Il s’est écrit mille choses sur la maternité. Aujourd’hui, les restos et les fleuristes feront des affaires d’or. De même que les compagnies d’interurbains. Que pourrais-je donc rajouter, hein?
Rien, si ce n’est que rien ni personne ne vous prépare vraiment à la maternité. A ce déferlement d’amour qui vous envahie, à ce sentiment d’impuissance qui vous paralyse, à cette culpabilité constante d’être trop ou trop peu. Et à cette soudaine compréhension de vos rapports avec votre propre mère.
Tout à coup, au détour d’un geste ou d’une phrase, vous réalisez que vous reproduisez texto ce qu’elle aurait fait ou dit. Génétique? Conditionnement? Réaction au seul modèle de mère que vous connaissez vraiment? Adolescente, vous souhaitiez remplacer votre mère par celle de votre copine, des zillions de fois plus cool que la vôtre à vos yeux. Et en moins de temps qu’il en faut pour le dire, vous êtes devenue cette mère des zillions de fois moins cool… A grands coups de « Jamais je ne ferai ça à mes enfants », vous vous étiez jurée de faire autrement. Hum, hum…
Je n’ai pas la prétention d’expliquer quoi que ce soit. C’est pas mon domaine. Tout ce que je sais, c’est qu’en devenant mère, j’ai compris. Non, je n’idéaliserai pas ma relation avec ma propre mère, elle est encore parfois rocailleuse, mais nous sommes arrivées à un endroit confortable pour nous deux, l’espace habité par ma fille, objet de notre amour commun. Hier soir, j’ai expliqué à ma puce la longue lignée de femmes qui a fait en sorte qu’elle et moi puissions être là, toutes les deux, dans le lit. De ma grand-maman Hélène à elle, chacune d’entre nous est un lien dans cette chaîne qui nous relie au monde. Ce matin, merveilleuse merveille m’a demandé de la bercer en lui chantant une chanson. « Ca fait longtemps, maman » qu’elle m’a dit. Yup. Ca fait longtemps que je n’avais pas bercé ma grande fille de presque 5 ans. Et si ma mère était proche, je pense que je lui aurais fait la même demande. Ça fait longtemps, hein maman?
Et puis aujourd’hui, nous avons une autre raison de fêter: à la même période, l’an dernier, le conjoint de ma mère vivait dans l’angoisse de ne pas voir Noël, en raison d’un cancer grave. Il s’est battu avec l’aide de ma mère, a reçu une chimiothérapie de cheval, et non seulement a-t-il passé les fêtes mais il célèbre aujourd’hui son anniversaire de naissance en rémission. Non, il n’est pas guéri et nous sommes tous conscients que le cancer peut revenir sans prévenir, mais ça aussi, ça fait partie des choses pour lesquelles j’ai une immense gratitude envers la vie!
Alors pour toutes ces bonnes raisons, je pense que ce soir on va ouvrir la deuxième bouteille de rosé de la saison! Santé!! Et comme le chante Mammouth à pleins poumons avec la radio: « Let it be »….
Ce texte me touche beaucoup. et ce passage : « Rien, si ce n’est que rien ni personne ne vous prépare vraiment à la maternité. A ce déferlement d’amour qui vous envahie, à ce sentiment d’impuissance qui vous paralyse, à cette culpabilité constante d’être trop ou trop peu. Et à cette soudaine compréhension de vos rapports avec votre propre mère. » résonne en mon âme. J’ai souvent ces sensations et puis cette impression de ne pas pouvoir exprimer ce que je ressens profondément de ces révolutions de la maternité en mon quotidien, il faut dire qu’avec mes 18 mois d’expérience, j’ai encore beaucoup à apprendre et comprendre…
Oui, moi aussi, tu me touches vraiment avec cette phrase citée par Etolane. C’est précisément ça que j’aurais aimé écrire, en plus du reste…