Funérailles émouvantes, ce midi, de ma collègue de travail. Des témoignages pleins d’amour de son conjoint des 50 dernières années, qui nous a raconté que dès qu’il a posé les yeux sur elle, alors qu’elle n’avait que 14 ans, il a su. De sa fille, qui a raconté qu?e même les derniers jours, sa mère insistait pour mettre sa crème hydratante et son soin anti-âge, comme pour défier le maudit cancer. D’une amie, qui a témoigné de la qualité de l’amitié, de l’attention, de la tendresse dont ma collègue a fait bénéficié tous ceux et celles qui l’ont rencontrée. De son fils, enfin, qui nous a laissé avec un très beau texte sur l’amour qui ne meurt jamais, qui débouche sur l’espérance.
En revenant, je me suis passé la remarque que la vie est bien injuste. Un couple qui s’aime, qui fait des projets pour la retraite, et qui se voit brisé de manière fulgurante. Une mère, une grand-mère, une amie qui laisse, bien malgré elle, ceux qu’elle aime.
J’ai pensé aussi à ce jeune homme dans la fleur de l’âge qui a choisi de partir, alors que le monde s’ouvrait à lui. Quel drame se cachait derrière ce désespoir? Comment peut-on survivre, comme parent, à un départ soudain et volontaire, de son enfant?
Parfois, je me questionne sur l’ordre des départs. Des abuseurs, des gens qui volontairement souffrir les autres, et qui semblent indestructibles, on en voit des exemples tous les jours. Ce n’est jamais eux qui partent les premiers. Bien sûr, nul ne mérite de mourir, et là n’est pas mon propos. C’est la vie, dit-on. Les jours plus sombres, je me demande si tout ça a un sens. Je veux croire que oui.
Les funérailles ont ceci de bon: on y retrouve des gens qu’on ne voit pas souvent. Ma collègue était aimée, et la chapelle était pleine. On s’est fait l’accolade, on a échangé des souvenirs, on a souri et même franchement rigolé, puis on a versé des larmes et fouillé nos sacoches pour trouver des mouchoirs. Nous étions une grande famille, réunie pour célébrer une dernière fois une vie qui nous a touchés.
Je me suis sentie vivante, et privilégiée. J’aime, je suis aimée. C’est la vie, ma vie. Le reste, c’est du vent. Que du vent. Et tout passe. Toujours.
« J’aime, je suis aimée. » Un privilège assurément. Le sens de la vie, sans aucun doute.
Merci Laurent d’être passé. Ça me touche beaucoup.
Un beau billet. Ça me rappelle mon beau-père qui disait toujours: « Il y a juste les bons qui meurent ». Il disait ça en boutade, avec un petit clin d’oeil, quand il avait fait des mauvais coups (il buvait pas mal dans ce temps-là). Il a arrêté complètement de dire ça le jour où son deuxième garçon, le frère de l’Époux, s’est tué en moto. C’est vrai que, des fois, on dirait que les meilleurs partent avant les pires. Bises.