Bon, c’est pas « annus horribilis », y’a quand même eu plus de bons moments que de mauvais, mais y’a des jours qui vous font douter de votre bonne étoile. Qui doit, ces jours-ci, être occupée ailleurs… *soupir*
Vous croyez que je me plains pour rien? Que nenni! Même que je me sous-plains, tiens! Que je me garde une tite gêne. Ah! vous voulez des exemples? Tiens, au hasard, deux petites choses, toutes petites, qui me sont arrivées cette semaine.
Picture this, comme disait Sofia. Mercredi matin, heure de pointe, métro Berri-UQAM. Sur la ligne orange, pas de ligne wi-fi, donc pas de blackberry. C’est à Berri que le tout se réactive. Et en se réactivant, la chose sonne. Comme très peu de gens ont mon numéro, je me dis que ça doit être important. Je sors la chose de ma bourse, mais la dame derrière moi doit être drôlement pressée, puisqu’elle essaie de me tasser. Résultat? Elle m’accroche le coude, celui qui est en droite ligne avec la main qui tient le blackberry. Et voilà ce dernier parti pour un vol plané, double salto arrière renversé. Incapable de le rattraper, j’ai vu mon blackberry enfiler entre le wagon de métro et le quai. Si si! Un espace d’à peine un pouce. J’aurais voulu réussir l’exploit que j’en aurais été incapable. C’est un peu embêtant. Mon blackberry n’a que 3 semaines d’utilisation, mon grand boss sera pas content… Par contre, je me vois mal descendre en bas et le chercher…
J’aperçois donc un gentil préposé, qui croule de rire quand je lui explique ce qui vient d’arriver.
-« Vous voulez quand même pas faire arrêter le métro sur l’heure de pointe pour récupérer votre bébélle? » qu’il me dit.
– « Heu… z’avez de la misère à arrêter pour les suicidés » que je me dis dans mon fort intérieur… « Mais non » que je réplique. « Je me demandais juste si, dans la journée, y’a un moment ou le métro arrête ».
– « Après l’heure de pointe, le métro ne passe qu’aux 10 minutes, j’aurai le temps d’aller voir. Laissez-moi vos coordonnées, je vous rappelle ».
J’avoues, j’ai douté. Ils doivent en voir de toutes les couleurs, et des choses plus importantes que mon blackberry. Vilaine moi! Sur l’heure du lunch, le gentil préposé me rappelait, pour m’informer qu’il n’avait rien trouvé, mais qu’il avait fait une demande spéciale à l’équipe de nuit qui, une fois le métro arrêté, ramasse les cochonneries sur les rails. Impressionnée. Vraiment. On pourra chialer tant qu’on veut contre les transports en commun à Montréal, mais y’a encore des gens qui ont le coeur à la bonne place.
Évidemment, z’ont rien retrouvé. Mais c’est pas grave. Et j’ai découvert qu’en vous présentant aux objets perdus, avec un peu de chance, vous pourriez repartir avec un IPhone presque neuf…:-) Meunon, je n’ai rien pris. Mais je me suis demandé, en fouillant dans la boîte qui contenait une trentaine de ces objets, si la dame me laisserait partir avec un d’entre eux, sans identification plus formelle.
Jeudi, je suis donc « incommunicado » entre mon départ de la maison et mon arrivée au bureau. Et quand je me pointe, les employés m’attendent avec un visage long de même. Des visages d’enterrement. Mais que s’est-il donc passé? On me tend un journal. Une photo d’un incendie. Hum… quelqu’un a passé au feu? Yup. Le resto ou nous avions une réservation pour le dîner de Noël. À 24 heures d’avis, impossible de trouver une autre réservation pour un groupe. Pas de dîner de Noël donc. On aura un dîner de la rentrée. C’est dit.
Je ne vous parlerai pas de mon vendredi. C’était guère mieux. Enfin, même que c’était pire. Je peux bien avoir envie de me rouler en boule et de dormir jusqu’en janvier. Parce que pensez-vous que mes achats de Noël sont faits? Pantoute. Et heureusement que cette année, je suis reçue, parce que je vois pas quand j’aurais été magasiner ma dinde…
Malgré tout, et parce que je suis foncièrement optimiste, je me dis que ça pourrait être pire. Nous sommes tous en santé, ma nouvelle porte-patio garde le froid dehors, et on arrivera à Noël en même temps que tout le monde. Juste un peu plus fatigués…
Tu ne me croiras pas. On avait réservé, pour le party de bureau, au même endroit que votre bureau, je crois. Je travaille aux nouvelles, je connais les feux. Roy-Drolet. Nous y serions-nous rencontrées à la faveur d’une coïncidence de fou?
Djo
Djo! Pas vrai!!! On est vraiment pas dûes! Je te laisserai les coordonnées de notre dîner du nouvel an, qui sait?
Tu parles d’une affaire ! Je te souhaite que tes planètes se réalignent dès le 1er janvier. Entre temps, une très joyeux Noël à toi et aux tiens, bises !
Vivement 2010! C’est quand même une histoire très drôle!
Tu sais ce qui est bizarre ? Pour toutes sortes de raison principalement liées à l’endroit où j’habite, je n’utilise jamais les transports en commun. Et comme tout le monde, je lis régulièrement dans La Presse le récit des horreurs que font vivre les employés de la STM aux usagers des métros et bus — Le Coin des lecteurs en faisant foi. Je m’en étais donc peint une image atroce.
Or il y a quelques semaines, j’ai dû prendre le métro, pour la première fois en plus de dix ans. Sans trop me rappeler comment ça marche, les tickets et les rames et tout. Panique numéro un : je n’ai pas de monnaie. Le Monstre à la guérite me vendra-t-il tout de même un billet, ou me crachera-t-il dessus ? Panique numéro deux : j’ai complètement oublié de vérifier en ligne dans quelle direction et sur quelle(s) ligne(s) je devais aller.
Il s’est avéré que le Monstre à la guérite était, de un, une femme, de deux, super fine, et qu’elle n’a pas ri de moi quand je n’ai pas compris que mon billet était ressorti du machin automatisé après être passé dedans et qu’il fallait que je l’y cueille pour passer le tourniquet (dans lequel je venais d’enfoncer mon ventre ultra plat — traduire : ma bédaine — deux fois en vain.) Non seulement elle n’a pas ri (alors que moi, j’étais morte de rire devant mon inaptitude), mais elle est sortie de la guérite, m’a montré comment ça fonctionnait, est venue avec moi à la carte des rames et m’a indiqué dans quelle direction aller. Tout en me demandant où j’avais acheté mon écharpe.
Alors le Coin des lecteurs, pfffft. Je me dis, beaucoup de gens réagissent selon l’humeur de leur interlocuteur. Ça va dans les deux sens.