Une grippe d’homme

Encore une chance que j’ai eu le vaccin. 25$ ( en beaux dollars canadiens)pour espérer éviter d’avoir la grippe encore cette année. 25$ (en beaux dollars canadiens) chez l’yabe, tiens!

Depuis 2 jours, je me traîne. Une grippe d’homme, une vraie. Mal partout, congestionnée, autant d’énergie qu’une amibe. Paraît que ça aurait été pire si je n’avais pas été vaccinée. Right! 7 jours ou une semaine malade? Évidemment, c’est merveilleuse merveille qui nous a rapporté cela de l’école. Mais elle, après une seule journée de « mon nez couuuuuuule », c’était fini. Mammouth aussi, son nez couuuuule. Y’a que moi qui suis sur le dos, complètement. Totalement. But I’ll be back. Someday.

Vendredi saint

Non, je ne suis pas totalement mêlée dans mon calendrier, encore moins dans mon calendrier lithurgique! Alors on prend une grande respiration…

Tout le débat sur la place de la religion à l’école commence à me questionner sérieusement. Sur mes propres valeurs, sur mon rapport à la religion et sur ce que je veux transmettre à ma merveilleuse merveille.

Petite, comme tous les enfants de ma génération, j’ai connu la messe dominicale obligatoire et les cours de catéchèse, où monsieur le curé venait nous entretenir de nos péchés. J’ai un souvenir vivide de ces minutes à se torturer pour se trouver un « péché » à confesser: j’ai menti à ma mère? J’ai fait de la peine à ma grand-mère? J’ai manqué de charité avec une amie sur la cour d’école? Graves comme manquements, et sûrement condamnables par quelques « je vous salue Marie ». Je me souviens tout aussi profondément d’une remarque faite par l’abbé D. (mort depuis ce temps, il devait avoir au moins 210 ans quand j’en avais 7!), qui m’avait prédit, pour je ne sais plus trop quel péché inventé, que je finirais sur la route de l’enfer si je ne me repentais pas! De ce jour, j’ai décidé que la confession serait une affaire privée entre Dieu et moi, sans intermédiaire. Me repentir soit, mais m’humilier, jamais!

Mais j’ai toujours cru. En Dieu, Yahvé, Bouddha ou la Vie, peu importe. J’ai toujours cru qu’il y avait quelqu’un ou quelque chose de plus grand que moi, envers qui je pourrais au besoin me tourner pour supplier, implorer, marchander ou remercier. Bien sûr, je doute. Comment un être de Bonté peut-il permettre la mort, la torture, l’injustice? Et je crois toujours aux valeurs chrétiennes, ou peut-être universelles, que sont la tolérance, l’acceptation, l’ouverture à l’autre, le partage. Ont-elles toujours été transposées correctement dans la religion catholique? Probablement pas. Mais j’ai été élevée dans cette religion, alors c’est dans son eau (bénite) que baigne mes racines. Ce sont ces valeurs que je veux transmettre à ma fille. Dois-je les accoler à une religion?

Et puis, j’aime les rituels. Je sais, les églises riches des années 60 et les dogmes rigides en ont fait sacrer plus d’un. Mais j’aime encore l’odeur de l’encens, le faste des belles églises, les curés pas trop « moralisateurs » qui nous font réfléchir du haut de la chaire. J’aime que Noël soit la fête de la naissance du p’tit Jésus, et non pas seulement la fête du Père Nowel et de l’orgie de cadeaux. J’aime que Pâques soit la fête de la résurrection, pas seulement celle du Christ, mais celle de la nature également.

Je comprends le malaise créé par la lettre du cardinal Ouellet cette semaine. Tout comme on ne peut pas être enceinte à moitié, je vois mal comment on peut ainsi s’excuser à moitié. Je comprends que dans le débat sur les accommodements raisonnables, on en arrive à tout mélanger. Encore une fois, j’ai peur qu’on jette le bébé avec l’eau du bain (quel joli cliché, hein!). Quand je lis comme aujourd’hui qu’il faudra une dérogation pour tenir une messe de Noêl pour les enfants à l’école dès l’an prochain, je me questionne…

Je ne crois pas que la solution soit le retour à l’enseignement religieux dans les écoles. Mais ce qui me tarabuste (tiens, quel joli mot!), c’est qu’en voyant la déresponsabilisation de certains parents, je ne sais pas si la génération de mes enfants saura encore de quoi on parle quand on parle de valeurs. Je ne sais pas si le nouveau cours sur les religions transmettra ces valeurs, ou si ce sera uniquement informatif et historique. J’ai peur qu’à quelque part, on prive nos enfants de la partie « rituelle », « sacrée ».

Saint-Nintendo DS, priez pour nous!

Parce que la vie continue (prise 2)

Ce n’est pas parce que mon monde s’est rétréci que la vie à l’extérieur a arrêté. Mais c’est probablement mon regard sur l’actualité qui s’est teinté autrement.

Ça vous excite, les élections fédérales partielles? Le remaniement ministériel vous a fait découvrir de toutes nouvelles sensations? La fameuse phrase de Materrazzi, qui a fait spéculer les chroniqueurs sportifs du monde entier l’an dernier, et qui a enfin été révélée au grand jour, ça vous a fait sursauter en prenant votre premier café? Et le premier bodybag québécois, qui reviendra au pays dans quelques jours, ça vous surprend? Ça vous met en colère?

Parce que oui, le premier soldat québécois a été tué hier. C’était prévisible. Je n’entrerai pas dans le débat sur la nécessité ou non de la présence militaire canadienne en Afghanistan, mais c’était écrit dans le ciel que tôt ou tard, et probablement plus tôt que tard, des soldats de la base de Valcartier seraient la cible des tueurs afghans. Reste à voir si cela déchainera des passions ou si, comme le reste, ce sera absorbée dans le quotidien de la rentrée scolaire à préparer et de la fin des vacances…

Chose certaine, je ne voudrais pas être candidat conservateur ces jours-ci. Et si vous voulez vraiment le fond de ma pensée, je miserais mon dernier 20$ sur Thomas Mulcair dans Outremont. Non seulement est-il crédible et sympatique (enfin, mettons, genre… disons que la comparaison est à son avantage!), mais il peut légitimement jouer les purs, puisque le NPD réclame depuis le début le retrait des troupes. Maniant la démagogie comme peu savent le faire, je suis sûre qu’il aura le clip parfait pour dénoncer cette tragédie humaine. D’ailleurs, il sera intéressant de surveiller les propos de nos politiciens d’ici les prochains jours.

Montée de lait

Elle s’arrête ou, la bêtise humaine, dites-moi? Vous avez entendu cette histoire de violence conjugale dans le métro à Montréal, ou les préposés ne sont pas intervenus sous prétexte qu’ils avaient reçu une directive leur indiquant que dorénavant, les crimes avec violence relevaient de la police municipale, qui a envahie le métro depuis lundi? Entre les explications tordues du syndicat, celle du service de police, celle de la Société de transports de Montréal, dites-moi, y a-t-il quelqu’un qui a pensé à cette dame qui se faisait battre par son conjoint sous les yeux de tous? Honnêtement??? Et le principe d’assistance à personne en danger, quelqu’un connaït??? Y’a des coups de pieds au cul qui se perdent, à mon avis!

Mère courage

« C’est une Pauline Marois amincie, souriante, campée sur d’élégantes sandales beiges laissant voir des jambes bronzées qui a fait hier sa première apparition en public depuis la démission du Parti Québécois » Laura-Julie Perreault, La Presse, 10 mai 2007

Je vais mettre tout de suite quelque chose au clair: je n’ai aucun doute sur les compétences et la capacité de Pauline Marois d’être chef d’un parti, et encore moins chef d’un gouvernement. Sa feuille de route est impressionnante, et bien que je ne partage pas ses convictions quant à la souveraineté du Québec, j’ai été bien souvent d’accord avec ses politiques gouvernementales. Elle a souvent été la voix du centre gauche dans ce parti, et souvent aussi, comme toutes les femmes de sa génération en politique, la « potiche féminine » de service. Elle l’a fait sans dire un mot, fonçant quand même.

C’est pourquoi j’ai bondi hier, en lisant ce article. Je comprends que pas un journaliste mâle aurait pu écrire ce texte sans se faire traiter de macho, mais dites-moi, en quoi l’apparence physique de Pauline Marois peut-elle avoir de l’intérêt? Tiens, supposons un collègue masculin. « C’est un Joseph Facal raffermi, souriant, les pieds bien à plat dans d’élégantes chaussures italiennes noires, laissant voir une cheville poilue, qui a fait sa première…. » Ridicule, non? Va-t-on avoir droit, toute la campagne, à cette mise en exergue de la féminité de madame Marois?

Et puis, avec le départ de la course aujourd’hui, sont venus les premiers coups bas et les premières hyperboles. La palme revient à Bernard Drainville, en entrevue à RDI. « Courageuse » a-t-il répété au moins 15 fois. « Son tour est arrivé, je le sens », a-t-il renchéri au moins 15 fois.Un collègue, fin observateur de la scène politique, m’a alors fait cette remarque: « Pauline Marois serait-elle en train de devenir la Dominique Michel du PQ? Serait-ce son dernier Byebye? »

Entre la « Mère Courage » de Drainville et la « Dodo » de mon collègue, la vraie Pauline Marois est à quelque part. Je souhaite juste que cette course au leadership qui s’annonce, comme dit mon idole René Homier-Roy, divertissante au possible, ne devienne pas une bataille rangée entre les sexes.

Faut-il pleurer, faut-il en rire *air connu*

« Faut-il pleurer, faut-il en rire?Fait-il envie ou bien pitié? Je n’ai pas le coeur à le dire, on ne voit pas le temps passer » Jean Ferrat

Un qui doit voir le temps passer, seconde après seconde, c’est André Boisclair. Ce n’est même plus drôle. C’est pathétique. Le Parti Québecois nous a habitué à ces grands déchirements publics, mais il y a quelque chose qui me dépasse dans ce qui arrive depuis 48 heures. Évidemment, je ne suis pas membre du PQ, alors peut m’importe qui en est le chef. Mais cette haine et ce mépris à peine voilés, ça dépasse la mauvaise fiction. Le temps court, et un gouvernement minoritaire, alors que Mario Dumont a le goût du pouvoir dans la bouche et ne semble pas prêt à lâcher le morceau, ce n’est pas éternel. Est-ce la fin du PQ? On peut être d’accord ou non avec l’article 1 de ce parti, mais il faut reconnaître qu’il a été, lorsqu’il était au pouvoir, un bon gouvernement plus souvent qu’autrement. Suis-je la seule à trouver que cette fin n’est pas digne de ce qu’a été ce parti?

Le jour de la Terre

« On dit que la religion du XXIe siècle, c’est l’environnement, dit Daniel Breton, de la Coalition Vert-Kyoto. Autrefois, les gens allaient à la messe et, une fois rendus à la maison, baisaient, sacraient et buvaient. J’ai l’impression qu’on fait la même chose avec l’environnement. » La Presse, 22 avril 2007

C’est ça. C’est exactement ça. Le malaise que je ressens depuis des mois à entendre tous et chacun faire de l’environnement SA priorité. Cette semaine, en dévoilant son étude sur l’application des cibles de Kyoto, John Baird a dressé un portrait si sombre qu’il n’y manquait que la menace de la peste bulbonique. D’autre part, Stéphane Dion et Élizabeth McKay ont fait de Kyoto un symbole de vertu, rien de moins. Hors de Kyoto, hors de l’Église, point de salut!

Collectivement, on se drape vertueusement dans nos principes écolo. Individuellement? Hum… Oui, je recycle le plus possible. Oui, je lave à l’eau froide. Oui, je pense parfois à fermer le robinet quand je brosse mes dents. Oui, lors de l’achat de la prochaine voiture, nous penserons à un modèle moins énergivore et oui, je continuerai à prendre le train de banlieue. Par principe? Évidemment! Si si, je vous le jure. Quoique…

Si on gratte, je recycle parce qu’on m’a fourni les outils pour le faire. Sinon, quand le mégabac est plein, je jette. Je lave à l’eau froide parce que j’économise. Je ferme le robinet parce que je vois les gros yeux de ma merveilleuse merveille, gavée de principes écolo à la garderie. On achètera un modèle de voiture qui nous permettra d’avoir une économie d’impôt et je prend le train parce que j’hais être prise dans le trafic de la 15!

Vous me direz que c’est le résultat qui compte. Peut-être. Mais je me verrais mal faire la morale à mon voisin qui lave son entrée à grande eau.

Cet après-midi, des milliers de gens participeront à des marches en faveur de la journée de la terre. Ils le font tous par principe, mais une fois à la maison, baiseront-ils en sacrant?

Encore une fois

32 morts. 32 morts inutiles. 31 vies fauchées par un fou furieux armé. Peu importe les raisons, peu importe la psychologie du tueur, peu importe. La facilité avec laquelle on peut se procurer des armes me tue. Et que la première réflexion du président américain soit qu’un tel drame ne remette pas en cause la liberté de posséder des armes à feu me tue encore plus. Faut dire que quand on est prêt à sacrifier plusieurs milliers de soldats au nom dont ne sais trop quoi, on doit pas être très ému par 31 innocentes victimes. Comment on fait pour se regarder dans le miroir le matin, quand on met la liberté de posséder des armes à feu en priorité devant la vie humaine? Comment on se sent? Puissant? On top of the world?

Je sais, vous me direz que le registre canadien des armes à feu n’a pas empêché Dawson. Mais peut-être que si le registre n’existait pas, ce n’est pas qu’un seul événement comme celui-là que nous regretterions. Ou peut-être que dans les faits, ça ne changerait rien. Mais quand des événements comme celui d’aujourd’hui arrivent, j’ai besoin de croire que nous sommes différents des américains. J’ai besoin de croire que nous avons une petite, toute petite protection contre la folie humaine. Pour l’instant, nous sommes différents. Mais pour combien de temps?

Comme dit le gars du 450, « c’est bien difficile de tuer 31 personnes avec un tire-pois ».

Ce soir, je chanterai une chanson de plus à ma merveilleuse merveille. Parce qu’un jour, une mère a chanté une chanson à son enfant, et que ce soir, cette mère ne comprend pas pourquoi son monde a éclaté en milliards de morceaux ce matin…

La contribuable en moi est en beau mau***

Je les attends dans le détour. Jusqu’ou ira le ministère de la Famille pour écoeurer les parents utilisateurs de services de garde? Déjà qu’on a enlevé les services pour lesquels nous consentions VOLONTAIREMENT à débourser plus que le 7$ quotidien, mais en plus, le fisc viendra nous réclamer du trop-payé en crédit d’impôt sur la différence (un maigre 4$ par jour??????

http://www.cyberpresse.ca/article/20070226/CPACTUALITES/702260726

Campagne électorale ou pas, la madame ici n’attend que le petit papier pour partir une guerre ouverte avec le gouvernement. Y’a une limite, baswell! *hum, pas jusqu’à voter pour l’ADQ, quand même, m’enfin…*

On s’entend que les fameux crédits d’impôt n’ont pas fait en sorte que j’ai pu me payer un paradis fiscal aux îles Mouk-Mouk, ni même un supplément de REER! On s’entend qu’à part le minimum reçu pour les allocations familiales, mon gouvernement du Québec ne fait pas grand chose pour m’inciter à agrandir la famille *on s’entend également pour dire qu’à 45 ans bientôt, y’a pas grand chose qui m’inciterait à agrandir la famille, m’enfin, on gueule pour le principe ici!!!*

N’empêche que j’ai de plus en plus l’impression qu’on me prend pour une machine à sous, ou une banque à pitons, et ça m’écoeure royalement!