Au risque de me répéter, j’ai connu la maternité sur le tard. Ma merveilleuse merveille a fait son apparition dans ma vie j’avais 40 ans. Ça été un coup de foudre, un amour inconditionnel, et un « reality check » comme je n’en avais jamais eu. Finie, la quiétude, la sérénité, l’insouciance. Bienvenue le canal lacrymal qui semble ne jamais se refermer et qui se vide à la moindre reprise d’un épisode de Lassie à Prise 2. *quand même, Symphorien ne m’arrache pas de larmes… quoique les amours contrariées de mademoiselle L’espérance et de monsieur Bellemare….*
Je ne vous apprends rien, je sais. Mais pour moi, la maternité a été, et continue d’être, une aventure en terrain inconnu. Même si j’ai gardé adolescente, même si j’ai aidé mes amies à « relever » de leurs accouchements. Même si j’avais tout lu, tout écouté *oui, Mammouth, j’avoues: j’ai abusé des Baby stories, Birth stories, Birth days, Quand la cigogne passe et autres « push, baby, push » télévisuels*, chaque jour, chaque étape a été, est et sera unique, magique, angoissante et déstabilisante.
Ma merveilleuse merveille aura 4 ans dans quelques jours. Je revis, depuis une semaine, ma dernière semaine de grossesse – ah! ce temps béni où on dort TOUTE la nuit -. Celles qui ont déjà vécu une grossesse d’été (lire ici de canicule!) comprendront: je peux précisémment pointer du doigt la date et l’heure où la peur panique d’accoucher a fait place à un sentiment d’urgence *dans le style…. SORTEZ LA DE LA! J’EN PEUX PU D’ÊTRE ENCEINTE!*. J’avais deux obsessions: mes talons (après tout, ce serait la première chose que verrait ma fille de sa mère, alors pas question d’avoir le talon crevassé et le cutex d’orteil défraîchi) et l’odeur de cigarettes sur les mains de mammouth qui sortirait la petite de moi pour la déposer sur mon ventre. Je me rappelle, avec le même creux à l’estomac, à quel point ces deux choses tournaient dans ma tête en me déplaçant vers l’hôpital.
Depuis, la fragilité des choses et de la vie me bouleverse. En même temps, de la voir grandir, s’épanouir, devenir autonome me ravit. Je dois apprendre à la laisser aller. A la laisser devenir ce qu’elle voudra devenir. Et peut-être parce que je sais qu’elle sera la seule, j’ai du mal à y parvenir, parfois. Je me sens toute croche à l’idée de vendre les choses de bébé, comme si je mettais un point définitif à ma maternité. Ma tête sait très bien que c’est fini. Quand les copines viennent à la maison avec leurs bébés, j’avoues qu’en moi y’a un certain soulagement à me dire que ma merveilleuse merveille ne demande plus autant d’attention soutenue. Mon ventre, lui, aimerait bien sentir encore une fois ces petits coups de pieds qui te rappellent que tu n’es plus, que tu ne seras plus jamais toute seule.
So bare with me: jusqu’à l’anniversaire de Merveille, je serai définitivement on Memory Lane…
Très difficile de se dire que c’est terminé, en effet! Je croyais que j’y parvenais plutôt bien… jusqu’à ce que Fille Aînée ait 5 ans et commence la maternelle. Et hop! On a remis ça! Mais là, c’est terminé, hein. Hein?…
Et je te remercie de m’avoir aidé à déterminer le moment exact du début de mon « syndrome du canal lacrymal ». Mais oui, c’est quand la première est née que j’ai commencer à pleurer devant des pubs de voiture!
Mère indigne, je vous comprend! Une pub de Toyota ave Maxim Roy, c’est d’un triste, mais triste…
Hey, les coucounes. Le syndrôme du canal lacrymal c’est dû au sommeil interrompu. C’est une technique reconnue pour faire avouer n’importe quoi aux plus toughs des terroristes. Imaginez sur une fille qui vient d’accoucher…
Finalement, Memory Lane, c’est la plus belle partie. La nostalgie du plus beau sans la réalité du 7ème réveil à cinq heures du matin.
Bon anniversaire à vous trois!
Heu… cinq, il faut plutôt parler de cinq, Ô chère Blonde Chronique, le mammouth s’étant reproduit avec une autre auparavant.
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