Les nouvelles ne sont pas vraiment bonnes. Y’a plus rien à faire, ni chimio, ni radio. Que des soins palliatifs. Hier, au souper, avant le verdict définitif, nous en parlions, mais sans mentionner le nom. J’ai voulu protéger ma fille, après tout, c’est le seul « grand-père » qu’elle aura connu. Puis, après une discussion avec mon mammouth (ce panthéon de sagesse, mon roc à moi) et devant l’évidence, nous avons décidé qu’il faudrait bien lui en parler. Pas tout de suite. Éventuellement. Mais je la trouve si petite… Je ne suis sûrement pas la seule mère à vouloir protéger sa fille des laideurs de la vie, non?
Ce matin, en déjeunant, ma pitchounette m’a parlé de Grand-papa Charles (mon père décédé il y a 13 ans). Quand elle était toute petite et qu’elle faisait des cauchemards la nuit, je lui disais qu’on allait demander à Grand-papa de venir les chasser. Grand-papa Charles vient aussi chercher les « bobos » la nuit…Dans la tête de ma merveilleuse merveille, il les donne aux méchants (si c’est pas de la justice naturelle, ça, je me demande bien c’est quoi!) En fait, il fait équipe avec Super Momo, le canari-super-mangeur-de-maringouins-la-nuit (Merci Pomme d’Api!)… Dans la tête de ma fille, Grand-papa Charles habite au ciel, dans un avion.
Elle ne le sait pas encore, ma pitchounette, mais elle m’a elle-même indiqué comment lui expliquer le départ de Oli. Parfois, faut tellement juste être à l’écoute de nos enfants…
Marie-Josée, faut lui dire.
On a traversé la même chose avec la fille de mon chum pour la préparer à la mort de sa grand-mère qu’elle adorait. À l’hôpital (Sacré Coeur) le chef infirmier des soins palliatifs a pris le temps de nous expliquer qu’ils avaient reçu une équipe de recherche en psycho, justement sur les enfants et le deuil. Et qu’il n’y avait qu’une seule option; la vérité. Annoncée doucement mais la vérité.
C’est ce qu’on a fait. Gros chagrin évidemment mais on était avec elle.
Mon beau-frère, lui, a choisit l’option mensonge jusqu’au salon funéraire. Résultat, sa fille lui a fait une scène épouvantable. Elle a juste 4 ans et elle lui a dit devant tout le monde, textuel, « t’es un menteur et je ne te ferai plus jamais confiance ».
Voilà.