablette au profit d’un autre plus joli (et surtout plus dans mon budget!!).

Le seul hic, c’est que ce n’est peut-être pas génial de faire ses achats munie d’une liste d’une commission scolaire qui n’est pas de la même région. Surtout quand ladite liste vous indique qu’il faut 16 gros marqueurs, sans indiquer la marque (Crayola? Laurentien? Sans nom?), mais uniquement un numéro qui ne dit rien à personne. Et mon amie Isa m’avait bien avertie: l’item le plus ch*** à trouver, ce sont les ciseaux. Merveilleuse merveille a besoin de ciseaux de 6 pouces à bouts semi-pointus. On a tout vu: des 5 pouces, des 7 pouces, des bouts ronds, des bouts pointus, des ciseaux pour gaucher, pour droitier, pour ambidextre. Mais pas de simonac de ciseaux de 6 pouces à bout semi-pointus!

Même chose pour l’indication duo-tang. Veut-on les duos-tangs à pochettes ou ceux avec des pinces? Et c’est quoi une pochette transparente qui ferme avec un bouton pression? Rien de tel ici, semble-t-il.

On en sera quitte pour compléter notre liste à la librairie suggérée à notre retour. Cependant, je me dois de souligner la modestie de ce qui nous a été demandé. Comparé à ce que j’ai vu pour d’autres écoles, je n’ai pas l’impression de me faire arnaquer. Je m’en tire pour moins de 70$, incluant le sac à dos pour lequel j’ai volontairement choisi de mettre un peu plus cher pour de la qualité.En fait, je dis « je », mais c’est la grand-maman qu’il faut remercier, parce qu’elle a insisté pour prendre la facture!  Évidemment, je sais que je devrai débourser pour le matériel pédagogique (on reviendra sur la gratuité scolaire une autre fois, hein!) mais tout compte fait, c’est relativement raisonnable.

N’empêche que s’il n’en tenait qu’à moi, on reviendrait au bon vieux système de la procure scolaire, ou chaque lundi matin, nous pouvions aller faire nos achats pour ce qui nous manquait et en même temps déposer à la caisse scolaire. Et comme je suis vieille, allons-y pour une confidence: on pouvait même y acheter nos petits chinois…

Tiens, comme je veux m’impliquer sur le conseil d’établissement, vous pensez que je peux proposer le retour de la procure?

Parce que la vie continue (prise 2)

Filed under: Coups de gueule — Marie-Jose @ 10:11

Ce n’est pas parce que mon monde s’est rétréci que la vie à l’extérieur a arrêté. Mais c’est probablement mon regard sur l’actualité qui s’est teinté autrement.

Ça vous excite, les élections fédérales partielles? Le remaniement ministériel vous a fait découvrir de toutes nouvelles sensations? La fameuse phrase de Materrazzi, qui a fait spéculer les chroniqueurs sportifs du monde entier l’an dernier, et qui a enfin été révélée au grand jour, ça vous a fait sursauter en prenant votre premier café? Et le premier bodybag québécois, qui reviendra au pays dans quelques jours, ça vous surprend? Ça vous met en colère?

Parce que oui, le premier soldat québécois a été tué hier. C’était prévisible. Je n’entrerai pas dans le débat sur la nécessité ou non de la présence militaire canadienne en Afghanistan, mais c’était écrit dans le ciel que tôt ou tard, et probablement plus tôt que tard, des soldats de la base de Valcartier seraient la cible des tueurs afghans. Reste à voir si cela déchainera des passions ou si, comme le reste, ce sera absorbée dans le quotidien de la rentrée scolaire à préparer et de la fin des vacances…

Chose certaine, je ne voudrais pas être candidat conservateur ces jours-ci. Et si vous voulez vraiment le fond de ma pensée, je miserais mon dernier 20$ sur Thomas Mulcair dans Outremont. Non seulement est-il crédible et sympatique (enfin, mettons, genre… disons que la comparaison est à son avantage!), mais il peut légitimement jouer les purs, puisque le NPD réclame depuis le début le retrait des troupes. Maniant la démagogie comme peu savent le faire, je suis sûre qu’il aura le clip parfait pour dénoncer cette tragédie humaine. D’ailleurs, il sera intéressant de surveiller les propos de nos politiciens d’ici les prochains jours.

18 août 2007

Parce qu’il faut que la vie continue

Filed under: tranches de vie — Marie-Jose @ 13:50

Merveilleuse merveille et moi avons fait hier notre voyage annuel en train, direction Saguenay. Je vous passe les détails de mes tergiversations personnelles – train? autobus? Rester à la maison et attendre? Tout ça pour se lever à 1h30 du matin,faire sans bruit des valises et un lunch nutritif et réveiller Mammouth pour lui dire que j’avais finalement décidé de prendre le train et qu’il faudrait mettre le « réveil-le-matin » (l’expression est de merveilleuse merveille, mais je la trouve tellement jolie que je l’ai fait mienne!) à 5h30 pour ne pas arriver en retard à la gare.

Bref, nous étions dans le train hier, et comme à l’habitude, nous y avons rencontré des gens fort intéressants. Ma seule doléance, c’est que les trains de marchandises ont préséance sur les trains de passagers, alors comme nous avons dû attendre, nous sommes arrivées avec près de deux heures de retard. Mais quand on a 5 ans, on a la vie devant soi, alors pourquoi stresser, hein? Surtout quand on a fait une jolie sieste sur maman, qui elle a le dos en compote, figée que je suis restée pendant 2 heures pour éviter de l’éveiller…

D’ailleurs, je me promets bien d’écrire, si je trouve le temps, aux dirigeants du CN: c’est quoi cette règle de donner préséance aux trains de marchandises? Paraît, selon le gentil chef de train, que c’est parce que les trains de marchandises transportent des biens périssables. Bon, j’avoues que je n’oserais qualifier mes semblables de « périssables », mais faudrait quand même mesurer le degré de « dangeurosité » d’une maman exaspérée par rapport au mûrissement accéléré d’un cantaloup. Pas sûr que l’explosion de la première est moins dommageable pour la santé, m’enfin…

Je suis zen, mais j’ai quand même une grande colère qui m’habite. Hier, en discutant avec lui, j’ai été frappée par sa sérénité, même si elle est teintée de résignation. Ce n’est pas tout à fait encore la sérénité dont mon père a fait preuve, mais on sent que la volonté de se battre n’y est plus tout à fait. Il me disait qu’il se faisait à l’idée que personne n’est éternel, et que son tour était venu. Je n’ai pas pu m’empêcher de lui dire que je trouvais cela profondément injuste, et que si je pouvais faire une liste de ceux « dont le temps est venu », il ne serait pas en tête de liste. Je sais, c’est complètement idiot comme réflexion. Je ne souhaite la mort de personne. Mais je ne sais pas comment bien traduire en mots ce sentiment d’injustice quand je pense aux gens qui répandent le mal autour d’eux et qui s’en sortent toujours.

Malgré la lourdeur de l’atmosphère, je pense que j’ai bien fait de venir. Merveilleuse merveille console à sa façon sa grand-mère, qui bien que ne pouvant s’empêcher de verser des larmes sur cette cochonnerie de maladie et sur le départ prochain d’un compagnon de vie, retrouve vite le sourire pour sa petite fille tant aimée. Petite fille qui s’est d’ailleurs empressée de déguerpir avec son parrain pour aller retrouver ses amis saguenéens au Zoo de St-Félicien. Elle reviendra ce soir épuisée, mais avec des milliards d’histoires de macaques et d’ours polaires à nous raconter. Je ne veux pas lui mentir, elle comprend confusément qu’il se passe quelque chose, mais la bienheureuse innocence de l’enfance lui permettra, et nous permettra également, de passer au travers en se disant que la vie est plus forte que tout, et qu’elle continue.

Ne serait-ce que pour cela, je suis reconnaissante. Triste, en colère, mais reconnaissante. Et probablement fort impudique de déballer tout cela publiquement. Mais écrire est thérapeutique. Et je serais bien folle de me passer de thérapie ces jours-ci!

15 août 2007

Lentement, le temps s’écoule

Filed under: tranches de vie — Marie-Jose @ 19:43

Difficile d’être en attente que la grande faucheuse termine son boulot. Peut-on dire à quelqu’un qui a la vie chevillée au corps, au point d’accepter des traitements de chimio à tuer un cheval, que l’espoir n’est même plus au rendez-vous. Alors on l’accompagne, du mieux que l’on peut. De proche ou de loin. Et on lui laisse le temps de vivre ce qu’il a à vivre, de faire son cheminement vers l’acceptation. Mais accepte-t-on jamais de mourir?

Bien sûr, ce n’est pas mon père. Mais il a été présent pour ma mère, bienveillant, généreux et amoureux. Il lui a permis de faire un autre beau bout de vie, comme elle dit. Devenir veuve à 55 ans, c’est dur. Retrouver le célibat à près de 70, c’est encore plus difficile. Les sentiments ne sont pas les mêmes, bien sûr, mais je lui répète qu’elle a le droit d’être triste, peinée, fâchée, que cela n’enlève rien à la douleur qu’elle a ressenti à la mort de mon père, que ça ne diminue en rien notre chagrin à nous. Que le devoir de loyauté ne s’applique pas dans ce cas.

Difficile d’expliquer à une merveilleuse merveille pourquoi nous retardons la visite chez grand-maman. On lui a dit qu’il était malade, sans préciser la gravité de la maladie. Il sera toujours temps de lui dire toute la vérité. Même chose pour les plus grands, qui le connaissent bien, et qui pressentent que cette fois c’est différent, sans poser de question.

Difficile aussi de vivre cela de loin, et en même temps de ne pas vouloir revivre ce mois d’août d’il y a 14 ans.

J’aimerais être gaie, écrire de jolis textes, raconter les finesses de ma gang. Mais toute l’énergie que je mets à essayer, depuis la semaine dernière, de garder un semblant de vie normale pour nous tous me laisse vide, le soir.

Bientôt, la joie reviendra. Il y a plein de découvertes à faire en septembre, avec le début de la maternelle, la reprise du cours de danse et des activités des plus grands. Nous irons aux pommes, nous irons cueillir des citrouilles, les amis continueront d’agrémenter nos weekends de leur présence. Bientôt. Entretemps, lentement le temps s’écoule.

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