Parmi les cadeaux de la vie, il y a les amis. Et les amis des amis. Et la providence qui met sur votre route des gens bien.
Il y a quelques semaines, le père d’une amie de MM, chez qui les filles avaient passé la journée, vient reconduire ma fille à la maison. « Hum, dit-il, tes arbres auraient bien besoin d’être coupés. Ils touchent à la maison, c’est pas bien bon pour ta toiture ». Avant même que je puisse dire quoi que ce soit, il s’offre à venir émonder mes arbres. « Ben non, je vais appeler quelqu’un » que je lui réponds. « Nah, t’es pas pour payer pour ça, je viendrai d’ici la fin de l’été ». J’ai remercié, et oublié.
À la rentrée, mercredi matin, Serge me dit qu’il viendra vendredi. « T’es en vacances, laisse faire! T’as sûrement autre chose à faire ». Faut croire que non: hier matin, il y était, muni de tout son équipement. C’est ben pour dire: plus les enfants grandissent, plus les jouets deviennent coûteux et spécialisés! Il a travaillé toute la journée, et est revenu finir aujourd’hui. En échange, et sans même qu’il ne le demande, nous lui avons offert de partir avec tout le bois – de l’érable et du bouleau, l’équivalent de quelques cordes. Il ne le faisait pas du tout pour ça. Nous n’avons pas besoin du bois supplémentaire donné par la coupe des arbres, et il semble s’être amusé à faire aller sa « chainsaw ». Il nous a offert son aide par pure gentillesse, mais aussi par esprit de communauté, je pense. Nous nous échangeons au besoin les gardes des filles, pour accommoder nos horaires. Nous avons des discussions de fins de journées, quand on se croise à l’épicerie ou au service de garde. Bref, un voisin comme on les aime. Travailler côte à côte hier et aujourd’hui m’a permis de mieux le connaître.
Ces gestes gratuits, c’est souvent ce qui me réconcilie avec la vie. Je suis une privilégiée, et je crois, même si ça fait culcul la praline, qu’on récolte ce qu’on sème. J’essaie d’être gentille et serviable, et j’apprécie la réciproque. Et honnêtement, j’ai croisé plus de gens bons que l’inverse dans ma vie.
Bref, ce soir, je suis fourbue et j’ai mal partout, mais la cour est ramassée, les arbres coupés, le jardin prêt pour les légumes au printemps prochain. Et la beauté de la chose, c’est que j’ai encore toute la semaine prochaine pour en profiter!