Les personnes seules…

…trouvent parfois le temps long dans leur grand lit douillet. Bien sûr, vous me direz qu’il vaut mieux être seule que mal accompagnée mais il y a ce « mais » qui quelquefois vient vous turlupiner l’esprit et vous empêche de dormir.

Autour de moi ces temps ci, on parle de mariage mais plus souvent qu’autrement, d’amours qui se terminent. Que dire? Que la solitude ce n’est pas si pire que cela, qu’on arrive à oublier ceux que l’on a aimés, que le temps efface bien des maux et que la guérison suivra.

Bien sûr, les temps ont changé. Nous sommes devenus plus exigeants, plus sûrs de ce que nous ne voulons plus. Les amours passent pour plus d’un mais au fond de nous, reste l’espoir que quelque part quelqu’un nous attend, qu’un jour, nous fermerons les bras et qu’il y aura quelqu’un dedans. 

Le clan des 7

Elles sont âgées entre 38 et 47 ans, elles sont avocate, professeur, secrétaires, fonctionnaire et assistante de production issus de régions voire de pays différents et je bénis encore le jour où elles se sont rencontrées au détour d’un bénévolat commun.

Ensemble, elles ont créé le clan des sept qui se retrouve régulièrement au gré du vent, d’un anniversaire ou d’une occasion spéciale. À chaque fois, la 7e du nom trouve une date commune (une vraie sinécure) afin que Germaine puisse organiser une rencontre particulière autour de ces sept femmes exceptionnelles. Il y a eu le 24 heures pyjama (pomponnage en tout genre, massage à domicile, signaux de fumée et réveil en rangée dans une chambre à refaire le monde), il y a eu l’atelier artisanat, le souper à l’épicerie où le kangourou dégusté reste dans les annales, etc. mais il y a aussi la journée d’hier dont voici quelques moments forts.

Il faut vous dire que notre aînée se marie et qu’en tant que demoiselles de très peu d’honneur, nous avons la lourde tâche de nous trouver « the » tenue pour l’accompagner à la porte d’embarquement de son fabuleux voyage d’amour. Alors nous avons été cueillir l’aînée pour l’emmener à sa grande surprise magasiner nos tenues de soirée. Mais sept filles dans un grand magasin cela pouvait faire désordre alors Germaine, notre organisatrice en chef, a eu la brillante idée (une parmi tant d’autres) de nous allouer un styliste qui à la manière de l’émission Métamorphoses pour laquelle il travaille d’ailleurs, nous a installées chacune dans un salon d’essayage. Il fallait le voir courir tantôt pour l’une tantôt pour l’autre nous faisait essayer tout ce que nous n’osions même pas regarder jusqu’à hier midi et que pourtant nous avons jusqu’à osé acheter. Belle leçon d’ouverture et quelle thérapie de groupe. Nos morphologies sont toutes différentes, les maigres se plaignent du ventre plat mais en jello, les grandes ont des problèmes de cellulite sur le mollet, d’autres ont trop de seins, ou pas assez, les bourrelets se déplacent au gré des complexes de chacune. Quelle horreur de constater que ma garde robe faite de brun n’est pas dans ma palette de couleur qui me recommande du rouge ou du pourpre, quelle crise de fou rire lorsque deux de mes amies courait après le médium dans une robe pour laquelle mes seins débordaient encore de l’extra large! Nous avons essayé du décolleté, étudié grâce à notre professionnel les lignes, les courbes, les accessoires, les jumelages qui seront désormais les nôtres et je peux vous garantir que plus jamais je ne regarderai du brun de la même façon.

Bref, après tout cela, nous avons mangé espagnol, en parlant d’amour avec un grand A pour les unes, d’amour fini pour d’autres et d’amour à venir car nous les filles sommes d’éternelles romantiques et nous e finirons jamais de croire que l’amour est possible.

La prochaine étape avant le grand jour sera sûrement de trouver les chaussures, les bijoux, la bonne coiffure, mais il est certain que ce jour là notre aînée sera la reine et les six autres, ses dignes duchesses!

Merci à ces femmes d’être dans ma vie, toutes belles, toutes différentes, avec leur passé plus ou moins remplis de bagages et qui apprécient tout simplement ces séjours créés ensemble au gré de leurs envies. Nos voyages portent le doux nom de l’amitié.

Je manque de souffle

12 février, c’est quand la fin de l’année pour qu’on puisse souffler… les vacances de l’été bien trop loin mais bon sang, une mère qui s’essouffle on n’a jamais vu cela.

C’est vrai que 3 semaines de carnaval c’est long et que les artistes qui viennent de loin, y sont en vacances eux et ils sont en forme mais cela me m’a jamais épuisée à ce point là. Ok l’anniversaire de canard joli et 10 de ses copines à l’école du cirque, cela fatigue un tantinet (mais en passant pour ceux de Québec avec moussaillons, c’est une super activité!). Puis ah oui c’est vrai, je cherche une maison, visite, enlève les bottes, remets les bottes, visite ailleurs et on recommence… non non je ne suis pas difficile mais trouver la maison idéale pour que les enfants soient heureux ce n’est pas toujours simple. Ah oui, je souffle de peine et de misère car je change de boulot et je m’essouffle à essayer de fermer mes dossiers tout en respectant les sacros saints horaires de l’école, de la danse, du ski, du château de glace qui est en construction devant ma porte patio, de mon fils et de sa carte de valentin pour son amoureuse (et moi qui avais des doutes sur son orientation sexuelle lorsque je le voyais jouer à la poupée), du dentiste qui me pompe toujours autant d’argent et dont je suis tannée de voir la fraise, de l’ORL qui s’amuse à jouer avec son aspirateur dans mes sinus pour soi-disant que je respire mieux mais voilà, je suis à bout de souffle… ben oui quoi j’ai la grippe, cela arrive à tout le monde au moins une fois par année de manquer d’air pour respirer par le nez!

Engagez-vous qu’ils disaient

Lorsque je suis arrivée au Québec, je me suis rendue compte de la ferveur de ses habitants envers le bénévolat. À mon tour, j’ai choisi mes causes mais depuis 8 ans déjà, j’ai aussi décidé d’aider Bonhomme et son carnaval.

Ce soir, fatiguée de ma longue semaine de mère de famille, éreintée de mes 22 dossiers à mener de front dans mon travail et après toutes mes soirées consacrées à Bonhomme jusqu’à 1 heure du matin, je me demande si je ne suis pas née sous l’étoile de la folie.

Mais quelle belle folie! C’est au sein de la merveilleuse exposition à ciel ouvert réalisée par quelque 138 sculpteurs et grâce à une centaine de bénévoles que j’ai le bonheur de « bénévoler ».

Rappelez-vous votre premier bonhomme de neige. Voir naître une sculpture, la découvrir, la regarder prendre vie est un pur émerveillement. L’International de sculpture sur neige respire la passion : la passion des façonneurs de neige qui nous font vibrer chaque jour davantage jusqu’à l’apogée de leur création; la passion des bénévoles dont l’énergie, l’ingéniosité et le dévouement sont sans limites et la passion des visiteurs qui, amateurs ou connaisseurs, viennent chaque année admirer ces chefs d’oeuvre gigantesques aussi uniques qu’éphémères.

Tous ensemble, ils oeuvrent avec enthousiasme à ériger une culture sans frontières et à faire de cet événement celui de l’art du Carnaval de Québec.

La fatigue est là c’est vrai mais dans quelques jours lorsque les sculpteurs arriveront de partout dans le monde, Bonhomme pourra être fier de ses bénévoles car de leur temps naîtra l’événement.

Venez nous rencontrer du 26 janvier au 4 février. Je serai là sur le site de Place Desjardins et si une visite vous intéresse, écrivez car on ne sait jamais, je pourrais avoir le temps de vous guider !

Non mais ça va pas!

Suis-je complètement abrutie ou quoi? Il y a des élèves qui ont planifié faire une bataille de bouffe dans leur cafétéria… ouais et pis, ils l’ont fait et qu’elle n’est pas ma stupeur de lire dans le journal le tourment de ses parents qui sont déçus par leurs rejetons… ouais, ben on a vu pire en ce bas monde.

Replacez-vous parents indignes qui vous offusquez parce que vos enfants ont voulu juste avoir du fun! Le directeur en a expulsé 17 et le comité d’établissement veut supprimer toutes les activités sociales de l’année entière en représailles. Non mais je rêve. Faites-leur laver la cafétéria 2 fois plutôt qu’une histoire de ne pas cautionner le fait mais les juger et les punir une année entière sans compter ceux qui ont été virés, il n’y a pas mort d’homme quand même, même pas de casse de matériel alors trop c’est trop!

Où êtes-vous parents lorsqu’un enfant meurt en Afrique toutes les minutes du sida et de la famine? Vous offusquez-vous de votre manque d’humanité sous prétexte que cela ne se passe pas juste en-dessous de votre nez… sans compter le regard que vous jetez aux pauvres itinérants qui vous gâchent le paysage… Qui vous juge pour votre manque de tolérance et votre non-assistance à personne en danger de mourir de froid dehors cet hiver… Aidez-vous les autres avant « d’être déçus » par vos enfants qui ont osé jouer avec de la nourriture? Tendez-vous une main compatissante vers cette mère qui vous tend la main dans la rue ou détournez-vous le regard?

Avant de jeter la pierre, apprenez à reconnaître qui vous êtes vraiment et ne jugez pas trop vite une blague d’enfant qui même si elle n’est pas très heureuse dans le fond ne voulait en aucun cas faire de mal à quelqu’un. Qui a tort? Vous qui détournez le regard jour après jour sur la misère humaine ou vos enfants qui ont juste voulu rire en se balançant de la nourriture une fois!

Arrêtez que diable, je craque devant tant de flagornerie hypocrite!

Intellectuels, vous m’emmerdez!

La joie quand on est en convalescence sans avoir le droit de bouger le bout du nez, c’est de pouvoir se dire : « Je vais aller au ciné, la tête bien calée et je vais me régaler ». J’ai déjà été cinévore et aujourd’hui, je suis simple cinéphile. J’aime aller dans les salles obscures me faire raconter des tranches de vie, rire devant les comédies, pleurer devant les tragédies, m’instruire, admirer, contempler, regarder le jeu des bons acteurs et des moins bons aussi… j’apprécie presque toujours quelque chose et il est très rare (pour ne pas dire impossible car je suis fidèle au célèbre dicton « impossible n’est pas français ») que je quitte la salle avant la fin. Mais trop c’est trop.

Encensé par le critique, « Borat » m’a tout normalement attirée… et je me suis royalement emmerdée. Oui c’est une critique de l’autosuffisance américaine et de l’intolérance face aux étrangers mais c’est tellement mal filmé que cela fait littéralement suer (et je suis très polie!). Oui il y a une morale mais elle est tellement triste que j’en ai bayer aux corneilles. Les critiques l’ont trouvé hilarant et bien moi qui suis pourtant très bon public, je suis restée bouche bée devant la bêtise au premier degré (et non je ne suis pas snob). La seule scène où j’ai esquissé un sourire tellement elle est con et surnaturelle est celle où Borat et son producteur se bouffent littéralement les couilles (sans jeu de mots, c’est vraiment ce qu’ils font) parce qu’ils sont en train de se disputer à propos de Pamela Anderson.

Je n’ai qu’un mot… désolant! Je n’ai même pas de respect pour le travail fourni. Le métier de critique n’est pas facile et en tant que spectatrice, j’accorde un zéro pointé à tous ceux et celles qui ont osé dire que tout le monde y trouvait son compte : intellectuels et simples penseurs. Il faut croire que je ne suis ni l’un ni l’autre!

Et c’est pas fini, c’est rien qu’un début!

Ce qu’il y a de bien avec la convalescence, c’est qu’avant d’y avoir droit, on se dit : « Je vais faire telle et telle chose, m’occuper de moi, écouter mon corps, prendre soin de la ma personne, faire tout ce que j’ai envie de faire à condition bien sûr dans mon cas de ne pas bouger la tête ».

Et me voilà depuis 5 jours, la tête pleine donc avec des activités intellectuelles quelque peu réduites à un peu de lecture, un peu de TV et ô joie, un peu de musique dont je suis une fervente adepte. Moi qui travaille à plein temps et qui suis en l’occurence une mère de famille comblée, je n’ai guère le temps de m’adonner à l’écoute de la musique en dehors du fameux trajet aller-retour maison-boulot- maison.

Je m’étais donc préparée mentalement à tout ce bonheur qui allait m’inonder une fois la tête délicatement posée sur mon oreiller à longueur de journée. Et bien après 5 jours, disais-je, je suis au bord de la crise de nerfs. Pourquoi suis-je en convalescence un mois avant Nowel? J’en peux plus des chansons de Nowel. Que le nez rouge du petit renne s’envole une fois pour toutes et vive le vent qui renversera mon beau sapin. Je veux une sainte nuit silencieuse pendant que le petit papa Noël ira embrasser ailleurs toutes les manmans de ce monde. Ah mon dieu, ne pas oublier les enfants… et bien oui, je vais encore les chanter pendant un mois ces sacrées chansons là mais croyez-moi, mes CD sont tous sortis car la radio, c’est fini!

 (ndlr: je pense que je vais mieux, je râle!)

Et si jamais…

je ne me réveillais pas?

Bien sûr, vous allez croire que je suis devenue paranoïaque depuis que Québec est sous la neige (2 heures environ) mais bon je vous jure que je l’ai cette sacrée trouille.

Je fais partie de ces gens dont on dit que rien ne peut les arrêter. « Elle est forte, Isa, et rien ne peut lui résister » dit-on de moi. Et pourtant, je vais bientôt me faire endormir pour une de ces nombreuses chirurgies qui m’artèlent ma vie. J’ai eu ma part d’opérations chirurgicales (5 syllabes pour un mot qui vous donnent des frissons dans le dos car vous savez pertinemment que vous allez vous faire charcuter un petit bout de votre personne). Donc disais-je, j’ai eu ma part et jusqu’à il y a quelques années, moi la robuste, cela ne me faisait ni chaud, ni froid.

Et puis voilà, j’ai mes enfants et depuis je panique à chaque fois que je dois me faire endormir. Et si jamais… Bien sûr, la technique a évolué, bien sûr, on est en 2006, bien sûr, mon docteur est compétent (juste 3 fois qu’il m’opère celui-là)… Non pas que je craigne la mort car après tout s’endormir pour de bon c’est une bonne façon de s’en aller… Non je panique à l’idée de ne pas revoir mes enfants, de ne pas les voir grandir, du fait qu’éventuellement, ils ne garderont de moi que ce foutu accent dont ma fille se moque régulièrement. « Écoute maman je paaaaarle comme toiaaaaaaaa ».

Et si jamais, ils l’oubliaient aussi mon accent…

Est-ce que je suis sexuelle?

Cette question fort intéressante, je pourrais me la poser moi-même. Et bien oui la quarantaine, célibataire une semaine sur deux, ni trop grosse ni trop mince, bref dans la moyenne. Oui mais voilà est-ce que je peux encore plaire? En fait la question fondamentale est : « Est-ce que je crois encore assez en l’amour pour me rendre sexy au point de vouloir attirer un homme? »

Seule dans mon confort moderne, je ne suis pas sûre de vouloir me poser cette question trop souvent. Après tout, j’ai tout pour être heureuse. Deux enfants merveilleux, des amis que j’aime, un boulot intéressant… oui mais voilà, ce soir cette question que je me pose parfois, c’est ma fille de presque 8 ans qui se l’est posé. Ah! que vais-je répondre à cela et surtout qu’est-ce qu’elle veut dire par sexuelle? En 2 secondes, des visions d’horreur m’apparaissent, puis je me raisonne. Alors un sentiment de culpabilité m’envahit « comment suis-je en train d’élever ma fille? » et puis soudain, j’entrevois la lumière… « tu veux dire quoi ma chouette exactement? » « Et bien dis maman est-ce que je suis jolie ». Et bien croyez-moi, pour une fois, je ne suis pas entrée dans l’explication du mot juste pour lequel d’habitude je donne un véritable cours de français. Non, je me suis contentée d’un « oh oui, ma puce, tu es belle comme un coeur ».

Soulagée d’un côté et pourtant je m’inquiète. La semaine dernière, elle m’a demandée si elle avait de grosses cuisses. Faut-il que les soi-disant critères de beauté soient déjà dans la tête de ces si petites filles? Je ne trouve pas cela drôle du tout.

La phobie du lundi soir

Avez-vous remarqué comment tout est plus compliqué le lundi soir?

Cela commence lorsqu’il faut partir du bureau et que votre patron choisit justement cette heure là pour vous parler d’un problème super important. En regardant défiler les minutes, vous imaginez déjà les embouteillages qui seront plus gros forcément puisque vous êtes en retard! 

Cela continue à la garderie de Petit homme où celui-ci m’accueille en pleurant car son ami vient tout juste de lui faire mal (alors que les autres jours c’est tout juste s’il ne me dit pas « oh non pas déjà »). Ensuite, il faut absolument récupérer la marionnette qu’il a dessinée et qui se trouve au 3e étage de cette maison ancestrale. Et puis, Petit homme se remet à pleurer car un véritable drame est arrivé : on n’a pas trouvé l’extraordinaire marionnette qu’il a fabriqué avec son sac en papier. Et c’est en boudant et en pleurant que nous redescendons. Et puis là, re-drame. Il pleut dehors et il ne veut pas mouiller ses mitaines neuves du Canadien. Bref, on finit par se retrouver dans l’auto et en route pour l’école récupérer la grande soeur. Comble de malheur, un camion nous double non mais il ne faudrait quand même pas que Petit homme se vexe pour si peu… à moins que ce soit à cause de la couleur (il n’aime pas vraiment le brun).

Enfin l’école… et l’humeur de chien de la grande qui elle pense vraiment « Déjà! » et qui se met à babouner pour la circonstance (alors que je vous le rappelle nous sommes en retard). Du coup, elle traine les pieds et a tout à coup 100 000 questions à poser soit à ses amies soit à l’éducatrice.

Je vous passe les détails des devoirs qui finissent toujours par des larmes le lundi soir, du souper qui ne convient pas même si en mère organisée, vous avez prévu le plat qu’ils adorent, du bain qui est trop chaud ou trop froid (belle variante vous ne trouvez pas), de la période de jeux qui est trop courte, de l’histoire qui ne plaît pas, du dentifrice qui n’est pas bon, et j’en passe.

Bref, je hais les lundis soirs car retrouver le rythme est difficile pour tout le monde mais je me rassure, les 6 autres soirs sont tout simplement fabuleux. Vivement demain!