André Boisclair, sors de cette tente

*vouloir faire un très très très mauvais jeu de mots, j’aurais écrit sors de cette tante, m’enfin…*

Non, je ne ferai pas du Boisclair-bashing. Je déplore son manque de jugement, mais pas à cause de la vulgarité ou du thème du clip qui se voulait humoristique. Non. Je déplore que les politiciens se croient obligés de participer à ce type de chose pour être populaire. Je déplore tout autant ce dernier exemple que j’ai gueulé quand Daniel Johnson a accepté que Julie Snyder lui « pitche » un verre d’eau au visage. Je ne suis pas sûre non plus que les fesses dénudées de Bob Rae aient été l’idée du siècle…

Qu’on se comprenne bien. Je ne crois pas que les politiciens devraient obligatoirement se confiner aux émissions d’affaires publiques. Je l’avoues, j’ai un petit côté voyeur (mammouth dirait un gros) et j’aime bien voir l’homme ou la femme dans son habitat naturel, autre que l’hôtel de ville, l’Assemblée nationale ou la Chambre des communes. Un vieux relent de mon amour immodéré pour les capsules du service canadien de la faune, probablement… Toulouloudoulou – le Charest des cantons vit dans un arbre bien garni, tout en haut d’un Mont.. –

Mais à mon sens, quand on pense que faire des « clowneries » contribuera à rehausser la côte de popularité mais surtout de crédibilité des politiciens, on se gourre royalement. Ça envoie deux messages, à mon humble avis:

  • les politiciens sont prêts à toutes les niaiseries, donc méritent-ils notre confiance?
  • Et plus grave encore: si pour faire de la politique, on doit se plier à ce jeu, combien de gens qui pourraient faire une réelle contribution au débat public refuseront d’embarquer?

Nation québécoise, il est temps de se prendre en main et de créer une aile québécoise au parti rhinocéros: tant qu’à avoir des clowns pour nous gouverner, autant en prendre des vrais! Yo Gourd, entends mon appel!

 

Logique enfantine implacable

Dialogue entre une mère et sa fille, une merveilleuse merveille de 4 ans.

« Maman, tu veux être mon amie? »

« Je ne suis pas ton amie, ma chérie, je suis ta mère. Et je t’aime »

« Mais maman, je veux que tu sois mon amie!!!! »

« Et pourquoi donc, ma merveilleuse merveille? »

« Parce que je peux pas te dire: t’es plus ma mère! Je veux pouvoir te dire: t’es plus mon amie! »

Y’a des jours où le café coule trop lentement…..

Et c’est pas fini, c’est rien qu’un début!

Ce qu’il y a de bien avec la convalescence, c’est qu’avant d’y avoir droit, on se dit : « Je vais faire telle et telle chose, m’occuper de moi, écouter mon corps, prendre soin de la ma personne, faire tout ce que j’ai envie de faire à condition bien sûr dans mon cas de ne pas bouger la tête ».

Et me voilà depuis 5 jours, la tête pleine donc avec des activités intellectuelles quelque peu réduites à un peu de lecture, un peu de TV et ô joie, un peu de musique dont je suis une fervente adepte. Moi qui travaille à plein temps et qui suis en l’occurence une mère de famille comblée, je n’ai guère le temps de m’adonner à l’écoute de la musique en dehors du fameux trajet aller-retour maison-boulot- maison.

Je m’étais donc préparée mentalement à tout ce bonheur qui allait m’inonder une fois la tête délicatement posée sur mon oreiller à longueur de journée. Et bien après 5 jours, disais-je, je suis au bord de la crise de nerfs. Pourquoi suis-je en convalescence un mois avant Nowel? J’en peux plus des chansons de Nowel. Que le nez rouge du petit renne s’envole une fois pour toutes et vive le vent qui renversera mon beau sapin. Je veux une sainte nuit silencieuse pendant que le petit papa Noël ira embrasser ailleurs toutes les manmans de ce monde. Ah mon dieu, ne pas oublier les enfants… et bien oui, je vais encore les chanter pendant un mois ces sacrées chansons là mais croyez-moi, mes CD sont tous sortis car la radio, c’est fini!

 (ndlr: je pense que je vais mieux, je râle!)

Québécois, Québécoises

Bon, j’vais faire une p’tite Boiclair de moi-même et vous sonder l’intérieur profond.

Vous sentez-vous mieux, ce matin, depuis que la Chambre des communes a adopté une motion nous reconnaissant comme nation? Avez-vous l’impression que fondamentalement, ça aura changé quelque chose dans votre quotidien? Parce que la vraie question elle est là? Kossé ça change?

En fait, est-ce encore une question qui intéresse les gens? Est-ce que ce genre de débat, à la limite du sémantique, n’écoeure pas plutôt le monde? A part les politiciens et les journalistes, plus quelques constitutionnalistes qui salivent, ça excite qui?

Y’a pas de neige, c’est dur de se mettre dans le « mood » de Nowel, on se demande quoi acheter comme cadeau pour être écolo/psycho/politico correct, on s’interroge sur notre motivation profonde à participer au party du bureau, on imagine déjà qu’on va reprendre tout le poids perdu juste à penser à la boustifaille du temps des fêtes, et on voudrait en plus nous forcer à nous réjouir d’être une nation reconnue? Pourquoi j’entends Elvis Gratton dans ma tête, là?

Et c’est pas parce que je ne suis pas politisée, au contraire. Mais j’ai la nausée. On repart un vieux débat qui ne résonne plus, je crois, chez le vrai monde. Quand je parle à mes voisins de train, on me parle d’impôts, d’hôpitaux, de transports en commun et de routes qui devraient être rafistolées, de bulletins scolaires incompréhensibles, de soldats tués en Afghanistan on ne sait trop pourquoi, mais jamais de nation ou de société distincte. Y aurait-il un décalage entre le bon peuple et les politiciens sensés les représenter? 

Bof, comme me disait mammouth, hier: « Arrêtes de te plaindre, t’es une nation, stie! »

 

Petite brève

Blogueurs, blogueuses *André Boisclair, sors de ce corps!*, j’ai besoin de vous. Pour un gros câlin virtuel à ma co-blogueuse Isa, qui s’est sorti haut la main de son opération! Non, ses enfants n’auront pas à se rappeler son accent, puisqu’elle sera là pour les câliner ou les enguirlander avec son « putain d’accent! »…

La maternitude

La maternitude, c’est la conjonction de la maternité et de l’inquiétude. Les deux étant, dans mon cas, indissociables.

Dès la conception de cette nouvelle vie, l’angoisse monte: aurais-je une grossesse parfaite? Mon enfant sera-t-il en santé? J’ai bu un verre de vin avant de savoir que j’étais enceinte, quels sont les risques qu’il/elle *André Boisclair, sors de ce corps!* soit atteint du syndrôme d’alcoolisme foetal? Pire, j’ai fumé pendant ma grossesse: ai-je conçu un futur asthmatique, voire un cancéreux en puissance? Quelle horreur: on m’a prescrit, ne sachant pas que j’étais enceinte, des anti-inflammatoires. En les avalant, ai-je modifié le code génétique de l’enfant à naître? Bref, pendant 9 mois, questions après questions, et en particulier pour l’hypocondriaque que je suis, c’est l’enfer. Mais ce n’est rien comparé à après.

Une fois née, ma merveilleuse merveille a été au centre de ma vie. Nommez-moi une mère qui ne vit pas dans l’angoisse de la mort subite du nourrisson? Montrez-moi une mère allaitante qui ne s’imagine pas manquer de lait? Bon, j’avoue. J’étais peut-être un peu excessive dans l’angoisse… m’enfin, on me dit qu’au deuxième, on ne s’inquiète que si « ça » saigne… Grandit-elle assez? Prend-elle assez de poids? Nous voilà à comparer les courbes de croissance avec toutes les nouvelles mamans du quartier, espérant secrètement avoir la « performante » de la semaine… Au premier rhume, on se voit déjà arpentant les couloirs de Ste-Justine. Z’auriez dû me voir brailler toutes les larmes de mon corps quand on a prescrit des pompes à ma merveille… jusqu’à ce que le bon docteur C. me dise de « crisser ça » aux poubelles!

On pense avoir survécu au pire après la première année. Erreur! Y’a l’entrée en garderie. Non, je ne vous raconterai pas. On en rit, après. Mais pas pendant. Pas du tout, même. Aucun humour là-dessus.

Vient le terrible two. Où on réalise que l’enfant qu’on a aimé au premier coup d’oeil d’un amour inconditionnel est un monstre. Oui, un monstre. Et c’est là que le premier vrai conflit nait entre les parents. Punir? Mettre en retrait? Ignorer? Céder? Pour moi, cette période a été très difficile. J’aime ma fille plus que tout. Je ne veux pas la traumatiser, l’insécuriser, en faire une enfant apeurée par l’autorité. Je ne veux surtout pas qu’elle ne m’aime pas. Mais, en toute honnêteté, je dois admettre que ma merveilleuse merveille a un caractère de cochon. Et que j’ai longtemps plié. Sans mammouth, je l’admets, j’aurais fait de ma merveilleuse merveille un enfant-roi détestable. C’est mammouth, qui au prix de nombreuses discussions et de larmes de ma part, a fini par me faire comprendre que c’était pour le bien de notre fille qu’il fallait tenir les cordeaux serrés.

Les années passent, les inquiétudes changent de nature. L’école, qui se profile à l’horizon, sera source de questionnement. Et les nouveaux amis. Et l’adolescence qui sera là, plus vite que je ne le souhaite. Et la conviction que malgré toute ma bonne volonté et mon amour, je ne pourrai la protéger de tout. Elle prendra sa première brosse et sera malade dans une ruelle, elle aura un premier vrai chagrin d’amour, une première job plate d’étudiante. Elle vivra sa vie. L’aurai-je équipé comme il faut?

Un long préambule pour vous dire que j’aime Boris Cyrulnik, et que j’ai particulièrement apprécié sa dernière entrevue dans l’Actualité. Le bonheur, ça s’apprend. Et ça s’apprend dans la confrontation avec le malheur. Essayer de « coussinner » ses enfants, c’est leur rendre un bien mauvais service. Le p’tit hamster dans mon cerveau en a pour quelques jours à pédaler…:-)

Une amie dans la tourmente

Je ne serai pas objective. Le propre de l’amitié est d’être subjective, parce qu’on aime.

Johanne est mon amie. Depuis longtemps. Nous avons étudié ensemble, nous avons travaillé ensemble. Avons-nous toujours partagé le même point de vue? Non. Mais nous avons toujours eu un immense respect l’une pour l’autre, tant professionnel que personnel.

C’est Johanne qui m’a littéralement « ramassée » à la petite cuillère le soir où j’ai appris que mon père était mourant. Elle était au baptême de ma merveilleuse merveille. Nos obligations professionnelles et personnelles font que nos contacts sont moins fréquents, mais nous reprenons toujours là où nous avons laissé. Peu importe. Je le répète, Johanne est mon amie. Peut-être celle qui sait le mieux comprendre mon parcours professionnel et ce que représentait mon métier. Et celle avec qui je peux vraiment dévoiler le fond de ma pensée, parce qu’elle ne juge pas, elle comprend.

Dans toute la foulée de l’après-Gomery, je me demande si on ne pousse pas un peu trop loin la chasse aux sorcières. Oui, il faut dénoncer les abus. Jamais je ne cautionnerai ce que certains ont fait. Avant d’être ce que je suis, je suis également une contribuable qui a horreur de voir qu’on gaspille son argent. Mais pourquoi met-on les titulaires de charge publique sur un piédestal fragile? Ils en font quoi, de mon fric, chez Bell Tralala? Le PDG n’a pas de dépenses « questionnables »? C’est pourtant mon fric itou qu’on dépense. Vous me direz que la comparaison est boîteuse? Je vous ai averti dès le départ: je ne suis pas objective!

Tous les partis, TOUS sans exception, font du financement parallèle. TOUS. Et parfois oui, sur les heures de travail des attachés politiques. On ne peut pas nécessairement contrôler tout ce qui se dit et tout ce qui se fait dans les bureaux. Une conversation en amenant une autre: « en passant, mon patron a un coquetail de financement. Avez-vous votre billet? » Et des petites caisses « occultes », ça existe partout. PARTOUT. Certains partis « exigent » une redevance sur le salaire du personnel politique. 1% ou 10% doit aller dans la caisse électorale du ministre/député/parti. D’autres demandent du temps, le weekend et le soir, pour du bénévolat. Là aussi, c’est monnaie courante. Utilise-t-on le matériel gouvernemental pour le faire? Parfois. Mais si j’appelle à la maison, pour avertir mammouth que je travaille tard, ou lui dire que je m’ennuie, j’utilise également du matériel gouvernemental à des fins personnelles. So what? Un téléphone est-il gouvernemental quand il est au sein d’un ministère, et « personnel » s’il est dans le bureau d’un député? Pourtant, les frais de bureau d’un député sont également payés par vos taxes et les miennes, bonnes gens!

Alors pourquoi faire la vierge effarouchée pour des motifs qui n’apparaissent pas très clairs? Pourquoi avoir attendu 2 ans avant de dénoncer? La peur??? Désolée, mais je n’achète pas. Vous en avez vu des « goons » en politique, vous autres? Pour moi, ça sent la vengeance. La petite vengeance mesquine. Rien d’autre.

Johanne est pour moi un modèle d’intégrité. Qu’on essait aujourd’hui de salir son nom me lève le coeur. Je pense à elle, mais je sais qu’elle doit penser à sa famille. Je veux qu’elle sache que mammouth et moi sommes là pour elle. Inconditionnellement. Que quiconque s’attaque à Johanne s’attaque à MA famille. Et que la tigresse en moi n’est jamais complètement assoupie.

Du soleil en novembre, servi sur un grand plat

Nous avons passé, avec la tribu, un très agréable après-midi avec des amis. Quelle belle et bonne table! Des accents chantants, un couscous à se tirer par terre, de la vraie cuisine ensoleillée. Une belle bédaine sur le point de donner naissance à une nouvelle vie, qui sera à n’en pas douter aussi gentille et belle que ses parents. Avec en plus une doc en devenir et un français qui sacre sans accent, je vous le demande, que peut-on exiger de plus de la vie? Rien, absolument rien. Et je me considère chanceuse, très chanceuse, de pouvoir partager quelques instants de la vie de ces gens qui ont choisi de venir vivre ici et d’enrichir notre collectivité. Chanceuse aussi de pouvoir « exposer » ma merveilleuse merveille à toute cette diversité. De faire en sorte que pour elle, la couleur de la peau, l’accent ou la religion ne soit pas une source de crainte, mais plutôt quelque chose qu’on remarque, mais qui ne sort pas de l’ordinaire.

Dans tout le débat sur l’accommodement raisonnable, je ne retiens qu’une chose: le danger de dérapage, de plus en plus présent, d’un côté comme de l’autre. Et je suis encore une fois déçue, mais pas surprise, qu’on tente politiquement de récupérer un vieux fond de xénophobie à des fins partisanes.

Merci, les amis. Vous avez, sans le savoir, remis du soleil dans ma vie! Parce qu’au fond, la vie, c’est tout simple: des amis, des enfants, un mammouth aimant, de la bonne bouffe et du bon vin, des conversations agréables et la certitude, tout au fond, qu’on reçoit toujours plus que ce qu’on donne. Avec quand même une petite angoisse que tout ça s’arrête, brusquement. D’ou l’importance, pour moi, d’être reconnaissante et de dire merci.

Un gros chagrin

Parfois, sans trop savoir pourquoi, je ressens comme un gros chagrin. Pourtant, je ne suis pas triste: j’ai une vie que j’aime, des gens que j’aime, et je suis reconnaissante à la vie de me gâter autant. J’ai peut-être du chagrin pour les autres. Mais à chaque fois, je trouve sur ma route quelqu’un ou quelque chose pour me consoler de mon gros chagrin.

Merci cette fois à Dominic Arpin, qui avait sur son site cette référence à un petit bijou d’animation:

Les larmes silencieuses que j’ai versées ont lavé tout mon gros chagrin…