Y’a un bout à toutte!

Je dois être dûe pour des vacances, mais quand tout à coup ma pression monte dans le plafond à la lecture d’un article, c’est que quelque chose ne tourne pas rond.

On chiale contre la « société » qui déresponsabilise l’individu, et qui met la faute sur le « gouvernement ». Mais là, je crois qu’on vient d’atteindre un sommet d’insignifiance. Et encore, je pèse mes mots!

http://www.canoe.com/infos/societe/archives/2008/07/20080721-054600.html

Bon, le montant en cause n’est pas faramineux, mais dédommager madame qui ne pouvait plus se concentrer pour jouer au bridge après sa mésaventure???? Stress post-traumatique????? Wo! Elle a jamais pilé dans le tas du chien, la madame? Elle a jamais changé une couche? Elle a jamais été initiée chez les scouts en se mettant le pied dans un restant de spaghettis trop cuits, les yeux bandés? Stress post-traumatique????? Calvinasse, les p’tits gars qui reviennent d’Afghanistan doivent se mordre: si se mettre les pieds dans du ciment pas pris déclenche un stress post-traumatique, imaginez sauter sur une mine!

« Il appert que la piétonne a été mentalement indisposée par sa chute dans le ciment frais »… S’il fallait que je poursuive tout ce qui m’a « mentalement indisposée » dans ma vie, y’aurait pénurie de juges et d’avocats! « Elle ressent encore beaucoup de difficulté à se concentrer et est visiblement encore très ébranlée »…Depuis 2004?

A la limite, je comprendrais qu’on repaye à madame les chaussures gâchées. Mais ce jugement ouvre la porte à tous les abus, tant de vocabulaire que de causes débiles. J’ai lu, je ne me souviens plus trop où, une liste des causes les plus extrêmes, comme cet avocat qui demandait quelques millions pour un pantalon gâché chez le nettoyeur. On pourra désormais inscrire cette cause dans la liste…

Ça doit être moi qui ai besoin de vacances….

Et allonge la jambe, la jambe, car la route est… *air connu*

… Travailler au centre-ville a d’indéniables avantages. Sortir sur l’heure du lunch et découvrir de nouveaux restos. Faire ses courses dans les boutiques et rêvasser devant la literie et le beau « linge de maison » chez Simons. S’asseoir dans le parc adjacent et dégustez une gelato au citron. De petits plaisirs tout simples, que j’attendais avec impatience. Mais, mémoire sélective aidant, j’avais oublié qu’avant que ne débute l’été du centre-ville officiellement, il fallait traverser un rite quasi initiatique: la semaine du F-1.

*soupir*

Depuis ce midi, le centre-ville est rempli de GillesVilleneuvewannabe. De touristes arborant fièrement le logo de Ferrari sur leur bédaine de coccinelle. Un constat s’impose: cet été, plus que jamais, la jambe se porte longue. Et la pitoune de char a des allures de Julie. Ouep. Vivement la semaine prochaine.

Pourquoi?

Ça va faire couler beaucoup d’encre. Elle était jeune, jolie, impliquée dans sa communauté. Elle a été victime d’un crime sordide, et aucun détail ne nous sera épargnée au nom du droit du public à l’information.   Son meurtrier laisse derrière lui une famille dévastée, une communauté atterrée.  Une communauté qui aura peur, aussi. Peur parce que quand un des nôtres dérape à ce point, y’a plus rien qui tient. Ce meurtre, c’est une confirmation que nous avons toutes raison d’avoir peur la nuit, seule à la maison.

J’ai habité très longtemps seule. Quelques années dans un quartier qu’on disait dur. Je me suis fait voler mes bottes d’hiver sur mon palier, j’ai trébuché sur un sans abri endormi sur mon perron un matin de printemps. Des nuits à surveiller le moindre bruit suspect, j’en ai eu quelques unes. Vous savez, ces nuits ou on ose à peine respirer, recroquevillée au fond de ses couvertes, le ventre tordu? J’ai aussi vécu en couple. Vous croyez que ces nuits-là disparaissent quand on est deux sous les draps? Que nenni! On ose pas réveiller l’autre, de peur de passer pour une moumoune finie, mais on respire mal.

Quand Mammouth s’absente pour la nuit, je dors mal. Je me relève 3 fois pour faire le tour des portes et des fenêtres. Une chance, j’ai le meilleur système d’alarme qui soit: une grosse chienne un peu idiote, mais qui aboie assez fort pour faire fuir quiconque oserait s’aventurer trop près de la maison. Je garde à proximité une grosse poêle de fonte. N’empêche, je dors mal.

Je ne comprends pas comment on peut en arriver à vouloir tuer un autre être humain. Mais hier, il y a une petite partie de moi qui s’est passée la réflexion sur la peine de mort… Pas fort, je sais, mais dans un cas comme celui-là, je ne saurais pas pardonner, je ne pourrais pas croire à la réhabilitation du tueur. Parce qu’à chaque fois, je me sens en terrain moins solide pour dire à Merveilleuse merveille que tout va bien dans ce monde. Parce que je ne trouve pas les mots pour lui expliquer , parce qu’encore une fois, j’ai l’impression que depuis hier, y’a encore moins d’innocence  sur cette planète…

Respirer par le nez

Sinon, la boucanne me sors par les oreilles!

Contexte: merveilleuse merveille fait de la danse. Depuis 2 ans. Dans une école ni pire ni mieux que les autres, avec des profs compétents et des tarifs raisonnables. On s’entend que ce ne sont pas les Grands ballets canadiens, et que d’autres loisirs coûtent pas mal plus cher, que je n’ai pas à me geler les genoux à l’aréna à 5 heures du matin.

En début d’année, on nous informe que les filles auront la chance, moyennant certains frais, de participer au spectacle de l’école de danse. Évidemment, je ne veux pas priver Merveille de l’expérience. Commence donc la ronde des « certains frais »… 30$ pour des costumes qu’elle ne gardera pas – mais au fond, que ferais-je de ça, hein?. 30$ pour les frais associés aux répétions, au maquillage, à la coiffure, etc… Deux rondes de financement (le simonac de chocolat).

Le spectacle a lieu le soir de la fête des mères. On doit y amener nos filles à 16h00… on se passera d’un souper en famille ce soir là….Le spectacle a lieu dans une vraie grande salle de spectacle. Les billets étaient en vente à partir d’hier.  « On s’entend » que c’est un spectacle de danse, que je verrai ma fille sur scène 8 minutes en tout et partout, qu’on partira de là tard le soir puisque le spectacle finit vers 21h00, qu’elle manquera l’école le lendemain.

Ce matin en arrivant, je réalise que je suis une des rares mamans à ne pas m’être précipité hier pour acheter les billets. Une d’entre elle a même fait la queue à partir de 8h45 alors que la billeterie ouvrait à midi. Une autre raconte qu’elle est passé hier soir, et qu’elle a eu des billets à la rangée Q. Une troisième raconte enfin que la dame devant elle a acheté 17 billets, et sa copine 15, è l’ouverture de la billeterie.

Ca fait 20 minutes que je suis en ligne avec la billeterie pour voir s’il reste des billets. Cibole, on parle pas d’un show de CÉLINE DION!!!! On parle d’un show de danse d’une école de petite ville!!!!! Je suis en beau calvinasse!!! Et j’ose même pas vous raconter la réaction de Mammouth qui peste depuis le début contre ce « racket »….Je pourrais dire « de la shnoutte ». Mais Merveille a tellement hâte à son spectacle.

J’ai l’impression de m’être fait avoir au cube. J’hais ça. Et j’ai découvert que les mamans de « ballerines », ça peut avoir autant de classe que les mamans de joueurs de hockey… me faire dire que si je croyais au talent de ma fille, j’aurais sacrifier une journée de travail à mes frais, mettons que je trouve ça plus qu’ordinaire.

On a ce qu’on mérite

Intéressante discussion tout à l’heure avec ma « gang » du matin: les parents d’enfants qui fréquentent la même école que merveilleuse merveille. On jase bien sûr d’éducation, mais aussi des grands problèmes de l’heure: la neige, le salaire du premier ministre, la neige, la panique créée par la CSDM, la neige, les collations santé, la neige, les camps de vacance de cette été, la neige, la taxe d’eau qui augmente… Ai-je oublié la neige?

L’une est médecin, l’autre travailleur autonome, l’autre a sa propre garderie en milieu familial. Nous venons d’horizons différents, je suis définitivement la plus vieille de la gang, mais nous partageons toutes et tous la même préoccupation pour le bien-être de nos enfants. Et curieusement, nous avons souvent des vues semblables sur une foule de sujets. Évidemment, ce n’est pas en 14 minutes de conversations matinales au froid qu’on peut conclure que nous sommes tous du même avis, mais ces conversations sont souvent pour moi l’amorçe d’une réflexion que je poursuis dans le train de banlieue.

Ce matin, quelqu’un a mentionné le « scandale Rabinovitch » Savez, ce méchant ex-pdg de Radio-Canada qui a DILAPIDÉ nos taxes en chambres d’hôtel à 800$ la nuit? Quelle horreur! Tout le monde sait que même à ce niveau de responsabilités, on devrait se garder la décence de coucher dans des motels cheaps, ou mieux encore, de payer de sa poche ses dépenses de fonction! Je me suis gardé une petite gêne avant de commenter, mais l’opinion générale était de dire que ce genre de nouvelles fait en sorte que les gens qui ont les compétences pour occuper ce type d’emploi n’iront pas risquer de salir leur nom et leur réputation. Ils vont rester chez-eux.

Quand on a sorti le moindrement, on se rend vite compte que des chambres d’hôtel à 800$ la nuit, ce n’est pas exactement une dépense excessive dans certaines capitales du monde. J’ai déjà couché, aux frais des contribuables, dans un hôtel parisien, et pas nécessairement dans le grand luxe (un lit SIMPLE – 39 pouces, une salle de bain plus qu’ordinaire, pas de cadran et pas de téléviseur!) pour 575$ la nuit. J’étais en mission, pas en voyage d’agrément, nous avions des rencontres et des réunions de 8h00 le matin à 21h00 le soir, et ce n’était pas exactement des vacances! Devrais-je m’autoflageller sur la place publique?

Je ne nies pas que des abus aient eu lieu. Mais ils sont beaucoup moindres que ce que certains médias se plaisent à « dénoncer ». On a créé, depuis le scandale des commandites, une culture de la « dépense injustifiée ». D’abord chez les politiciens, et puis chez tous ceux qui ont une charge publique. Et ça commence à m’inquiéter sérieusement qu’on puisse ruiner des réputations et des carrières comme cela. Je le répète: ceux qui commettent des abus méritent d’être dénoncés et d’en payer les conséquences. Mais il va falloir s’interroger sur ce que nous considérons être des « abus ». Pour paraphraser un collègue de travail, le Québec tout entier est atteint du syndrome de la haie de cèdres: dès que la tienne dépasse, je la coupe!

Bref, tant qu’on aura cette petite mentalité de voir des abus partout, on aura les politiciens et les titulaires de charge publique qu’on mérite! Et nous aurons des gouvernements et des entreprises publiques de moins en moins compétents.

Le vide

Oui, j’ai profité de ma semaine sans merveille pour récupérer un peu de sommeil – ne serait-ce que de ne pas courir pour les lunchs le soir et le matin, ça a l’air de rien mais c’est 30 minutes de gagner. Oui, Mammouth me trouve affreusement plate: au lit à 19h30, et pour dormir! Non, nous ne sommes pas allés au cinoche, mais nous avons bouffé au resto en masse!

Oui, mes dossiers avancent, plus vite même que prévus. Non, je ne peux pas vous en dire plus sur ma « nouvelle ». Non Stéphane, ce n’est pas un teaser pour augmenter mon lectorat: juste une crainte viscérale d’attirer un mauvais sort sur moi si j’en parle publiquement…;-)

C’est déjà vendredi. J’en peux plus. Je m’ennuies de ma merveilleuse merveille, même si je lui parle 20 fois par jour. C’est viscéral, c’est un creux dans l’estomac, c’est une boule dans la gorge. J’ai hâte de mettre mon nez dans son cou, de donner des bisous sur sa joue si douce, de l’entendre me dire mille fois par jour « Maman, je t’aime ». Bon, pas mille fois. Mais même juste une fois par jour, c’est ce qui permet d’endurer tout le reste.

Je m’ennuies.

À droite, toute!

Ça y est, je suis inquiète. Je m’inquiète de mon moi-même.

La semaine dernière, j’avais écrit un long billet suite à l’article de Jacques Lanctôt paru dans le journal de Mourial, dans lequel il racontait son histoire de pâté chinois servi à James Richard Cross, enlevé par la cellule felquiste de Lanctôt. J’y décrivais mon malaise profond devant ce que je considère comme une impudeur totale. Après tout, en sommes-nous à glorifier ce qui est un acte criminel et à le banaliser en le ramenant à une expérience culinaire?

J’ai probablement un rapport particulier avec la crise d’octobre 70. J’en ai parlé ici. C’est octobre 70 qui m’a donné le goût de faire de la politique, ou à tout le moins de m’intéresser de près à la chose publique. J’ai horreur de la violence et pour moi, un enlèvement et un meurtre, ce sont des gestes de violence, que rien, même pas un idéal politique, ne justifient. J’avais 8 ans, peut-être que je ne mesure pas bien l’ampleur de l’aliénation réelle ou présumée des Québécois à cette époque, mais je n’en démords pas: un meurtre est un meurtre, un enlèvement est un enlèvement, et leurs auteurs, des criminels.

J’avais donc écrit un long billet, que j’ai choisi d’effacer. Pour ne pas créer de polémique. Et je n’ai pas écouté Lanctôt à Christiane Charette, occupée que je suis à « dégérer » (un dégé, ça dégère, ai-je décrété!). Or, ce matin, coup sur coup, Martineau et Denise Bombardier reprennent le même argument sur l’impudeur de cette histoire.

Je m’inquiète: depuis quand suis-je devenue un croisement de Martineau et Bombardier, que je considère à droite?

Petit geste de souveraineté

Vous le savez, je ne parle jamais politique. Ou si peu. Mais là, je vais faire une Pauline Marois de moi-même et faire un petit geste de souveraineté:

« Chériiiiiiiiiiiii? Je fais un  petit geste de souveraineté. Je vais magasiner TOUTE SEULE, et je pars avec TA carte de crédit »…

Alors pour tous ceux et celles qui se demandent ce que ça veut dire concrètement faire de petits gestes de souveraineté, ben c’est ça. Genre. Comme. Mettons. Pour les autres, à écouter, l’entrevue de Gilles Duceppe aux Coulisses du pouvoir.

L’âge des ténèbres

Non, je ne vous parlerai pas du film de Denys Arcand. Je ne l’ai pas vu, et je souhaite seulement qu’il soit encore en salle au moment où je pourrai m’y rendre.

Non, j’ai plutôt envie de « pousser une gueulante » comme disent mes copains français, contre la nouvelle obligation pour les commerçants de camoufler les produits du tabac pour fin de vente. Ri-di-cu-le!

Je suis une ex-fumeuse intransigeante, chiante, qui oblige ses invités fumeurs à se les geler à – 1000 dehors plutôt que de leur permettre de fumer à l’intérieur. J’ai fait une guerre sans merci à Mammouth, qui a cessé de fumer après moi, à chaque fois qu’il transgressait la règle et que l’odeur d’une « poff » venait me réveiller en pleine nuit. Je devrais donc me réjouir, non?

L’idée derrière ce « camouflage », c’est de ne pas faire de publicité pour ces produits et de ne pas inciter les jeunes à commencer a fumer? Ri-di-cu-le. En mettant les paquets derrière des portes closes, on en fait un objet de convoitise. C’est ben plus le fun quand c’est défendu, tout le monde sait ça! Et puis, on ne commence pas à fumer parce qu’on voit soudainement apparaître dans son champs de vision un paquet de « Players ». On fume d’abord pour faire comme les copains, puis par plaisir et enfin par dépendance. Le fait qu’on cache les paquets derrière un rideau n’y changera strictement rien.

Non! C’est d’un ridicule consommé. Pire encore, à mon sens, ce n’est que le début. Ou alors, soyons conséquent. Quel est le prochain fléau? L’obésité. Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu pas venir le jour où on cachera également la barre de chocolat et le sac de chips au BBQ avec les paquets de cigarettes? Je vous le dis, d’ici quelques années, nous nous promenerons dans des dépanneurs où seuls le papier-cul et les billets de loto-Québec seront visibles…