Vous l’ai-je déjà dit? Je suis fière de ma merveilleuse merveille. Fière de son intelligence, de sa débrouillardise. Fière itou de son caractère de cochon. Je ne serai jamais inquiète qu’on abuse d’elle ou qu’on l’exploite. Mais je plains le pauvre homme qui tombera amoureux d’elle…
Ce matin, comme tous les matins, c’est avec René Homier-Roy et son équipe que nous déjeunions. À un commentaire de Philippe Marcoux, Merveille m’a demandé pourquoi on parlait du printemps arabe. Je lui ai expliqué, entre deux gorgées de café, que c’était une image pour parler de tous les événements qui se passent dans ce coin du monde, et que cela faisait référence au fameux printemps de Pragues. On a parlé de dictateurs, d’émeutes, de soulèvements populaires. Elle m’a alors demandé si les femmes faisaient des émeutes. Je lui ai dit que oui, parfois, mais pour des raisons différentes: souvent, quand nos enfants ne peuvent plus manger, ne peuvent plus aller à l’école, c’est le déclencheur pour ne plus accepter ce qui nous semblait acceptable pour nous. Elle a alors eu cette réflexion, du haut de ses 8 ans:
« Maman, les femmes elles se révoltent pour leurs enfants. Les hommes, pour le plaisir de faire la guerre! ».
En racontant cette anecdote ce matin, un collègue masculin m’a repris, me disant que j’aurais dû indiquer à ma fille que les hommes ne font pas la guerre pour le plaisir, mais par principe. Ouais. Par principe. On tue des populations, on viole des femmes, mais on a des principes, nous madame!
Ça m’a fait réfléchir, en cette journée de la Femme. Journée avec laquelle j’ai toujours un certain malaise, je l’avoues.
Merveille, je nous souhaite de continuer à avoir ces conversations matinales sur des sujets pas tout à fait légers. Je te souhaite de continuer à te questionner sur le monde qui t’entoure, à défendre bec et ongles ce en quoi tu crois et qui tu es. Et je me souhaite d’être ta mère encore longtemps… bonne journée de la femme, mon amour de poussinette à pois!