Et moi qui m’inquiétais de ma neutralité…

Je sais, vous penserez que mon jupon dépasse. Il fut un temps où c’est tout ce que je portais, un jupon.

Je viens d’écouter la conférence de presse de Bernard Drainville. Pénible. Deux constats: non, personne ne remet en cause le droit d’un individu, fusse-t-il journaliste, de se porter candidat pour un parti politique. La belle époque où les journalistes de Radio-Canada se devaient d’être fédéralistes est révolue, et grand bien nous en fasse, ça assure une certaine objectivité, pour ne pas dire une objectivité certaine. Mais quand le journaliste ne donne sa démission que lorsqu’on lui offre un comté sûr, comment ne pas douter de son manque de détachement envers le parti qui lui propose? Surtout quand Drainville admet que dès mercredi dernier, donc 3 jours avant l’enregistrement de son entrevue avec André Boisclair, il avait été approché, par l’entremise de sa conjointe, par Jacques Parizeau? J’ai beaucoup, beaucoup de difficulté à croire Drainville quand il dit qu’après avoir dit non une première fois vendredi, il avait toute l’objectivité voulue pour faire son travail de journaliste le lendemain.

Deuxièmement, nous n’avons rien à envier aux français quand aux « émois » électoraux… Je ne juge pas de la candidature de Drainville, les électeurs de Marie-Victorin le feront. Pour l’avoir brièvement cotoyé à une autre époque, je lui reconnais des qualités de coeur et je crois qu’il pense sincèrement pouvoir faire une différence. Je me questionne uniquement sur le fait qu’il entame bien mal sa nouvelle carrière, en se plaçant au centre du controverse qui n’est pas à la veille de s’éteindre et qui ne fait que jeter un pavé de plus dans la mar(d)e du PQ. Et ça ne fait que confirmer, pour une bonne partie de la population, que la politique, c’est du spectacle.

Sur une note plus joyeuse, le gouvernement Charest vient de mettre sur pied une commission d’étude sur les accomodemments raisonnables quant aux différences culturelles. Youppi! Un autre comité! Qui aura probablement lui-même un sous-comité qui pourra en déférer à une instance supérieure. J’vous l’dit, j’ai presqu’autant hâte de lire le rapport que les livres à venir de Mère indigne et Un taxi la nuit!

« Môman, môman, môman, ta fille passe un mauvais moment, y’a d’la brume dans ma galaxie… »

3 réponses sur “Et moi qui m’inquiétais de ma neutralité…”

  1. Et qu’est ce que ça changerait s’il savait qu’il ferait le saut et qu’il a tout de même fait l’entrevue. les 72 personnes qui l’on écouté ont-elle vu la lumiere péquiste à cause de messages subliminaux ou d’un language codé. Soyons sérieux, tous les journalistes ont un penchant et malgré que je mange de ce pain en grande quantité, j’échouerais certainement l’examen de deviner de quel bord est le penchant. Quand aux secrets de l’ADQ pour gagner la prochaine élection et bien même eux ne les connaissent pas.

  2. J’aime bien Bernard Drainville et son style journalistique. Mais j’avoue qu’il y avait un petit conflit d’intérêt lors de son entrevue avec Boisclair. Mais ça sera vite oublié et il va probablement gagner son comté. Par contre, j’ai l’impression que le PQ va prendre une débarque. Il faut en fumer du bon pour vouloir de Boisclair comme PM. Il manque trop de leadership et de substance.

  3. Benoit, les péquistes, c’est pas comme les Chevaliers de Colomb? Ils ont pas un petit signe secret? 🙂 Je blague, là. J’aurais eu la même réaction si Bernard Drainville avait fait, dans les mêmes circonstances, une entrevue avec Charest pour annoncer qu’il se présentait dans Outremont 3 jours plus tard. Et je partage tout à fait l’énoncé sur les secrets de l’ADQ..:-)

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