Je ne sais pas ce matin si j’ai le goût de rire, de m’étouffer, de brailler ou de chercher un emploi au Zimbabwe…
Non, je n’embarquerai pas dans la guéguerre Québec/Montréal (quoique si les Nordiques reviennent, MES Canadiens leur feront une guerre sans merci!!!). Non, je ne ferai pas ma mourialaise crachant sur le gros village. Je suis d’une région, mais j’ai habité près de 15 ans à Québec. J’y ai encore de très bons amis, et j’y retourne toujours avec plaisir.
Mais là, je ne comprends plus rien. Le « mystère Québec » s’épaissit… Déjà que la région ait voté en bloc (quel mauvais jeu de mots!) pour l’ADQ et pour les conservateurs… On a mis ça sur l’humeur, sur la rivalité Montréal-Québec, sur l’écoeurite aigue, à juste titre peut-être, de se faire faire la leçon par les « urbains », les « plateux plataux ». Mais ce que j’ai entendu hier à la Commission Bouchard-Taylor me scie. Littéralement. Je m’attendais à ce genre de remarques à la limite du racisme crasse dans les « régions profondes », les « régions ressources », celles qui semblent avoir été moins exposées au quotidien de l’immigration. Pas de Québec! Pas d’une ville qui recevra l’an prochain, dans le cadre de son 400e anniversaire, le monde entier. Venez nous visiter, mais assurez-vous de repartir chez-vous? C’est ça, le message?
A bien y réfléchir, je réalise que mes amis de Québec ne sont pas des « natifs » de Québec. Mes amis de Québec viennent de France, du Saguenay, de la Gaspésie, de Montréal. De rares exceptions sont natifs de la grande région de Québec. Me remontent des souvenirs de conversations universitaires sur le fait que nous serions toujours, aux yeux des gens de Québec, des « importés », avec nos régionalismes et nos accents différents… J’avais oublié, faut croire…
Je me repose sans cesse la même question: de quoi avons-nous peur?
T’expliquer Québec…lol ! Martin (tu te souviens de Martin, un de tes blogueurs préférés…) depuis qu’il est à Québec, il se peut plus ! Comme toi, sciée, de constater à quel point on est 5 à 10 ans en retard sur tellement de choses mais qu’on est assez en avance sur la peur d’être envahit par les accomodements, raisonnables ou non. Moi je suis pas née à Québec, ça fait euh… wow presque 7 ans déjà que j’y suis par contre. Je suis intégrée, assimilée, je parle la langue et l’accent et je mange de la poutine Ashton. Je te confie, mais va pas le répéter, Québec c’est vraiment un gros village, avec la mentalité de village là, toute le kit. Faut voir une scéance du conseil d’arrondissement, c’est comme ceux du village d’où je viens ! Mais en même temps, j’en partirais difficilement de Québec. C’est ça que j’arrive pas à expliquer. Malgré le négatif que j’y trouve, je suis tout de même sous le charme de ma vieille ville.
Je pense que je vais déménager. J’ai tellement honte d’être québécoise, t’as pas idée. Tout ce qui se dit à cette Commission, la réponse de Marois et Dumont à Charest, j’en reviens juste pas. Et j’ai surtout pas envie que mes enfants grandissent là-dedans. C’est à pleurer. :shock::cry:
@ La Fêlée: j’allais te demander de faire une bise pour moi à Martin, mais réflexion faite, je vais me garder une petite gêne… après tout, on ne se connait même pas! Bien contente d’avoir de vos nouvelles! Pour Québec, j’avoues que les 5 premières années qui ont suivi mon départ pour ailleurs, je rêvais toutes les semaines de faire mes boîtes pour y retourner. Mais depuis Jeff et sa génération « liberté stie! », le goût m’a sérieusement passé. J’adore toujours Québec, mais désormais, ce sera en visiteuse 🙂
@Toune… ce sont les hormones de grossesse ça! 🙂 Nah, faut pas avoir honte, juste constater que notre « nous » a un gros problème d’égo…
Québec est une ville fantastique. Je le dis sans ironie. Faut dire que j’habite un des seuls comtés ayant résisté à l’envahisseur. Et que je n’y suis pas native, mais j’aime d’amour ma ville d’adoption. Oh, bien sûr, il y a une partie de sa population qui est conservatrice et pour le moins déstabilisante. Mais la compensation en qualité de vie est incomparable. Et heureusement, il y a moyen de ne pas écouter la trash radio, de profiter des avantages de la ville qui sont fort nombreux et de ses habitants qui sont la plupart du temps accueillants.
Québec est pour moi un point d’intérrogation. Je suis ici depuis 2002, je ne suis toujours pas acclimaté. Je déteste profondément les gens qui sont natif de cette ville. Ok, je généralise mais il souffre vraiment de la mentalité de village.
J’ai quelques amie depuis quelques moi, mais je remarque que la majorité d’entre elle sont des déraciné comme moi. J’aime ses panoramas, son vieux(Pour les balades rien de mieux) mais pour le reste il y beaucoup de défaillance…!
Après 12 ans d’immigration, je me fais encore traiter de maudite française! et oui, on peut avoir bien des tares mais même l’accent je ne l’ai presque plus alors il y en a marre. Blanche, châtain clair, yeux verts au demeurant sympathique, catholique… j’en entends de toutes les sortes alors je ne m’étonne pas de ce que j’entends à la commission. Je me demande juste ce que j’entendrais si j’étais noire et musulmane. On me fait encore régulièrement la blague suivante : Connais-tu la différence entre un français et un paquebot? Le paquebot lui au moins il repart…
No comment
Isa, es-tu en train de me dire qu’il n’y a pas que Mammouth qui te traite de maudite française??? Et pour l’accent, je peux témoigner: ton tabar*** accote les nôtres sans broncher! 🙂
Sérieusement, j’imagine à peine comment ce doit être. Et je ne comprends toujours pas.
Très « drôle » la blague du paquebot… Et dire que beaucoup de français rêvent de s’établir au Canada… y voyant un mélange du rêve américain et de notre bonne vielle langue et culture… y aurait-il escroquerie sur le rêve en question????
Bien le bonjour d’une compatriote, Isa…
Québec est une petite ville de fonfon et de touristes, tranquille, chaleureuse, paisible, mais elle a le défaut de ses qualités: c’est une ville homogène. Je suis native de Québec et très fière de ma cité, mais il faut reconnaître les choses comme elles sont: c’est une ville bourgeoise et sa « grosseur » ni change rien. Tous les services d’une grande ville, la mentalité d’une petite. Notre principale source d’immigration, ça reste les régions; alors bonjour la diversité! En 2008, je crois qu’elle aura l’air d’une petite reine de gala: à l’aise en apprence, mais un peu égocentrique au fond. Et non! je n’ai jamais pensé déménager!
La scène se passe en face de Québec, à l’île d’Orléans. On doit tourner dans un garage qui appartient à deux frères, deux fringants octogénaires. L’un d’eux, Florian me parle de son fils aîné qui depuis trente cinq ans(!) et au grand regret de la famille, a marié « une étrange » qui ne s’est jamais acclimatée à l’île.
Une étrange? Après 35 ans?! Je m’attend à tout. Une iranienne, un mauricienne, une togolaise peut-être?
Non, « l’étrange » en question était une fille de… Québec!