Tradition oblige, j’ai fait un aller retour à Québec avec Merveilleuse merveille aujourd’hui, question de rencontrer à mi-chemin sa grand-mère, chez qui elle passera la prochaine semaine. Ce sont des vacances pour elle, et soyons honnête, pour nous aussi. Ne pas faire de lunch, ne pas se préoccuper de collations, ne pas avoir à laver à la dernière minute le kit d’éducation physique… Et comme je suis dans le sprint final de l’année financière, le fait de pouvoir donner quelques heures de plus au bureau chaque soir me permettra d’y voir plus clair à son retour.
N’empêche. En lisant Pat Lagacé hier, je me suis sentie coupable. Aurais-je dû prendre une semaine de vacances et me consacrer à ma fille? Ces moments manqués ne reviennent jamais, je le sais. En même temps, je me dis que ce temps passé avec sa grand-mère, qui ne rajeunit pas, est aussi du temps précieux à se forger des souvenirs.
Elle grandit, ma poussinette. Hier, pour la première fois, elle a eu droit à la totale chez le coiffeur: lavage de cheveux, coupe préado et mise en plis, incluant le fer plat et le fixatif. Je sais que je ne suis pas du tout objective, mais elle est tellement belle! Ensuite, nous sommes allées magasiner, parce qu’elle avait besoin d’un nouveau maillot et de sous-vêtements. Fini, le temps ou je pouvais choisir… miss a du goût et elle l’exprime. Ke$hing, maman. Ke$hing… Ma copine C. ne connaît pas sa chance: elle a 3 gars, qui lui coûteront un bras et une jambe en espadrilles et en souliers de soccer, mais qui peuvent porter tous les t-shirts qu’elle rapporte sans dire un seul mot!
Puis, avec Mammouth, nous sommes allés au resto pour souper. À la lueur des chandelles, ma belle rebelle avait l’air d’une toute douce et je me suis passé la remarque que le pauvre qui tomberait amoureux d’elle se ferait mener par le bout du nez sans même sans rendre compte. Charmeuse et charmante, ma belle rebelle.
Nous sortons d’une période difficile, pourtant. Et il a bien fallu se résoudre: merveilleuse merveille avait besoin d’aide. Nous en avons discuté, entre nous et avec elle, et depuis quelques semaines, la routine du matin inclut une petite pilule. J’avais lu et commenté, en juin dernier, un article chez Maman j’ai faim. Tout comme Madeleine, j’ai hésité avant d’écrire. Le tabou existe encore, mais à voir les résultats plus que positifs pour merveilleuse merveille, je me dis que je le fais pour elle, pas pour nous. Ce n’est pas évident, ça vous questionne et vous retourne comme une crêpe. Mais à tout prendre, de la voir plus détendue, plus heureuse et fière d’elle quand elle ramène enfin des billets soleil plutôt que des avis de manquement, ça pèse plus lourd que tout le reste.
Et j’ai vraiment une chance de cocue: pas d’effets secondaires, et un pédiatre en or massif, qui a pris une heure avec nous pour bien expliquer et calmer mes angoisses de mère, alors que la salle d’attente était pleine. J’ai de la chance, je le sais, et j’en suis reconnaissante. Je radote? You bet!