« C’est une Pauline Marois amincie, souriante, campée sur d’élégantes sandales beiges laissant voir des jambes bronzées qui a fait hier sa première apparition en public depuis la démission du Parti Québécois » Laura-Julie Perreault, La Presse, 10 mai 2007
Je vais mettre tout de suite quelque chose au clair: je n’ai aucun doute sur les compétences et la capacité de Pauline Marois d’être chef d’un parti, et encore moins chef d’un gouvernement. Sa feuille de route est impressionnante, et bien que je ne partage pas ses convictions quant à la souveraineté du Québec, j’ai été bien souvent d’accord avec ses politiques gouvernementales. Elle a souvent été la voix du centre gauche dans ce parti, et souvent aussi, comme toutes les femmes de sa génération en politique, la « potiche féminine » de service. Elle l’a fait sans dire un mot, fonçant quand même.
C’est pourquoi j’ai bondi hier, en lisant ce article. Je comprends que pas un journaliste mâle aurait pu écrire ce texte sans se faire traiter de macho, mais dites-moi, en quoi l’apparence physique de Pauline Marois peut-elle avoir de l’intérêt? Tiens, supposons un collègue masculin. « C’est un Joseph Facal raffermi, souriant, les pieds bien à plat dans d’élégantes chaussures italiennes noires, laissant voir une cheville poilue, qui a fait sa première…. » Ridicule, non? Va-t-on avoir droit, toute la campagne, à cette mise en exergue de la féminité de madame Marois?
Et puis, avec le départ de la course aujourd’hui, sont venus les premiers coups bas et les premières hyperboles. La palme revient à Bernard Drainville, en entrevue à RDI. « Courageuse » a-t-il répété au moins 15 fois. « Son tour est arrivé, je le sens », a-t-il renchéri au moins 15 fois.Un collègue, fin observateur de la scène politique, m’a alors fait cette remarque: « Pauline Marois serait-elle en train de devenir la Dominique Michel du PQ? Serait-ce son dernier Byebye? »
Entre la « Mère Courage » de Drainville et la « Dodo » de mon collègue, la vraie Pauline Marois est à quelque part. Je souhaite juste que cette course au leadership qui s’annonce, comme dit mon idole René Homier-Roy, divertissante au possible, ne devienne pas une bataille rangée entre les sexes.
Ce qui est encore plus triste Marie-Josée, l’article est signé par une femme.
Je considère beaucoup Mme Marois et je la suis depuis longtemps, mais je ne comprend pas pourquoi elle va se foutre encore une fois dans ce panier de crabes.
Je partage les mêmes inquiétudes. J’ai écrit un petit billet léger vantant le sex appeal de Tony Blair et déplorant le manque de charme de celui qui risque de le remplacer, Gordon Brown. Je me sentais un peu coupable de parler de l’apparence de politiciens qui sont là pour leurs idées et non pour leur apparence. Mais, eh, on fait tout le temps ça pour les femmes policiennes, de façon plus ou moins subtile!
Pauvre Pauline que j’aime beaucoup. J’espère qu’elle ne finira pas mangée au petit déjeuner des péquistes. Mais comment pourrait-il en être autrement? Enfin.
@Curieux Georges: mon point, exactement. J’ai toujours pensé que le pire ennemi de la femme, c’était la femme… *soupir*
@Caroline: *MMMMMMMMMMEGA soupir* Tony! Tony! Tony! J’ai eu la chance de le rencontrer, dans mon autre vie, pendant ses premières années au pouvoir. Il est charmant, sans être charmeur. Moi qui adorais Londres, s’il ne m’avait fallu qu’une seule raison pour y déménager, c’aurait été la possibilité de le croiser au détour d’une rue… *MMMMMMMMMMMEGA soupir*********
Chanceuse! Mais quelle autre vie glamour menais-tu! Wow!
@ Caroline: je ne sais pas si c’était glamour mais c’était bien amusant. Faut dire que j’y ai aussi appris à faire la révérence pour le Prince Charles, cet autre sexsymbol britannique! 🙂
J’ai avalé mon café de travers en lisant le journal ce matin-là moi aussi. Bravo pour la transposition facalienne, you make my day 😉