Réveil brutal ce matin: un maire arrêté, des chantiers paralysés, des innocents qui rient sur FB d’un suicide dans le métro. Et il pleut. Bref, tout va très bien, madame la marquise, tout va très bien, tout va très bien… ¶ (air connu).
Mais je m’éloigne de mon propos. J’ai lu, avec attention, le projet de loi déposé par le gouvernement sur les soins en fin de vie. Sujet délicat s’il en est. Depuis le début des consultations publiques, le sujet a été abordé sans partisanerie, avec doigté et finesse. Le projet de loi l’est tout autant.
Ce débat, il est nécessaire. Pour les individus concernés, leurs proches aidants, pour les soignants. Je crois sincèrement que tant que nous ne sommes pas confrontés à cette réalité, il est difficile d’en parler. Quand le médecin m’a avisée que pour mon père, rien ne pouvait être tenté au plan curatif, mon premier réflexe a été de dire que je ne voulais pas qu’il souffre, même si cela devait abréger de quelques jours sa vie. Mais qui étais-je pour décider pour lui? N’était-ce pas avec ma propre incapacité à dealer avec sa mort et sa souffrance que j’essayais de gérer à grands coups de morphine?
Sans minimiser les risques de dérapage, je me pose la question. Je suis heureuse de voir que les soins palliatifs devraient avoir une plus grande place dans notre système de santé, mais je crois tout aussi intimement que la décision doit revenir à la personne malade. Si j’étais là, au bout du rouleau, souhaiterais-je avoir encore quelques heures, quelques jours, pour profiter des miens? Ou si, au contraire, souhaiterais-je abréger leurs souffrances de me voir ainsi (si tant est qu’ils trouveraient ça difficile).
Difficile question. Et j’ai beaucoup apprécié le texte d’Alain Vadeboncoeur, qui donne une perspective intime au débat.
J’ose espérer, donc, que nous pourrons faire un débat serein sur le sujet. Parce qu’il pourrait bien être le premier des débats difficiles que nous devrons avoir comme société.
Il faudrait, un jour, que je te fasse lire les derniers écrits de Jean-Pierre.
Ce serait un grand honneur pour moi, Francia