Depuis 3 jours, je me questionne sur la ligne de plus en plus mince qui sépare vie privée et vie publique. À partir de quand une personnalité publique, qu’elle soit artiste ou politicien, n’a plus droit à sa vie privée? En contrepartie, quand on met sa vie privée sur la place publique, cède-t-on tous ses droits à l’intimité et doit-on faire avec les conséquences?
Deux choses me troublent dans les événements des derniers jours: notre voyeurisme collectif, et notre cynisme. Je n’ai pas vu les chiffres, mais je suis persuadée qu’hier soir, des milliers de personnes ont écouté l’entrevue « exclusive » de Nathalie, que des milliers en ont lu les comptes-rendus dans les différents journaux ce matin et que des centaines achèteront la revue « spin-off ». Je l’avoues, j’ai écouté la dernière demie-heure. Voyeurisme? Si. Je n’ai pas l’âge d’avoir été fan du Village de Nathalie, j’ai lu et vu comme le Québec au complet sa terrible histoire, j’ai douté de sa sincérité et j’ai plus souvent qu’à mon tour pensé qu’elle n’est qu’une pauvre fille, tout en admettant qu’être passée par là, je serais probablement internée et qu’elle a tout de même une sacré force de caractère. Ce qui me fascine, c’est les passions que ça déchaîne, l’espace médiatique que ça occupe.
L’histoire de Maxime est différente, parce qu’elle touche un domaine, la politique, où la gestion de la perception est encore plus importante que la perception elle-même. Le pauvre n’a pas mis sa vie privée sur la place publique, mais en présentant sa copine comme sa conjointe lors de ses fonctions ministérielles, elle le rejoignait dans la sphère publique. Et puis, de tous les temps, les politiciens ont utilisé leurs conjointes en campagne électorale: Aline Chrétien et « Michou » Charest ne sont que deux exemples. On pourrait également parler de Michelle Obama, de Laura Bush. Elles ont en commun d’être élégantes, distinguées et intelligentes mais surtout « présentables » et irréprochables. Quand on sort du modèle établi, on s’expose aux conséquences. Parlez-en à Margaret Sinclair, mieux connue sous le nom de Margaret Trudeau…
Ces femmes ont accepté de jouer le jeu, et les journalistes ont généralement respecté les règles qui civilisent les rapports entre eux et les politiciens. Clairement, cette fois-ci, les règles du jeu ont changé. Et ce n’est rien pour améliorer le cynisme du citoyen (numérique ou ordinaire!) à l’égard des politiciens.
Et la fée des dents dans tout ça, vous demandez-vous? Et bien, elle est passé cette nuit pour la première fois, laissant sous l’oreiller de merveilleuse merveille des sous en échange de sa dent perdue. Paraît qu’elle est toute petite, à peine plus grosse que l’enveloppe qu’elle a laissé, et qu’elle sent bon… J’ai plus de bébé!