Ah! Merveilleuse merveille. Aujourd’hui, tu as 13 ans. 13 ans. J’ai peine à y croire: la vie va trop vite. Pourtant, notre vie n’est pas un long fleuve tranquille.
Cette dernière année, tu as mûri. Le passage au secondaire, que nous appréhendions toutes les deux, s’est mieux passé que je ne l’espérais. Pas facile, tu as dû apprendre à t’organiser, à faire face à tes faiblesses, toi qui l’avais toujours eu facile au plan académique. Malgré tout, tu nous as impressionnés, en nous demandant à la fin de l’année de t’inscrire à des sessions préparatoires pour tes examens. Et tu as réussi! Un magnifique bulletin, dont tu étais fière et nous aussi!
Tu es de plus en plus belle. Fabuleuse, dis-tu avec une grande modestie! Et même si tu gères de mieux en mieux tes émotions, tu as toujours cette étincelle prête à s’enflammer pour toute injustice réelle ou perçue. Je te vois, avec les touts petits qui nous entourent, douce et maternelle, et la seconde d’après prête à mordre pour défendre tes droits. Tu es toujours ma belle rebelle, ma perséide. Tu commences à parler d’université, en nous avisant que tu auras le goût d’étudier « ailleurs »: Harvard, Oxford, Standford… Tu vises haut, puis tu doutes.
Cet été, toi et tes copines avez reculé les limites de votre liberté: vélo, piscine familiale ou municipale, cinéma, musée, spectacles et backstages… C’est l’été de tes 12 ans, un été qui ne reviendra pas. Tu en as profité, tu t’es épanoui, tu es devenue plus sage, mais également plus ouverte aux autres. Puissent les prochains étés être aussi plein d’aventures et de découvertes. Tu ne veux pas me l’entendre dire, mais ces années seront les plus belles de ta vie, même si elles te paraissent difficiles. Elles seront difficiles pour moi également: de te laisser ouvrir tes ailes et ne pas te montrer mon inquiétude, faire confiance aux bases que nous t’avons données et te laisser tester mes limites, c’est pas simple ma cocotte!
Demain, nous partons toi et moi en voyage, ton papa ne pouvant nous accompagner. J’ai hâte, ma choupinette, de passer ce temps avec toi, de découvrir avec toi ce nouveau pays. Qui sait? Peut-être pourrons-nous en faire une nouvelle tradition.
Ce matin, nous t’avons trouvé endormie sur le divan du salon. Ce grand corps de femme, c’est quand même ma fille, ai-je pensé. Avec une immense bouffée d’amour. La même bouffée d’amour qu’au moment où nos regards se sont croisés pour la première fois. Depuis 13 ans tu fais ma joie et mon bonheur. Je t’aime, ma toute belle rebelle. Maintenant, vas faire ta chambre!!!