Ce qu’il y a de bien, dans les grandes familles, c’est que dans les moments difficiles, on est pas toute seule. Aujourd’hui, c’était les funérailles de tante Jeanne. L’espace de quelques jours, le clan s’est reformé. De partout, cousins et cousines, proches et éloignés, ont convergé vers le Saguenay, pour rendre un dernier hommage à celle qui, plus que tout, tenait à ce que la famille soit soudée. St-Pierre a dû se faire rabattre les oreilles, là-haut, où elle devait claironner fièrement que cette belle gang, c’était la sienne.
La vie étant ce qu’elle est, nous ne nous voyions plus que lors de ces événements. Pourtant, même si les rencontres familiales sont de plus en plus rares. nous nous retrouvons tous avec beaucoup de bonheur et de chaleur, contents d’avoir des nouvelles du p’tit dernier, de réaliser que l’oncle C. a bien vieilli mais qu’il est toujours aussi taquin, que tante G. est toujours la plus belle madame du monde, que les cousins, qui autrefois étaient de beaux jeunes hommes fringuants, sont devenus des grands-pères attentifs et rigolos. Stupéfaits aussi un peu de voir que désormais, la génération des 50 ans et plus, c’est nous, alors que les matantes, qui frôlent allègrement les 80, ont de l’énergie à revendre, du pep dans le soulier et de la répartie à faire rougir nos enfants!
Après la cérémonie religieuse, c’est spontanément que les cousines se sont offertes pour aller faire la mise en terre des cendres. Oui, c’était émouvant, mais pas triste. Jeanne a eu une belle vie, elle n’a pas souffert démesurément, et nous laisse en héritage le sens de la famille. Collées les unes aux autres, nous avons lancé une dernière poignée de terre sur l’urne en nous disant qu’elle devait être bien contente de nous voir ainsi, nous qui ne fréquentons pas beaucoup les lieux sacrés et encore moins les cimetières.
J’étais heureuse de constater que nous partageons beaucoup plus que le même ADN: nous partageons les mêmes valeurs familiales, nous avons les mêmes angoisses et les mêmes inquiétudes, mais aussi le même humour un peu tordu.
Nous avons rejoint le reste de la famille et nous avons convenu que d’ici quelques semaines, on organisait un souper cousins/cousines. Parce que cet après-midi, c’est à nous que Jeanne a passé le flambeau de tenir le clan soudé. Et ce flambeau, je l’accepte personnellement avec fierté. Parce que ce clan, c’est le mien, et que ce clan, je l’aime d’amour.
Ah ! Tu me vois toute émue de ce billet. D’abord parce qu’il me rappelle qu’il y a peu de temps, ma soeur et moi avons également eu à vivre certains évènements pour aboutir seules dans un escalier (doh, Piché, sors de ce corps !) et réaliser que désormais, nous étions les matantes sur qui on pouvait compter pour réunir la famille !
On dira n’importe quoi sur la famille élargie, il reste qu’à quelque part, c’est pas mal ça, le « vrai » dans la vie. Et heureusement, il se trouve toujours quelqu’un, quelqu’une pour tenir le flambeau.
Mes sympathies, pour tante Jeanne.
Mes félicitations, pour l’élection des porteuses de flambeau !
Grâce à Jeanne!
Qu’elle repose en paix. La belle Jeanne.
@Intellex & Djo: merci! Tante Jeanne vous aurait probablement fait une place de choix dans la gang des « impures » qui font partie de la famille 🙂 Et croyez-moi, c’est pas n’importe qui qui se qualifie!