Les chroniques du patio Là où fleurent bon la résine de synthèse et le p'tit rosé estival

15 avril 2010

Écoeurantite aigüe

Filed under: Coups de gueule — Marie-Jose @ 13:26

Tannée des guignols, tous partis confondus, tous gouvernement confondus, qui font de l’esbrouffe, qui mentent, s’invectivent et finalement ne font pas ce pour quoi on les paye: travailler au bien de la collectivité.

Tannée des médias qui ne vérifient rien, publient n’importe quoi, s’érigent en juges et posent des jugements de valeur contribuant ainsi à la montée du cynisme de la population à l’égard de la chose publique.

Tannée du débat stérile et oiseux entre blogueurs/twitteurs/facebookeurs/journalistes sur le contenant et pas le contenu. Tannée qu’à chaque fois ça dégénère en chicanes de chapelles stériles, en guéguerre de clans. Mon média est meilleur que le tien, pis mon père est plus gros que le tien… *soupir*

Tannée du climat de méfiance alimenté par tout cela. Tannée qu’on ne fasse aucune nuance, qu’on juge sans connaître, qu’on monte en épingle des insignifiances et qu’on glorifie des crottés.

Tannée. Ben tannée. Tannée en O.S.T.I.E.

J’ai donné 20 ans de ma vie à la « chose » publique. J’ai milité 20 ans de ma vie dans un parti dont je partageais les valeurs. Je ne fais plus de politique depuis bientôt 10 ans, ce qui ne m’empêche pas de regarder le tout avec un oeil critique, connaissant les dessous. Suis-je fière de ce qui ce passe maintenant? Pantoute. Je suis loin, très loin, de donner l’absolution à mon ancienne famille politique. Mais j’essaie de faire la part des choses entre le vrai scandale et le jeu de boucanne, le show de chaises.

Je suis fonctionnaire depuis 8 ans. Pendez-moi haut et court, sans procès et sur la place publique: j’ai « bénéficié » de formations en lecture du non-verbal, en intelligence émotionnelle, mais aussi en gestion des RH, en gestion de ressources financières et tutti quanti. J’ai eu des réunions de travail dans des auberges en région. Pas des partys, des réunions de travail. Du gaspillage de temps, peut-être, de fonds publics, peut-être. C’était valorisé, dans les administrations publiques, de permettre aux employés et aux gestionnaires de parfaire leurs connaissances via ces formations. De l’abus?

C’est si facile de juger, assis dans son salon. C’est si facile de s’ériger en gardien des bonnes moeurs quand on a que soi à gérer. C’est si facile de gérer un pays quand on a pas à prendre de décision, qu’on a pas à les assumer. Madame Toutlemonde elle, elle sait ce qu’il faut faire, comment le faire, et le fera comme madame Blancheville, en javelisant les processus et les moeurs.

Je l’ai déjà dit et je le répète: la majorité des gens qui font de la politique y vont pour les bonnes raisons, par désir d’aider leur concitoyens. Notre système politique permet qu’un élu le demeure pendant des siècles et c’est là que le danger s’installe: on devient confortable, on prend ses aises, on recule les barrières. Devrions-nous avoir un système qui limite à deux mandats la possibilité de siéger? Devrait-on avoir un système qui fait en sorte que le financement des partis doit être étatique et équitable? J’en viens à penser que oui.

On a les politiciens qu’on mérite. Et ce n’est ni le désolant spectacle qu’on voit depuis des semaines, tant à Québec qu’à Ottawa, ni ce qu’on lit dans les journaux qui vont donner envie à des leaders d’aujourd’hui de plonger dans l’arène. J’ai tellement hâte de voter pour Madame Toutlemonde!

Tannée. En O.S.T.I.E.

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