De retour à notre programmation régulière

Je reviens de loin. Physiquement et émotivement. Je n’ai pas encore le recul pour en parler, pis je vais me garder une tite gêne, mais la dernière semaine passée en formation sur le leadership a brassé des tonnes de choses, et pas juste professionnelles.

J’ai pas encore fini de décanter. J’ai besoin de laisser retomber la poussière. Je me contenterai de vous raconter ceci: au début, on nous a demandé de choisir, parmi des tonnes de photos, celle qui nous « parlait » le plus. D’instinct, j’ai choisi un papillon aux couleurs des feuilles d’automne. Pour expliquer mon choix, j’ai raconté que pour moi, le papillon était le symbole de la métamorphose, et que depuis quelques années, j’avais connu plusieurs d’entre elles. De célibataire endurcie à mère de famille recomposée, de « politique » à fonctionnaire, ma vie depuis 7 ans est en constante évolution, en perpétuel changement. J’ai toujours cru que ma capacité d’adaptation était relativement bonne. Au fond, je suis résiliente, c’est très différent. Je ne m’adapte pas, je ne complète jamais le processus de transition. Je « fais avec ». C’est pas nécessairement mauvais, et je ne suis pas malheureuse comme les pierres.

Hier, en clôture de session, nous avons repris nos photos et expliqué en quoi elles étaient toujours actuelles, ou pourquoi elles étaient devenues obsolètes. La mienne était actuelle: j’ai eu l’impression que depuis un an, je vis dans un « cocon » pour éviter de confronter mes émotions, et que la semaine m’a permis d’en sortir. Pour l’instant, je suis encore frileusement sur ma brindille, et je secoue avec précaution mes ailes neuves. Elles ne sont pas tout à fait sèches, et je choisirai peut-être de passer l’hiver au chaud plutôt que de les essayer par une froide journée d’automne. Chose certaine, j’en prendrai soin.

Je ne suis pas non plus en train de tout laisser tomber. J’ai pu valider que ma famille et mes amis sont toujours au centre de mes valeurs profondes. Au plan professionnel, j’ai retrouvé le goût de me battre. Pour moi cette fois-ci. Je ne suis pas mère Térèsa, je ne peux pas sauver le monde entier. Bon, c’est vrai que le linge à vaisselle me va plutôt bien, mais je refuse de devenir une « fashion victim »…

Mais j’ai envie d’explorer plus avant ce que cette semaine a brassé. J’ai des outils à ma disposition, et j’ai le guts d’aller voir au-delà de ce qui est confortable. Je ne serai pas toujours « arposante » comme disait ma voisine Thérèse, et vous n’aurez pas nécessairement tous les chapitres de mon carnet de voyage. Mais je promets de partager les découvertes que j’aurai faites sur mon compte. Qui sait? J’ai toujours pensé qu’au fond de moi se cache une grande blonde éthérée et vaporeuse, mais elle cohabite avec Marie-Quatre-Poches depuis longtemps. C’est plus que le temps de découvrir laquelle des deux a finalement émergé de sa chrysalide.

Et puis, comme je ne parle jamais politique, ou si peu, c’était pas la semaine pour bloguer…:-)

6 réponses sur “De retour à notre programmation régulière”

  1. Ouais… j’avais la blonde refoulée loin en moi, mais depuis que je la laisse sortir, ça va beaucoup mieux ! 😉 Bah, si je disais des choses sérieuses pour changer…

    Des fois c’est quand on s’y attend pas, quand on a pas la garde montée, que la vie nous envoie des jab comme ça qui étourdissent un peu. C’était dans une formation sur l’écoute et l’aidance naturelle. C’est là que j’ai compris la colère, la mienne, que j’avais jamais comprise avant. Pourtant j’aurais pas eu envie d’aller m’instruire sur la colère… j’en avais pas besoin, mais là, la garde baissée les oreilles grandes ouvertes, j’ai tout gobé. Pis j’ai rushé. Hum, et faudrait pas que je parle au passé… 😉 c’est un work in progress !

  2. J’ai souvenir avoir lu quelque part que le bonheur n’était pas nécessairement confortable. J’avoue que cette phrase m’avait touché… et maintenant quand ça brasse un peu dans ma vie j’essaie de ne plus me considérer comme étant malheureuse pour autant.

  3. Plus je vieillis, plus je pense qu’il y a des leçons de vie dans toutes les adversités, même les pires. Qu’il y a quelque à retenir, quelque chose à apprendre, comme le vieux dictons qui dit: «ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort!». Faut juste se laisser apprivoiser par la leçon en quelque sorte. La résilience, c’est ce qui nous permet de passer à travers car apprendre est dur. J’aime beaucoup la phrase de Juliette que le bonheur n’est pas nécessairement confortable.

  4. Ma phrase fétiche, c’est : « on tombe ? ben c’est pas grave, on se relève, on se secoue et on continue ».

    Bonne chance dans tes changements, et j’ai très hâte de te voir surgir de ton cocon. Tu nous réserves toujours de belles surprises. Ce que j’admire en toi, c’est que non seulement tu dis ce que tu penses, mais au-delà des mots, tu as aussi le courage de te battre pour tes convictions. C’est rare, ces temps-ci, et d’autant plus admirable.

  5. Il y a des années comme ça où on dirait que les prises de conscience sont fortes et on n’y peut rien. Sans crier gare, sans les avoir vues venir, elles foncent comme un bulldoser.
    Après, c’est super, car le terrain a été labouré pour y faire pousser du neuf.
    Je serai contente de te lire, étant moi aussi en refonte partielle de mon moi-même. Moi aussi, à la recherche du bon équilibre entre la vamp et la tom-boy, entre la mère et l’enfant, entre la reine du foyer et la conseillère en comm…

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