Pour moi, l’année est jalonnée de rites et de traditions, certains me provenant de ma mère, certains que nous nous sommes crées nous-mêmes. Et qui, à mes yeux, sont importants parce que sécurisants: dans un monde en perpétuel changement, ils sont un ancrage pour moi et ma famille.
Un jour de l’An sans dinde? Impossible! Pâques sans le gâteau en forme de lapin? Impensable! La St-Valentin sans p’tits coeurs? Nah! Pas chez-moi!
Des traditions, et des liens. Des amis qui se greffent à la famille, qui en deviennent des membres choisis et aimés. Je pense à Isa et à ses loupiots, qui sont en quelque sorte les cousins que ma merveilleuse n’a pas. Je pense à Marc, qui est devenu un « tonton » de plus. Je pense à « monton Luc », fidèle ami depuis plus de 24 ans, qui a accueilli mammouth et ma merveilleuse merveille comme sa propre famille. Je pense également à Anne, Louis et bébé Maude, qu’on aimerait voir plus souvent. Sans eux, les fêtes et autres occasions spéciales n’auraient pas la même couleur et la même saveur. J’aime en particulier la période des fêtes, le feu de foyer, la grande tablée, les joues rougies par le froid dehors et le chien fou qui court après les mitaines. L’apéro qu’on prend à 2h00 de l’après-midi *après tout, il est toujours 4h00 kek part dans le monde, disait un vieil haissable de ma connaissance!*.
J’aime le Père Noel. Ou plutôt, j’aime que ma fille aime le Père Noel, même si elle en a une peur bleue et que jusqu’à maintenant, elle a refusé de s’asseoir sur ses genoux. J’aime qu’elle lui écrive une lettre pour lui faire part de ses désirs; j’aime voir briller ses yeux quand la lettre du Père Noel arrive. J’aime la voir remonter du bureau de sa grand-mère, ou mammouth établit ses quartiers à chacune de nos visites en sol Saguenéen, pour nous parler de la progression du Père Noel la journée du 24. (En passant, si vous avez des enfants, je vous suggère de visiter le site de NORAD le 24 décembre. Une pure merveille pour les grands et les petits!)
J’aime la voir préparer l’assiette du sympatique monsieur, le 24 au soir. Et plus elle vieillit, plus l’assiette se raffine: en plus du traditionnel biscuit et du verre de lait, il a eu droit, l’an passé, à des noix, un bout de camembert, quelques crudités à partager avec les rennes, et un petit four. Manquait que le verre de rouge, finalement!
J’aime la voir, au matin du 25, regarder, toute surprise, l’assiette vide et les traces d’eau sur le plancher près du foyer *ce qu’une grand-mère ne ferait pas pour ses petits enfants, hein! Y compris mettre elle-même de la neige fondue sur ses beaux planchers de bois!* Et j’aime son air ébahi, puis complètement excité, quand elle voit enfin le sapin, ou plutôt l’avalanche de cadeaux sous le sapin.
Cette année, j’inaugure une autre tradition: le calendrier de l’avant. J’ai vu des modèles délirants à faire soi-même dans quelques revues, et j’ai envie, même si je n’ai aucun talent dans le bricolage, de m’essayer. Et nous ferons des décos en pâte de sel, je l’ai promis!
Hier, le ramoneur est venu nettoyer la cheminée. J’étais absente, mais ce matin, à son réveil, elle m’a raconté ce qu’il avait fait. Alors, j’ai eu l’idée d’inventer un nouveau personnage: l’espion du Père Noel. Je lui ai raconté que comme cette année, nous serons ici à Noel, le Père Noel a envoyé son espion prendre les mesures de notre cheminée, juste pour être sûr qu’il pourrait venir déposer ses cadeaux. Elle m’a regardée, méfiante, se demandant si je lui racontais la vérité. J’avoues, j’ai eu peur un peu d’être allée trop loin. Mais non… Il revient samedi: faudra que je lui demande de « jouer » à l’espion…
Dommage qu’elle ne croit plus au Lapin de Päques qui passe par le tuyau de la sécheuse…Ça a l’air qu’il passe par la porte, celui-là, qu’elle m’a dit, ce matin. Ben coudonc, on peut pas toutes les gagner, faut croire.