Pour le reste de ma vie

Il y a quelques semaines, le téléphone sonne. C’est la belle Gabrielle, fille de mon amie Isabelle. Qui m’invite à une fête surprise pour les 50 ans de sa mère. Isa a été, pendant des années, ma grande amie. Ses enfants, presque les miens. Et puis, la vie nous amène ailleurs, les relations s’espacent, on se voit de loin en loin et on ne prend plus, dans le tourbillon des jours, le temps de s’appeler. C’est donc dire que j’étais touchée que Gabrielle m’invite.

Isa et moi avons exactement 6 mois de différence. Nous nous sommes connues à Québec, comme co-animatrices scoutes, puis comme voisines. Nos deux portes étaient constamment ouvertes, et la limite entre chez-elle et chez-moi n’existait pas vraiment. Son fils, à l’époque un bébé, dormait chez-moi régulièrement, se promenait entre les deux appartements. Une autre copine, Anne, était aussi chez l’une ou l’autre régulièrement. On était pas loin de la commune: bouffe, casse-têtes, mots croisés, tricot, tout se faisait en gang plus souvent qu’autrement. Un jour, Isa a refait sa vie et a déménagé à Montréal. Puis c’est moi qui ai quitté Québec pour Ottawa. Deux magnifiques enfants se sont ajoutés à la famille.

Je ne les avais pas revu depuis quelques années. Un choc de voir ces beaux enfants devenus de jeunes adultes. Et un constat que la vie file à toute vitesse. Plus on vieillit d’ailleurs, plus ça va vite.

Quand on a fêté les 40 ans d’Isa, je me souviens d’être revenue à la maison et de m’être interrogée sur ce que je voulais pour mes 40 ans à moi, 6 mois plus tard. La question était claire dans ma tête, je ne voulais pas me réveiller, le matin de mon anniversaire, pleine de regrets et de j’aurais donc dû… Avec 6 mois devant moi, j’avais le temps de faire quelques changements. Ce soir là, j’ai dressé une liste que j’ai affichée sur le frigo:

  • Perdre du poids
  • Arrêter de fumer
  • Me remettre en forme
  • Quitter le monde politique et changer d’emploi

Le matin de mes 40 ans, je me suis réveillée:

  • je n’avais pas perdu de poids, au contraire
  • je n’avais pas arrêté de fumer, mais j’avais diminué
  • je n’avais pas commencé de programme de remise en forme
  • j’étais toujours en politique, mais plus dans le même poste

et surtout, en couple et enceinte de 5 mois :-). Comme changement de vie, c’était pas mal, hein!

Ce matin, si je devais refaire la liste en vue de mes 50 ans, je reprendrais les mêmes objectifs: perte de poids, remise en forme, changement d’emploi (j’ai arrêté de fumer et je suis fière de dire que je suis non-fumeuse depuis 9 ans!). Je ne souhaite pas me réveiller enceinte en mars, mais je ne regrette rien de ce qui est arrivé au cours des 10 dernières années. Rien de rien.

Alors, je veux faire quoi avec le reste de ma vie? Je me fixe des buts, des objectifs, ou encore une fois, je laisse ma bonne étoile me guider? Réflexions, réflexions… entretemps, on va aller faire du yoga, question de s’assouplir et de se réenligner les chakras 🙂

3 réponses sur “Pour le reste de ma vie”

    1. Tu vois, j’ai l’impression que depuis 10 ans, je n’ai pas fait grand chose pour moi. Juste moi, pas pour la famille, pas pour ma fille, pas pour mon chum. Faire du yoga, c’est me réapproprier une partie de ma vie.

  1. Quelle belle réflexion ! Comme quoi on n’a jamais d’emprise sur rien… et quelle nous réserve toujours de belles et grandes surprises cette vie !

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