Les chroniques du patio Là où fleurent bon la résine de synthèse et le p'tit rosé estival

23 mai 2011

Ouais (bis)

Filed under: Coups de coeurs,tranches de vie — Marie-Jose @ 12:43

Dans toutes les inquiétudes qui vous minent quand vous devenez mère, il a celle de voir votre enfant ostracisé par ses pairs. Pas que je souhaite que ma fille soit la future « prom queen » du village, nenon. Mais ce qui m’a le plus fait mal, au cours des dernières années, était de la sentir si seule, si vulnérable et si maladroite dans ses amitiés.

Un des bienfaits de la médication est d’avoir amoindri les aspérités qui rendaient les relations sociales plus difficiles. Depuis, le téléphone sonne presque aussi souvent pour Merveilleuse merveille que pour nous. Et depuis samedi, je gère une autre angoisse: ma fille fait partie d’un gang de rue. Ouais.

En fait, pour être précise, elle fait partie d’une gang de boulevard. Le boulevard sur lequel donne son école. Et sa gang s’appelle le « club de la cabane », en l’honneur de la cabane qu’elles vont construire chez l’une d’entre elles. Elles s’échangent des plans, se font des listes de « to-do », d’autres listes de ce qu’elles devront apporter, des listes encore du matériel que les parents devront généreusement fournir. De gré ou de force.

Samedi matin, 10h00. Le téléphone sonne. « bonjour, c’est MP. Est-ce que Merveilleuse merveille va mieux? Pourrais-je lui parler? Nous avons une réunion du Club de la cabane à 11h00 chez C, va-t-elle venir? » Et voilà merveilleuse partie pour la journée.

Lundi matin, 9h00. Le téléphone sonne. « Bonjour, c’est C. Est-ce que Merveilleuse merveille est là? Nous avons une réunion du Club de la cabane à 11h00. Chez-vous.  »

Alors que je pensais prendre cette journée un peu plus relax, me voilà à nourrir le club de la cabane. Et croyez-moi, ça mange, une gang de rue! Pas hâte de voir ça à l’adolescence!

Au fond, je suis super heureuse. Merveilleuse merveille gère de mieux en mieux ses relations amicales, et tant pis pour le reste. La balayeuse peut attendre, juste d’entendre leurs rires et leurs cris de petites filles qui profitent d’un congé, c’est de la musique à mes oreilles.

19 mai 2011

Prélude à l’adolescence

Filed under: tranches de vie — Marie-Jose @ 08:29

Merveilleuse merveille n’est jamais malade. Ou si peu: quelques rhumes, quelques maladies infantiles communes. Tous les jours, je remercie le ciel pour cette chance, parce que c’en est une.

Ce midi, le téléphone sonne: Mammouth, que l’école a appelé, parce que Merveilleuse merveille fait une réaction allergique. Et l’école, ne sachant que faire, aimerait bien qu’on récupère notre fille. Il ira la chercher, mais pourrais-je revenir plus tôt? J’appelle donc à l’école, question de vérifier le niveau d’urgence de cette réaction allergique. La secrétaire, celle qui remplace notre fidèle madame F. partie en congé prolongé, me dit que merveilleuse merveille a des boutons, que ça lui pique et qu’ils ne peuvent rien lui donner. Tout ça dans la même respiration. Calmement, je lui demande si merveilleuse merveille fait de la fièvre, si elle a de la difficulté à respirer…. « Non, non. Mais on ne peut pas la garder, ça lui pique ». Je veux bien, que ça lui pique, mais on parle de quoi, au juste? Doit-on viser l’urgence, semble-t-elle souffrir? « Non. Mais elle dit que ça lui pique et on ne peut pas la garder »… *soupir*. Avant qu’ils ne mettent ma fille en quarantaine, pour cause de démangeaison, je rappelle Mammouth pour lui dire que je m’en viens et qu’entre-temps, il devra passer récupérer notre gratouille.

Si ça se trouve, merveilleuse merveille a la varicelle. Elle a quelques boutons, plus que cet après-midi, sur lesquels nous avons étendu consciencieusement de la calamine, et elle a avalé quelques cuillères à thé du liquide qui empêche de piquer. Demain, si les boutons sont toujours présents, nous irons valider à la clinique si c’est bel et bien une maladie contagieuse, puisque l’école préfèrerait que nous la gardions ici si c’est le cas.

En se regardant dans la glace, ce soir, elle a vu un bouton sur son joli visage. UN. Un peu effrayée, elle m’a demandé si ça la dévisageait. « Meunon, ma poussinette, mais gratte pas, sinon tu resteras avec une cicatrice », que je lui ai répondu en souriant.

Me reste juste à prier pour que Merveilleuse merveille ne fasse pas d’acné quand elle sera ado. Sinon, j’ai pas fini de la rassurer sur sa beauté intérieure et extérieure…

15 mai 2011

Petits bonheurs ordinaires

Filed under: tranches de vie — Marie-Jose @ 19:21

Sylvain Lelièvre, dont je m’ennuie grandement, a écrit une très belle chanson, « Les choses inutiles », qui commence par « Moi, j’aime les choses inutiles, les bonheurs tranquilles, qui ne coûtent rien »…

C’est ça. Comme ce weekend. Un peu de ménage, question de faire de la place dans la maison et dans ma tête, un souper aux homards avec des amis chers, du plaisir pour pas cher.

Rien pour écrire. Et pourtant si. Juste pour dire que les p’tits bonheurs ordinaires, tranquilles, sont souvent ceux qui nous font le plus de bien à l’âme. Je vous en souhaite. Tout plein.

7 mai 2011

Vivement que le soleil revienne!

Filed under: tranches de vie — Marie-Jose @ 15:49

On s’est déjà parlé de ça, vous et moi. D’écologie, d’environnement, de développement durable. De beaux buzzwords. Bon, on fait des efforts. De recyclage surtout. Chaque jour, nous mettons dans le bac nos contenants vides, les papiers, le journal, etc. On est pas encore rendu au compost, mais ça viendra. Un jour.

On recycle aussi nos politiciens. En vedettes de télé, en commentateurs, en chroniqueurs. Depuis lundi, y’a un moyen paquet de politiciens à recycler. Certains se recycleront à Québec, sans doute, à la faveur de la prochaine élection provinciale. Mais vous me connaissez, je ne parle jamais politique. Ou si peu.

Évidemment, on m’a beaucoup demandé ce que je pensais du résultat. Mes commentaires, je les garde pour moi. Mais j’ai indiqué à mon équipe que, peu importe qu’on soit d’accord ou non avec les résultats, c’est la démocratie qui s’est exprimée. On ne s’est pas levé en Afghanistan mardi matin et jusqu’à preuve du contraire, le 19 octobre 2015, on aura l’occasion de valider ou d’invalider nos choix individuels et collectifs. Et que pour le reste, on a une job à faire, et on va la faire au meilleur de nos connaissances, de nos capacités et de notre neutralité.

Et y’a l’affaire Turcotte. Un immense malaise. Je ne veux pas lire, ni regarder les nouvelles. Mais c’est là. Je regarde quand même un peu. Je lis surtout, sur les blogues, plein de commentaires et ce qui me frappe, c’est le manque de recul. Je n’excuse pas le geste, horrible. Et je ne sais honnêtement pas comment fait la mère pour garder, malgré tout, sa santé mentale. Parce que c’est de ça dont il est question, de santé mentale.

Ce qui m’effraie, au-delà de tout, c’est que « snapper », ça peut arriver à n’importe qui. Pas au point de poignarder ses enfants, sans doute, mais nommez-moi un parent qui, en manque de sommeil, n’a pas serré un peu fort un bras, ou levé la main, prêt à taper une foufoune? Je sais, on ne parle pas de la même chose, mais personne d’entre nous ne devient parent en se disant qu’il fera volontairement du mal à son enfant.

Quand on franchit la ligne, qu’on disjoncte complètement au point de penser que nos enfants sont mieux morts que vivants, il se passe quoi, dans le cerveau? Quand la douleur, la rage, la rancoeur nous fait voir « noir », comment se fait-il que tous les mécanismes de retenue ne fonctionnent pas? La petite lumière dans notre tête que crie « red alert », on ne l’entend plus?

Turcotte est un cas extrême, mais la mère qui s’est noyée, amenant avec elle ses enfants dans l’eau froide de la Rivière-des-Prairies? Les crimes des pères sont souvent plus violents, mais ceux des mères se traduisent par le même résultat: la mort de son enfant.

Je ne comprends pas. Mais jamais je ne prétendrai que je suis à l’abri de cela. Non, n’appelez pas la DPJ! Pas plus que de la dépression, du burn-out ou de tout autre maladie mentale, personne n’est vraiment à l’abri. Et honnêtement, j’ai encore plus peur des gens qui ne savent pas qu’ils sont fragiles que de ceux qui l’admettent…

Ouais, vivement que le soleil revienne… On a tous besoin d’une bonne dose de lumière, de rosé et de rires.

1 mai 2011

ouais…

Filed under: tranches de vie — Marie-Jose @ 23:19

Vous souvenez-vous du 11 septembre 2001? Très clairement: dans une salle de réunion, en train de négocier pour ne pas finir avec une loi de retour au travail, jusqu’à ce que mon adjointe vienne me chercher pour me dire qu’un avion avait percuté une des tours jumelles. J’ai vu en direct l’autre avion percuter l’autre tour et, horrifiée, j’ai compris que le monde, mon monde, ne serait plus jamais pareil. Les heures et les jours qui ont suivi ont été complètement fous, tant au plan professionnel que personnel. Un nom, inconnu jusque là, est venu incarner le « mal ». Oussama. Bin. Laden. Bush le voulait, dead or alive. Ironique que ce soit Obama qui annonce sa mort, non?

Va-t-on se rappeler aussi clairement, dans 10 ans, ce que nous faisions le soir ou nous avons appris son décès? Peut-être pas. Mais ce soir, ce n’est pas la fin de l’attente. Ce soir, j’ai peur, encore plus qu’en 2001. On aurait tort de penser que c’est la fin du terrorisme. Ce soir, nos voisins américains se sentent probablement vengés. Moi, je pense à Merveilleuse merveille, endormie, qui ignore ce qui est en train de se passer. On tourne une page, c’est vrai, mais j’aimerais avoir l’assurance tranquille que tout va redevenir comme avant 2001.

Les bons gagnent tout le temps. Vraiment? Je veux y croire. Mais y’a une petite voix qui me dit qu’avant qu’on écrive FIN à cette histoire, il nous reste quelques chapitres à vivre, et qu’ils n’auront peut-être rien du conte de Disney…

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