On m’aurait dit que la maternité serait ma plus belle réussite, j’aurais soulevé les épaules. Mais à te voir aller, à l’aube de tes 22 ans, je ne vois pas de quoi je pourrais être plus fière. Tu es toujours ma belle rebelle, la plus éclatante des Perséides, la plus belle chose qui soit arrivée dans nos vies. Je dis nos, parce que je sais bien que toute seule, sans ton papa, tu ne serais pas la femme que tu es maintenant. Vive, allumée, moqueuse, tu tiens de lui cette curiosité insatiable de connaissances, du dépassement du convenu. De moi, à part ma chevelure? Peut-être un peu cette empathie que tu camoufles si bien, ce sentiment qu’il faut combattre l’injustice? Mais peu importe de qui tu tiens quoi, tu es toi, unique, notre coco à nous.
Cette année, tu as encore étendu tes ailes. Tu sais la fierté dans le regard de ton père quand il relit tes travaux, quand il parle de toi. Toi, sa fille, à la chaire Raoul-Dandurand, préparant son sujet de maitrise! Je n’en suis pas moins fière… mais je suis aussi fière de la femme que tu deviens. Celle qui bâti une relation avec le beau et charmant E. , en te faisant respecter. Celle qui, généreuse, accepte de partager son temps. Celle qui un jour, peut-être, ramassera sa chambre et fera son ménage….
Nous avons passé à travers des moments difficiles, et avons essayé de te préserver au maximum. Tu as bien senti que c’était pas si simple. Maintenant que nous atteignons une étape de nos vies qui sera plus facile, même si on ne peut jamais jurer de rien, j’envisage ce prochain parcours avec non plus une enfant, mais une adulte que nous aurons mené à bon port.
Ceci dit, tu seras toujours mon enfant. Ma belle rebelle, ma plus brillante Perséide. Mon volcan en dormance, ma p’tite soie. Ma merveilleuse merveille. Je t’aime.