Maudite politique

Vous me connaissez. Je ne parle jamais politique. Ou si peu.

Mais bon, la campagne électorale achève et à force de me mordre les joues pour ne pas commenter, j’en fais des ulcères. Et les ulcères, c’est pas agréable. Donc, au mépris de ce que je me suis moi-même imposé, voici quelques petits commentaires désordonnés. Et/ou désagréables, c’est selon.

Tout le printemps, tous les partis ont parlé de faire de la politique « autrement ». Ouais. Ben j’attends encore.

Dans le Larousse, on définit autrement par:

   D’une autre façon : Il agit autrement qu’il ne parle. Heu… comme dans les bottines doivent suivre les bottines? N’est-ce pas là le propre d’une campagne électorale? Promettre et une fois élus, expliquer pourquoi on ne livrera pas? Les uns et les autres ont passé les derniers 30 jours à expliquer que son voisin de gauche, ou de droite, ferait le contraire de ce qu’il promettait.

    À un plus haut degré : La crise est autrement plus sérieuse qu’on ne l’avait prévu. S’il est vrai que la présente campagne électorale est « autrement » plus intéressante qu’on aurait pu l’imaginer, elle n’est certainement pas à un plus haut degré d’élévation intellectuelle. Same old, same old…

  Dans le cas contraire, sinon, sans quoi : Tout a dû bien se passer, autrement on nous aurait prévenus. Dans le cas contraire, on aurait très bien pu attendre encore quelques mois, mais il y une certaine ironie à voir que tous les partis avaient finalement très très très hâte d’en découdre.

Y a-t-il quelque chose que je n’ai pas compris? Ou alors, va sérieusement falloir revoir la définition de « autrement »… Et non, lâchez-moi avec l’aspect 2.0 de cette campagne. Le web n’a pas fait gagner Obama en 2008, c’est Obama qui a gagné. La seule différence, c’est que l’anecdote devient l’événement, parce que sur-multipliée par les tweets et les statuts FB. Mais depuis le début, je n’ai pas vu grand chose sur les média sociaux qui m’aurait « autrement » transportée dans une réflexion profonde sur notre avenir collectif.

Après les événements du printemps, j’aurais aspiré, personnellement, à une certaine élévation des débats. J’en suis quitte pour les mêmes accusations – « c’est de vot’ faute » – les mêmes promesses – « m’a t’en donner plus, ou moins, pour ton cash » – les mêmes questionnements oiseux – « toi, tu votes-tu stratégique? » -. Je sais ce que les partis feront avec mes impôts, mais je n’ai toujours pas idée du genre de société dans laquelle on m’invite à vivre. J’en devine parfois les contours, au détour d’un engagement vite renié, mais pas suffisamment pour avoir y voir un projet de vie.  On est vite retombé dans nos ornières traditionnelles de positionnement, dans l’axe fédéralisme/souveraineté, alors que nous avions amorcé, maladroitement peut-être, un virage sur l’axe droite/gauche. Finalement, tout le monde va finir par être d’extrême centre. Ouaip.

Au-delà des résultats de la semaine prochaine, avec lesquels nous devrons vivre puisque la démocratie se sera exprimée, je souhaite seulement que nous ayons la sagesse collective d’apprendre de cette campagne. D’apprendre entre autres que:

– le « flash » des ex, c’était bien il  y a 4 ans. Le concept a vécu. Je n’en peux plus des ex, des actuels et des gérants d’estrade qui spinnent le spin du spin…. Ressortez-moi mon petit couple préféré, monsieur et madame Tout le monde, donnez-leur un micro et deux advils svp!

– même si je suis la première à reconnaître l’importance du vote, je ne veux rien savoir du vôtre. Good, propagez la bonne nouvelle sur le fait que vous avez posé le geste, mais de grâce, gardez-vous une petite gêne sur l’endroit du x. J’en peux déjà plus des statuts FB et des Tweets sur le sujet, et on est juste à la fin du vote par anticipation! Voter, ça demeure un geste citoyen, certes, mais un geste intime. Point. Sinon, c’est au mieux de la publicité électorale non réglementée, au pire, de la propagande. En cette ère de téléréalité, je m’attends à voir, sur les réseaux sociaux, une photo d’un bulletin de vote prise derrière l’isoloir avec la mention « moi, en train de voter ». À défaut de se montrer les fesses à la télé, tsé…

– la « proximité » avec les politiciens, c’est bien, mais là aussi, on se garde une petite gêne. J’aimerais bien connaître le réel impact sur le vote de la portée d’une information comme « que mangez-vous au petit déjeuner », « que lisez-vous avant de vous endormir » et, ma préférée d’entre toutes « avez-vous eu le temps, pendant la campagne d’avoir des moments intimes avec votre conjoint? ». Si on vote pour un parti parce que son chef mange la même sorte de céréales que soi, ça m’apparaît mince comme motif. Mais bon, qui suis-je pour juger, hein?

Bon, je vous l’avais dit, ça fait sortir le méchant! Là, je peux me concentrer sur la rentrée des classes de merveilleuse merveille, mes prochaines conserves de tomates et continuer de profiter de ce bel été dont je vous reparlerai peut-être…

 

 

3 réponses sur “Maudite politique”

  1. T’imagine si TOI t’es découragée comment je me sens? Moi, qui, dans la catégorie « politique québécoise », suis une coche en bas de Monsieur Madame tout le monde. Autrement qui disaient, pendant un moment je me suis dit que ça serait l’fun. J’pense que j’ai commencée à être tannée le 15 juillet.

  2. M’a te prendre les 2 advils, mais pas le micro. L’opinion (ou pire, l’analyse) de Monsieur Madame Tout le monde à tévé, dans les vox-pop, pu capable, on en est submergé déjà de tweets et de statuts FB (et de billets de blogue!!), c’est en masse pour moi!

  3. Je vais tellement penser à toi quand commenceront à circuler les (nombreuses, n’en doutons point) photos prises sur le vif dans l’isoloir…

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