Je radote, mais…

Tout d’abord, merci pour vos bons voeux d’anniversaire. On dit souvent que le virtuel est froid, sans âme. Non: le virtuel, entéka le mien, est plein de gens chaleureux, cordiaux et gentils. Il a souvent été le précurseur de bien belles rencontres et d’amités qui se développent lentement mais sûrement.

Merci également aux gens que Mammouth avait invité à venir souper samedi et qu’il a décommandé, devant mon épuisement. Il me l’a avoué hier…Ce n’est que partie remise, soyez en assurés!

Malgré ma fatigue et  pour « fêter » l’événement, Mammouth nous a amené souper au resto. Pas n’importe lequel: celui ou nous avions pris notre premier repas après l’apparition du petit « + » sur le test de grossesse. C’est vous dire à quel point il occupe un rôle important dans notre histoire familiale. Un italien, un vrai, familial, ou les enfants sont bienvenus et avec un charmant duo guitard/accordéon qui a chanté, juste pour moi « O sole mio »… *bibitte, je sais, ton italien te le chante tous les soirs, ma chanceuse!*… J’ai embrassé le chanteur à la fin, et il s’est mis à rougir comme un débutant! Mais pas autant que lorsque ma merveilleuse merveille, après lui avoir fait un bisou, lui a dit: »Elles sont belles, tes chansons ». Pour un peu, il aurait fallu le réanimer, le monsieur! Bref, une belle soirée avec les deux personnes que j’aime le plus au monde, de la bouffe extraordinaire *je sais, mme WW sera pas contente, ouais pis??!*, du bon vin et de la douceur du temps.

Cette nuit, petite mini-crisette d’insomnie *ben bon, le vin rouge, mais la médame ne rajeuni pas, pis sa tête lui rappelle… *, je « surfe » un peu sur la toile. Je fais le tour de mes préférés et d’un site à l’autre, je lis Dominic Arpin, que j’aime beaucoup et qui a gagné, depuis quelques mois, en profondeur. Il est toujours monsieur Gadget, mais il a compris et choisi de nous montrer que derrière, il y a un humain. Bref, DOA nous parle d’un père, ayant perdu son fils lundi dernier, et qui a choisi de vivre son deuil par le biais d’un blogue. Blogue que j’ai lu d’une traite, dans le silence et la noirceur, le coeur serré. Il ne doit pas y avoir pire douleur que de perdre un enfant, même s’il a 18 ans. Lorsque mon père est décédé, voulant bien faire, une tante essayant de me consoler m’avait dit que perdre un parent, c’est comme perdre son passé, perdre son conjoint, c’est comme perdre son présent, et perdre un enfant, c’est perdre son avenir. J’étais célibataire sans enfant, à l’époque, et je n’ai jamais mesurer la portée de cette maxime. Maintenant, je réalise à quel point elle est vraie.

Alors que le printemps renaît *vous irez voir les crocus de Martine, les miens ayant décidé de se faire attendre faut croire!*, il y a des gens qui viennent d’entrer dans la noirceur d’un deuil trop lourd à porter et qui sentent le besoin de le partager ainsi. J’ai eu deux réflexions à ce sujet: primo, je comprends qu’on puisse choisir le blogue comme outil pour nous aider à passer au travers. Écrire est thérapeutique, même à froid. Et on a le sentiment que des gens, inconnus, partagent notre peine, en prennent chacun une petite part. Ce bout-là, je peux le comprendre. Ce n’est même pas de l’impudeur – après tout, on lit de tout sur les blogues, y compris des choses inintéressantes, et personne ne nous force à lire quoi que ce soit.

Ce que je comprends moins, c’est que les médias reprennent l’histoire. Je ne jette pas le blâme sur DOA, évidemment. Mais le pauvre papa a dû être inondé de demandes. Après tout, c’est une bonne histoire: un jeune fauché dans la fleur de l’âge, des parents articulés, un don d’organes. Je peux comprendre tout cela. Je peux comprendre qu’on puisse en faire une promo pour le don d’organes. Je peux comprendre qu’on considère que si tu veux t’exposer sur un blogue, la limite à franchir est étroite. Mais elle est là: sur la toile, le lecteur choisi ce qu’il lit ou pas. A la télé, on te « pitche » l’histoire en pleine face. Je sais, je n’ai qu’à zapper… vous le faites, vous?

Encore une fois, je fais un long détour pour constater et redire, ce matin, merci. Merci à la vie qui m’a toujours été douce et qui continue de l’être. Et redire également que tout ça, c’est bien fragile et qu’il faut en profiter. Alors aujourd’hui, « phoque » le ménage! On s’aime et on joue dehors!

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