Non, je ne suis pas totalement mêlée dans mon calendrier, encore moins dans mon calendrier lithurgique! Alors on prend une grande respiration…
Tout le débat sur la place de la religion à l’école commence à me questionner sérieusement. Sur mes propres valeurs, sur mon rapport à la religion et sur ce que je veux transmettre à ma merveilleuse merveille.
Petite, comme tous les enfants de ma génération, j’ai connu la messe dominicale obligatoire et les cours de catéchèse, où monsieur le curé venait nous entretenir de nos péchés. J’ai un souvenir vivide de ces minutes à se torturer pour se trouver un « péché » à confesser: j’ai menti à ma mère? J’ai fait de la peine à ma grand-mère? J’ai manqué de charité avec une amie sur la cour d’école? Graves comme manquements, et sûrement condamnables par quelques « je vous salue Marie ». Je me souviens tout aussi profondément d’une remarque faite par l’abbé D. (mort depuis ce temps, il devait avoir au moins 210 ans quand j’en avais 7!), qui m’avait prédit, pour je ne sais plus trop quel péché inventé, que je finirais sur la route de l’enfer si je ne me repentais pas! De ce jour, j’ai décidé que la confession serait une affaire privée entre Dieu et moi, sans intermédiaire. Me repentir soit, mais m’humilier, jamais!
Mais j’ai toujours cru. En Dieu, Yahvé, Bouddha ou la Vie, peu importe. J’ai toujours cru qu’il y avait quelqu’un ou quelque chose de plus grand que moi, envers qui je pourrais au besoin me tourner pour supplier, implorer, marchander ou remercier. Bien sûr, je doute. Comment un être de Bonté peut-il permettre la mort, la torture, l’injustice? Et je crois toujours aux valeurs chrétiennes, ou peut-être universelles, que sont la tolérance, l’acceptation, l’ouverture à l’autre, le partage. Ont-elles toujours été transposées correctement dans la religion catholique? Probablement pas. Mais j’ai été élevée dans cette religion, alors c’est dans son eau (bénite) que baigne mes racines. Ce sont ces valeurs que je veux transmettre à ma fille. Dois-je les accoler à une religion?
Et puis, j’aime les rituels. Je sais, les églises riches des années 60 et les dogmes rigides en ont fait sacrer plus d’un. Mais j’aime encore l’odeur de l’encens, le faste des belles églises, les curés pas trop « moralisateurs » qui nous font réfléchir du haut de la chaire. J’aime que Noël soit la fête de la naissance du p’tit Jésus, et non pas seulement la fête du Père Nowel et de l’orgie de cadeaux. J’aime que Pâques soit la fête de la résurrection, pas seulement celle du Christ, mais celle de la nature également.
Je comprends le malaise créé par la lettre du cardinal Ouellet cette semaine. Tout comme on ne peut pas être enceinte à moitié, je vois mal comment on peut ainsi s’excuser à moitié. Je comprends que dans le débat sur les accommodements raisonnables, on en arrive à tout mélanger. Encore une fois, j’ai peur qu’on jette le bébé avec l’eau du bain (quel joli cliché, hein!). Quand je lis comme aujourd’hui qu’il faudra une dérogation pour tenir une messe de Noêl pour les enfants à l’école dès l’an prochain, je me questionne…
Je ne crois pas que la solution soit le retour à l’enseignement religieux dans les écoles. Mais ce qui me tarabuste (tiens, quel joli mot!), c’est qu’en voyant la déresponsabilisation de certains parents, je ne sais pas si la génération de mes enfants saura encore de quoi on parle quand on parle de valeurs. Je ne sais pas si le nouveau cours sur les religions transmettra ces valeurs, ou si ce sera uniquement informatif et historique. J’ai peur qu’à quelque part, on prive nos enfants de la partie « rituelle », « sacrée ».
Saint-Nintendo DS, priez pour nous!