… que je change d’emploi! Dans mon ancienne vie, les changements de milieu de travail sont monnaie courante: on se lève un matin, un premier ministre a décidé que votre boss ferait l’affaire ailleurs, et vous vous retrouvez dans vos boîtes sans trop le réaliser. Bon, vous me direz que la nature de l’emploi reste la même, que n’y a que le milieu qui change. Parfois drastiquement: vous vous occupiez de rassurer un prestataire qui a perdu son chèque, et sans crier gare, vous êtes au fond d’une mine ou en train de décortiquer un compte d’Hydro-Québec. Mes ados diraient: méchant changement!
Il faut néanmoins avoir une certaine capacité à l’adaptation rapide. Cette fois-ci, je bats mon propre record. Je gère simultanément la conclusion d’ententes avec d’autres partenaires, le transfert de mes dossiers actuels vers la personne qui occupera temporairement ce poste, et mon entrée dans mon nouveau poste. Incluant un déménagement de troupes et les réactions que ça entraînent sur l’humeur des individus menacés de perdre leurs fenêtres ou leurs habitudes. Tiens, pas pour me plaindre, mais la prochaine semaine s’annonce rock & roll: demain, départ pour Québec pour une xième ronde de négos, avec en bonus un souper avec mes copines Johanne, Marie-Claude et Isabelle. Que du bonheur, des rires et du plaisir. Et des potins. Évidemment. Pour la partie souper, vous l’aurez compris, parce que les négos, c’est jamais totalement la joie.
Moi qui avais hâte de reprendre un rythme normal, c’est raté depuis deux semaines. En accéléré que je fais tout. Et pour quoi, finalement? Se faire dire « bravo »? Même pas. Se coucher avec le sentiment du devoir accompli? Même pas. Pour être accompli, le devoir, il l’est. Mais il ne le serait pas, est-ce que ça aurait un impact? Probablement, puisque cette fois-ci, toute cette frénésie doit en théorie permettre le retour au travail de gens victimes de la crise économique. C’est ce qui me tient, c’est ce qui justifie ces heures et ces heures au bureau, ici ou ailleurs, et ce pli dans mon front (qui n’a rien à voir avec l’âge!).
Une collègue de bureau, me voyant un brin grognonne cette semaine -ah! ce que le manque de dodo transforme sa femme! – m’a dit gentiment: Fâ beau, t’es en santé, t’as une paye aux 15 jours et une famille qui t’aime… Façon polie de me dire « ta yeule »… Et elle a bien raison.
Autre nouveauté dans ma vie: j’ai un coach. Pas un « coach de vie », mais un coach professionnel. Je racontais à Mammouth, après une session de travail avec lui, ce qu’il m’avait dit. Mammouth m’a alors fait de gros yeux, en me mentionnant que ses taxes payent probablement à fort prix un étranger qui me dit les mêmes choses que lui, et que lui le fait gratos en plus! La différence, ai-je répondu, c’est que le coach est neutre, alors que toi, mon zamour, tu n’as aucune objectivité en ce qui me concerne!
Je n’ai jamais été le genre à m’étendre sur le divan d’un psy, mais j’avoue que les sessions de travail avec un coach sont bien agréables, puisqu’elles permettent de remettre à leur juste place les angoisses professionnelles. Pour l’instant, je vois assez bien ce dans quoi je me suis embarquée, les efforts pour rebâtir une équipe et les liens externes à refaire. Je vois moins comment je vais m’y prendre, mais je trouverai bien. Après tout, je suis la reine du pâté chinois, faut que ça serve!