Avoir peur des mots

Vous me connaissez. Je ne parle jamais politique. Ou si peu.

Mais la controverse entourant le Moulin à paroles me laisse songeuse. Pas sur le caractère partisan de l’événement: chacun y trouvera sa chacune, comme disait ma grand-mère. Non, ce qui m’interpelle, c’est notre rapport à l’histoire.

Je vous l’ai déjà raconté: la crise d’octobre a joué un rôle déterminant dans ma vie. Le fait qu’on veuille relire des extraits du manifeste du FLQ ne me gêne pas. Octobre 70 fait partie de notre histoire, tout comme la révolution tranquille, les jeux olympiques ou les élections à répétitions… Avons-nous si peur des mots? Avons-nous si peur de notre histoire? Pensons-nous qu’édulcorer le passé le rend plus acceptable? Moins dangereux?

Nous avons, comme société, nos côtés sombres. Nous avons eu nos histoires pas belles, pas jolies, nos moments moins glorieux. Tout comme nous avons eu nos moments forts, ces moments ou on se sent fiers d’appartenir à cette société qu’est la nôtre. Dans notre histoire collective comme dans nos histoires personnelles, y’a des événements qu’on souhaiterait peut-être oublier, mais qui ont exister. On peut toujours nier, mais la réalité demeure.

Au fond, qu’est-ce qui est le plus subversif? De lire un texte comme le manifeste, ou de l’ignorer? Et pour qu’on se comprenne bien,  je ne prends pas position ni pour un camp, ni pour l’autre. Il y a des dérapages de chaque côté, à mon avis. Bien des mots inutiles.

2 réponses sur “Avoir peur des mots”

  1. Tout a fait d’accord avec vous. Je ne comprends cette peur maladive de certains Québécois pour leur histoire. Le FLQ a existé, les patriotes ont eux aussi existé et même Amherst a existé. Voilà pourquoi nos jeunes ne connaissent rien de l’histoire du Québec. Comment voulez-vous bâtir l’avenir si vous ne connaissez pas votre passé?

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