Ce sera un bel été

Depuis 6 mois, on vit dans la tourmente au bureau. D’abord les appréhensions, la préparation, le budget, la réalité et les coupures. Puis, la réorganisation, nommée « transition » pour adoucir, sans doute, le fait.

Vendredi,  on a terminé une première étape de la transition. Les bureaux qui devaient être fermés le sont, les déménagements sont faits, les individus installés. Il fait beau et chaud. Même les manifestations ont pris leur rythme de vacances.

Pour célébrer la fin de l’année scolaire, merveilleuse merveille et ses amies se sont fait un party de filles: baignade, maquillage, cochonneries, baignade, film de filles, baignade… enfin, vous voyez le genre. Plus tard, on a fait notre première baignade de fin de soirée. Le bonheur d’entendre Mammouth, Astucieux Ado et Merveilleuse Merveille s’éclabousser et rire, je vous dis pas!

Ce sera un bel été. J’ai besoin d’une pause de la tourmente et du bruit. J’ai envie d’amis sur le bord de la piscine,  de rires d’enfants, de bbq gourmands, de rosés légers, de discussions futiles.

Ce sera un bel été. Nous en avons tous besoin. L’automne arrivera bien assez vite, et on pourra reprendre, sereinement je l’espère, les discussions sur la société dans la quelle nous souhaitons vivre.D’ici là, vivons au rythme de l’été, sur la terrasse.

 

 

Quand papa n’est pas là

Demain, ce sera la fête des pères. De bien beaux textes dans ma Presse d’aujourd’hui sur la paternité, réelle ou assumée. Celui de Pat Lagacé, et cette lettre ouverte d’un tout jeune père, qui m’ont remuée.

Aujourd’hui, Mammouth sera absent. Bien involontairement, et pas nécessairement par choix, nouvel emploi oblige. N’empêche. Pour Merveilleuse merveille, qui entre de plein fouet dans la pré-adolescence et tous les émois hormonaux que cela suppose, papa n’est pas là, peu importe la raison. J’ai eu une longue conversation avec elle aujourd’hui là-dessus. On a parlé des amies qui ne voient leur papa qu’un weekend sur deux. Des amies qui ont deux maisons et qui vivent dans leurs valises. Et de celles, comme moi, qui n’ont plus de papa du tout. Le temps, qui est sensé arranger bien des choses, n’efface pas complètement la peine de ne pas pouvoir, demain, prendre le téléphone et lui souhaiter une belle journée. On a parlé des papas présents qui ne le sont pas vraiment, et des papas absents qui font oublier, quand ils y sont, qu’ils ne sont pas toujours là.

Une belle conversation difficile, mais qui m’a montré toute la profondeur de ma pré-adolescente, parfois capable de se mettre à la place des autres. On s’est dit que la fête des pères, comme celles des mères, c’est une date dans le calendrier, et qu’ici, cette année, la fête des pères serait lundi.

J’ai aussi une pensée pour tous ces pères qu’on empêche de voir leurs enfants, quelle qu’en soit la raison. Bien sûr, les papas ne sont pas toujours comme on les voudrait. Mais ils sont. Et c’est quand ils n’y sont plus qu’on mesure l’immensité du vide.

J’ai pensé à mon frère aussi. Qui fête sa première fête des pères..

J’ai pensé à mon père. Merci papa d’avoir fait de moi la femme que je suis. Tu étais un père absent, mais aimant. De cela, je n’ai jamais douté. Protège, de ton nuage en haut, ma merveilleuse merveille. Tu aurais été un grand-papa gâteau généreux et complètement gaga.

Et j’ai pensé à Mammouth. Qui, avec tous ses défauts, est quand même le meilleur des papas, même quand il pense qu’il ne l’est pas. C’est pas facile, la paternité. Ce lien, ténu, intangible, mais tellement fort, qui unit un père et sa fille. Même quand on a l’impression qu’il est sur le point de se rompre, il faut se rappeler que ce lien est fait d’un matériau plus résistant que le fer forgé: il est fait d’amour, parfois maladroit, mais d’amour quand même.