Un commentaire de l’excellente Sarah-Émilie sur ma relative rareté m’a fait réfléchir. Sur la nécessité d’écrire. Sur mon rapport au blog. Pour moi, écrire ne procède pas d’une urgence interne à nommer les choses, à établir mon rapport à l’autre et aux autres. Écrire est un plaisir. J’écris pour me faire plaisir, mais si je n’écris pas, je n’en suis pas malheureuse. Écrire sert parfois aussi à évacuer le trop plein. Mais si je n’écris pas, je n’étouffe pas. Ma vie, ma vraie vie, m’occupe.
Et le bonheur est rarement générateur de textes. J’ai une certaine pudeur à étaler mon bonheur, ou plutôt mes petits bonheurs tout simples. Par peur d’écoeurer ceux qui sont malheureux? Par peur de faire disparaître ce que je nomme et je décris? Je l’ignore. Ce que je sais, c’est que j’ai horreur des gourous, et je ne veux surtout pas faire une Martha-Stewart-de-votre-bonheur-intérieur de moi-même.