Hier, les grands ont repris le chemin de la maison montréalaise, rentrée oblige. Mardi prochain, ce sera la vraie affaire, avec merveilleuse merveille qui commence sa première année. D’ici quelques mois, elle pourra elle-même écrire dans son journal intime…
Ce matin, je suis sortie tôt pour aller au ravitaillement. Nous recevons des amis pour le souper, chose que nous avons très peu fait cet été. J’aime ces petits matins d’août, quand l’air est un peu frais et que la première gorgée du café chaud vient chasser les dernières traces d’humidité. Je me suis passé la remarque qu’à pareille date, l’an passé, nous étions dans l’attente du téléphone confirmant que ses souffrances avaient cessé. Qu’à pareille date, il y a 15 ans, j’essayais de trouver un sens au départ prématuré de mon père, tout en faisant le tri de ses choses.
Cette année, pas de grande tristesse. Juste un léger vague à l’âme de la rentrée. Même si j’ai hâte à la première flambée dans la cheminée, même si j’ai déjà l’odeur du potage aux courges dans les narines, celles du crumble aux pommes qui réchauffe la cuisine, et la sensation des joues froides de merveilleuse merveille après avoir corder le bois, il me semble que cet été a passé bien vite. Installée sur le patio, j’entends les enfants qui pour une des dernières journées avant l’école, font grincer les balançoires du parc voisin. Et leurs cris, leurs rires me rappellent que l’enfance doit se vivre à plein, et que comme parent, j’ai l’obligation de permettre à ma tribu de se garnir un coffre à souvenirs dorés.
La semaine prochaine, je serai encore en congé – vous l’avais-je dit que j’aurais du beau temps pendant mes vacances? J’en profiterai pour canner mes tomates, mes pêches et mes poires. Pour essayer une nouvelle recette de ketchup aux tomates vertes, pour prendre un café avec ma copine des banlieusardises et pour bien installer la routine de l’année scolaire.
Ce sera alors ma rentrée à moi, qui promet d’être tout sauf ennuyeuse cette année…