C’est une magnifique chanson de Brel, reprise par Dan Bigras. Ce soir, après une longue discussion avec un ami, c’est cette chanson qui m’est venue en tête. Malgré toute la compassion, malgré les paroles de réconfort qu’on esquisse pour calmer l’angoisse et la peur, au final, on se sent bien impuissant à aider un ami dans la tourmente. On ne peut qu’espérer que pendant quelques minutes, voire quelques secondes, on aura permis à cet ami d’évacuer le trop plein. À cet ami, je ne peux que répéter que tout passe, même les tempêtes, et que dans quelques semaines, une fois la poussière retombée, la lumière fera de nouveau surface. Mais qu’en même temps, je sais que la perte des illusions et du rêve auquel on a tant cru, c’est une blessure de guerre qui laisse des cicatrices au coeur et au corps…
Bien sûr nos miroirs sont intègres
Ni le courage d’être juifs
Ni l’élégance d’être nègres
On se croit mèche on n’est que suif
Et tous ces hommes qui sont nos frères
Tellement qu’on n’est plus étonnés
Que par amour ils nous lacèrent
Mais voir un ami pleurer…