Je sais. Je néglige. Je me néglige, je vous néglige. Et je n’ai même pas de vraies excuses. Juste une certaine fatigue, et un gros gros sens de la retenue. Ne pas hurler, d’indignation ou de rire. Se censurer, par peur et par bravade. Trop de choses à raconter qu’on ne peut pas, et pas assez de ces petites insignifiances qui meublent le vide.
Et puis l’hiver qui n’arrive pas, la neige qui ne tombe pas – Kyoto, t’es ou??? – l’esprit de Noël qui ne s’installe pas malgré les décos partout, la frénésie du magasinage pour trouver ZE cadeau. C’est ben pour dire, même le train de Josélito n’arrive pas à me convaincre que dans 7 jours, nous serons à quelques heures du réveillon.
Et il s’est passé quoi depuis mon dernier papier? Des zillions de choses, et pas grand chose. Nous avons fêté, Mammouth et moi, nos 10 ans d’amour. 10 ans. Vous m’auriez dit ça, il y a 10 ans, je vous aurais renvoyé dare-dare chez le doc, faire revoir votre prescription de médicaments! Et pourtant, nous sommes toujours ensemble. Pas par obligation, pas par habitude. Par amour. Par attachement profond, malgré nos différences. Nous n’avons pas pu célébrer, la grippe ayant frappé fort. Mais les sushis qui nous avaient réunis il y a 10 ans étaient au rendez-vous. Un souper en tête-à-tête, l’occasion de faire le point et de se dire qu’on remettait ça pour un autre 10 ans. Sans flafla. Mais avec beaucoup d’amour.
Merveilleuse merveille va bien, mais s’interroge de plus en plus sur le sens de la vie. Nos petits matins, alors qu’elle pose des questions sur ce qu’elle lit dans La Presse, me sont précieux. Même si parfois, je n’ai pas les réponses. Pourquoi un fou décide-t-il de dégoupiller des grenades dans une foule, tuant un bébé? C’est qui, François Legault? Pourquoi elle est morte, la dame? Je me dis que tant qu’elle aura le goût de me poser des questions, j’aurai le goût de lui répondre, même quand je n’ai pas de certitudes. Sa curiosité m’inspire.
Au travail, on gère la décroissance, la démotivation, l’incertitude et l’angoisse. Du mieux qu’on peut, sans trop savoir, en mettant de côté sa propre incertitude et sa propre angoisse. On fera pas de boutons pour ça, hein? Si justement! Mais on va les camoufler avec une bonne couche de fond de teint… quoique à mon âge, le polyfilla ferait une meilleure job!
Politiquement, c’est le désert. La déprime. Vous me connaissez, je ne parle jamais politique. Ou si peu. Et c’est encore plus vrai ces jours-ci, parce qu’en parler, ça ne changerait pas grand chose. Une réflexion intéressante, toutefois, chez Marie-France Bazzo, sur le « autrement ». Camil Bouchard qui disait que les médias sont en partie responsables du cynisme. Qu’ils sont tombés dans la « politique-réalité », l’anecdote prenant le pas sur le contenu. J’ajouterais qu’à partir du moment ou des politiciens acceptent de participer à de la politique-spectacle, faut pas se surprendre du résultat. Sujet clos.
Pour le moment, le beau Johnny Deep fera la joie de mon samedi soir, avec les poulettes. Demain, on fera le sapin et on décorera la cheminée. Puis, on préparera les boîtes de pâtisseries pour les professeurs et les éducatrices et on ira souper chez une belle gang de fous, comme nous.
Allez, on se met dans l’ambiance. Après tout, c’est le temps des fêtes!