Le blues d’la métropole

De ma tour à bureau, au centre-ville de Mourial, j’ai une vue à couper le souffle sur le fleuve, le pont que les « fathers-for-justice » bloquent de temps à autre, le Vieux-Port. C’est magnifique le jour, c’est magnifique le soir, c’est magnifique l’été et c’est magnifique l’hiver. Parfois, lors des tempêtes, j’ai l’impression que Mourial disparait et que je flotte dans le vide…

Cet après-midi, on a entendu les premières notes du festival de Jazz. Ce sera comme ça pendant 2 semaines. C’est le début « officiel » de mon blues d’la Métropole, ce Mourial des festivals que j’aime. J’aime pas la faune du Grand Prix, mais j’aime la faune du Jazz, des Francos, du cinoche. J’aime la faune des bouquinistes, j’aime cet air indolent, presque nonchalant des touristes et des ‘purs mourialais-jesuisnéicimoimadame ». J’aime la faune festive, amusée mais pas énervée, presqu’aimable, presque civilisée. J’aime me promener sur la Ste-Cath, j’ai envie d’amener les enfants à la petite école du Jazz, j’ai envie de leur faire découvrir ce Mourial que j’aime. Ce Mourial qui n’existe que quelques semaines par année, mais qui existe. Si, si! Je vous le jure!

Le reste du temps? Je hais Mourial… mais ce Mourial que j’aime me fait endurer le reste de l’année.

 

mise à jour: Vendredi, 15:00… Le pont Jacques-Cartier est encore envahi. Cute, cute cute. Dieu merci, c’est pas un vendredi de traffic jammé, la moitié du monde étant en congé… et l’autre moitié reste sur la Rive Nord!

Je déménage au Saguenay!!!

Le pays oû il fait beau! Après un weekend assez extraordinaire côté température (24 à 28, sans humidité, un brin de p’tit vent agréable sur la peau), revenir dans la flotte de Mourial, ça fait suer! Je sais, z’allez me dire qu’il faisait beau ici aussi ce weekend! Je m’en fous!!!! Là-bas, il fait beau depuis le mois de mai! Z’ont pas eu la merdouille de pluie démente et incessante du mois de mai! Z’ont pas eu la seule journée de beau temps en plein mercredi, quand les honnêtes gens travaillent!

Bon, va falloir me réhabituer à la grosse Black, à l’accent chantant *Ah! chèèèèère! A cause tu fais simp’ de même, donc! T’as pas vu le p’tit gars en bobettes assis su’l bord du cran???* , aux automobilistes qui se prennent pour des pilotes de formule Un même quand c’est pas le weekend du GP, à la tourtière dans toute sa légèreté, accompagnée de sa salade au lait caillé… Mais bon, petit sacrifice en comparaison de la déprime qui me guette ce soir à entendre ENCORE UNE FOIS la pluie tomber sur ma ville.

Mammouth dirait que tu peux sortir la fille du Saguenay, mais jamais le Saguenay de la fille:-)

Amenez-en, des roteux du Pavillon du Hot-dog! On est capable d’en prendre!

Un jour, je vous raconterai…

… à quel point aujourd’hui, j’ai l’impression d’être dans un « twilight zone »… Entretemps, si on faisait une p’tite joke de Roméo Pérusse?

 

« une fois s’t’un gars qui voulait rentrer dans la police. La police s’est tassé, y’é rentré dans le mur »….

 

Oh! boy….

Je vous néglige, hein!

Je sais, je me fais discrète… je lis, je réfléchis, je travaille (et pas nécessairement dans cet ordre!). Je lis des textes magnifiques sur des blogues qui m’émeuvent, me font rire aux larmes, ou qui me font grincer des dents. Et je trouve que finalement, je n’ai pas de talent. Que je mène une p’tite vie platte (les gens heureux n’ont pas d’histoire…). Je me creuse les méninges (quoiqu’aujourd’hui, je ne mettrais pas de « s » à méninges, considérant que le magma informe qui me sert de cerveau semble plutôt au ralenti ces jours-ci…) pour trouver une histoire intéressante à vous raconter.

Ho! Angoisse de la page blanche??? Serait-ce qu’au fond de moi une écrivaine s’ignore? (elle cohabiterait avec la grande mince blonde et ethérée qui se cache loin derrière la bédaine molle, vestige de la grossesse???) Nah… Y’a juste une fatigue immense (vivement les vacances!)

Et des questionnements: ma fille, la merveilleuse merveille, qui me regarde et qui me demande si je vais mourir bientôt, parce que le chat de son éducatrice, qui était très vieux, est mort… Ciel! Serait-ce donc vrai que payer cher pour les p’tites crèmes de jour empêche la formation de ridules et autres bidules qui font que vous avez l’air de la grand-mère de votre fille??? Est-on vieux quand on réalise que ses amis abordent les rivages de la cinquantaine??? Ouais… n’importe quoi, finalement, plutôt que de faire ce pour quoi je suis payée!

Waiter! Une bouteille de rosée! Et que ça saute!!!

Y’a des matins

… comme ce matin. Où on se demande pourquoi on s’est levé, pourquoi on se fend le *** à essayer de plaire à tout le monde. Pourquoi on a pas choisi de faire carrière dans un autre domaine…

Puis, kek part au fond de sa tête, une p’tite musique… une p’tite voix de p’tite fille qui chante « chaque jour » et en surimpression, le sourire d’un mammouth aimant qui écoute sa fille chanter…

 Et finalement, on se dit, comme Marjo, que « y’a des matins »…

Hum.. manifestement… comme qui dirait…ouais… m’enfin…

Après avoir tergiversé (non mais, quel beau mot, hein!), j’ai finalement demandé au gentil dépanneur du coin de regarder si, par hasard, je ne serais pas une nouvelle et heureuse millionnaire.

« Vous voulez bien m’annoncer doucement que je n’ai pas besoin de retourner au bureau? »

L’oreille aux aguets, le coeur battant, j’ai espéré le petit « dingdling » de la maudite machine, m’annonçant un gain quelconque…

En vain… alors manifestement, comme qui dirait, j’vais continuer et le boulot et le blog!

Comment expliquer la mort?

Les nouvelles ne sont pas vraiment bonnes. Y’a plus rien à faire, ni chimio, ni radio. Que des soins palliatifs. Hier, au souper, avant le verdict définitif, nous en parlions, mais sans mentionner le nom. J’ai voulu protéger ma fille, après tout, c’est le seul « grand-père » qu’elle aura connu. Puis, après une discussion avec mon mammouth (ce panthéon de sagesse, mon roc à moi) et devant l’évidence, nous avons décidé qu’il faudrait bien lui en parler. Pas tout de suite. Éventuellement. Mais je la trouve si petite… Je ne suis sûrement pas la seule mère à vouloir protéger sa fille des laideurs de la vie, non?

Ce matin, en déjeunant, ma pitchounette m’a parlé de Grand-papa Charles (mon père décédé il y a 13 ans). Quand elle était toute petite et qu’elle faisait des cauchemards la nuit, je lui disais qu’on allait demander à Grand-papa de venir les chasser. Grand-papa Charles vient aussi chercher les « bobos » la nuit…Dans la tête de ma merveilleuse merveille, il les donne aux méchants (si c’est pas de la justice naturelle, ça, je me demande bien c’est quoi!) En fait, il fait équipe avec Super Momo, le canari-super-mangeur-de-maringouins-la-nuit (Merci Pomme d’Api!)… Dans la tête de ma fille, Grand-papa Charles habite au ciel, dans un avion.

Elle ne le sait pas encore, ma pitchounette, mais elle m’a elle-même indiqué comment lui expliquer le départ de Oli. Parfois, faut tellement juste être à l’écoute de nos enfants…

La vie parfois, c’est bien injuste

J’ai pas envie d’en parler, pis en même temps, y’a un grand cri qui me vient du fond du ventre et qui monte, monte, monte. Maudite maladie, maudit cancer!!!! Les prochains mois vont être difficiles, et en même temps faudra trouver le courage de sourire et d’expliquer à une pitchounette que son grand ami Oli traverse des moments pénibles.

Merci mon mammouth d’être là pour moi…

L’Homme, ce grand mystère…

Médames, parlons frinchement: comprenez-vous le mâle? L’Homme, dans toute sa splendeur? Ses secrets, ses pudeurs, ses craintes, ses certitudes, ses assurances, ses doutes, ses bravades? Le celui qui nous émeut, nous enrage, nous fait rire, nous déroute? Le grand ado attardé ou le pépère avant l’âge? Vous avez vous-mêmes expérimenté différents modèles, et vous êtes capables de dégager des lignes directrices, assez pour penser à commencer à rédiger un manuel pratico-pratique de l’utilisation de la chose? Vous avez songé un instant à vous en inspirer pour rédiger votre thèse de doctorat? Ou des textes de cartes de fêtes des pères pour une compagnie que non, nous ne nommerons pas pour protéger la réputation de l’innocente??? Alors vous êtes toute désignée pour répondre à cette question qui me turlupine depuis mon adolescence (et je rappelle que j’ai la mi-quarantaine assumée, là!):

C’est quoi le trip de jouer de la guitare sans guitare????? Même à 50 ans????? De se faire aller les doigts dans le vide sur le bord de la cuisse en tapant furieusement du pied?????
J’arrive pas à comprendre, mais me semble que c’est aussi génétiquement mâle que de ne pas refermer les panneaux d’armoires… m’enfin…

 

mise à jour : Zigounette, une fidèle lectrice (ben quoi, elle est venue une fois, elle reviendra peut-être, faut être optimiste, non!) m’a envoyé un lien absolument horrible, mais qui illustre le propos.Merci Zigounette, merci d’avoir ouvert mes horizons à cette réalité que je n’ose qualifier!

http://www.airguitarquebec.com/

Ne me tirez pas de roches, mais…

C’est rare, rarissime même que je sois sur la même longueur d’ondes que lui. Même que la plupart du temps, quand je tombe sur un article ou sur une entrevue de Richard Martineau, je suis en total désaccord ou avec le propos, ou avec le ton.

Mais il faut bien une exception à la règle, hein! Et ce matin, en lisant l’extrait suivant dans le journal qu’on me met de force ou presque entre les mains sur le quai de la gare de mon train de banlieue, je me suis surprise à penser que pour une fois, nous partagions le même malaise.

« Le p’tit Jeremy va faire deux soirs à la Place des Arts. Pincez-moi, c’est moi qui rêve…
Y a-t-il quelqu’un qui va dire qu’il chante comme un pied, et que si ce n’était de son handicap, le p’tit Jeremy n’aurait PAS de carrière?
On ne va pas applaudir un artiste de talent, quand on va voir le p’tit Jeremy en spectacle. On applaudit notre propre compassion, notre grandeur d’âme. On se fait un standing ovation à nous-mêmes…
C’est dur, comme propos, mais c’est la vérité… » Extrait du blogue de Richard Martineau

Mon but n’est pas de provoquer une discussion sur le talent, ou l’absence de talent du petit Jérémy. J’en ai contre l’utilisation « commerciale » du handicap et du courage de cet enfant. Trop c’est comme pas assez, je trouve. Depuis le début de l’histoire de cet enfant, j’ai un malaise persistant et je m’interroge sur mon incapacité à m’en émouvoir. J’aime la générosité anonyme, le geste gratuit. Là, je n’arrive à voir ni l’un ni l’autre…