Combien de fois par jour? Dépêche-toi, merveille, on va être en retard! Dépêche-toi, merveille, c’est l’heure du bain. Dépêche-toi, merveille, c’est l’heure d’aller au dodo! Dépêche-toi, merveilleuse, brosse tes dents! Allez, dépêche-toi!
Samedi dernier, nous sommes allées, merveilleuse et moi, voir un spectacle à la bibliothèque. Madame Sacoche, fabuleuse conteuse et belle menteuse (si si, c’est pas moi qui le dit, c’est elle!), nous en a mis plein les oreilles et les yeux, et nous a fourni des suggestions de lecture pour les mois à venir. Puis, nous sommes également allées voir le spectacle de Jack et le haricot magique, magnifiquement joué par deux comédiennes dont je n’ai malheureusement pas retrouvé le nom. Étendues sur l’herbe, sous le soleil, nous avons passé une heure délicieuse. Puis, sitôt la pièce terminée, j’ai repris mon refrain de maman hyperactive: « Dépêche-toi, merveille, il faut aller à l’épicerie »…
Du haut de ses cinq ans et trois quart, elle m’a regardée droit dans les yeux et m’a dit: « Maman, aujourd’hui c’est congé, et tu as presqu’oublié de te dépêcher. Et tu sais quoi, maman? J’aime mieux ça quand on ne se dépêche pas… »
Elle a parfaitement raison, merveilleuse merveille. Ça donne quoi de se dépêcher à ce point? Toutes ces minutes perdues, ce sont des minutes qui ne reviendront pas. Alors aujourd’hui, on ne s’est pas dépêchées. On a flané, on a écouté des films, on a mangé tard. On ne s’est dépêché que pour les bisous et les câlins. Demain, on se dépêchera peut-être pour ne pas être en retard au train ou à l’école, mais définitivement, je mettrai à l’agenda cette célèbre phrase: Pressez-vous lentement!
Chez nous, la variante c’est « prends ton temps, mais fais ça vite » !!!
Cette réflexion-là arrive à point dans ma semaine. Je planifie toujours 1001 choses, et demande aux autres d’arriver en même temps que moi… mais au fond, si je laissais de temps à autre le temps couler, s’égrener comme il se doit, j’aurais peut-être, alors, plus de « temps » pour voir les autres autour de moi me pointer les merveilles… et le bonheur de prendre le temps de prendre le temps !
Chez nous aussi, même sans enfant, on passe les semaine sà se dépêcher… Alors le week-end, un seul mot d’ordre : il est interdit d’avoir à se dépêcher. Sinon je me fâche tout rouge 😉
Ca me plaît bien la sérénité qui s’émane de « se presser lentement ».
C’est pour cette raison en grande partie que je prends beaucoup de vacances en été (ok, une partie est à mes frais mais c’est un choix que j’assume, je ne serai jamais riche). Au moins, pendant cette période, les enfants n’ont pas d’horaire, moi non plus. On prend le temps de savourer la vie, c’est si vite passé après tout.
Sacrée petite Merveille, elle a bien raison… on passe notre temps à courir après je ne sais quoi, nous, les adultes… les enfants ont raison… on oublie trop de se poser un peu!!!!
bisous!
Ils ont tellement le mot juste pour nous recentrer!