Non, je ne scoop pas le film écrit par la talentueuse Martine, à qui j’emprunte toutefois le titre.
Avant de vous faire la promesse d’essayer de garder pour moi mes réflexions pendant la campagne électorale, parce que décidémment, la politique occupe une très grande place sur ce blog maternel, j’ai quelques réflexions à partager. Ha! comme j’aimerais avoir le talent d’Alexandre, toutefois… mais à défaut de son vocabulaire, je me contenterai d’une analyse plate des joueurs en présence.
A tout seigneur, tout honneur: Jean Charest. Je n’aime pas l’homme. Il a transformé ce qui fut autrefois ma famille politique. Il n’a rien d’un libéral. Il n’a pas de contenu, pas de dossier qui le passionne. Mais je lui reconnais des qualités de « debater », et la proximité de la campagne électorale semble lui redonner le goût d’être un politicien. Au fond, on aime ça le détester, non? Et pour le show, je n’ai aucun doute. En fait, la seule inconnue, c’est sur l’objet qui deviendra la symbole de la campagne 2007. Souvenez-vous du passeport du référendum ou de la carte de crédit/carte d’assurance-maladie de la campagne 2003… Seule contrainte: ça devra se traîner facilement dans une poche de veston, pour pouvoir refaire le geste de la sortir rapidement, comme un lapin du chapeau du prestidigitateur!
Mario Dumont? Hum… le dangeureux Mario Dumont. Suffit d’une phrase clip sur les accomodements raisonnables et une promesse de 5200$ pour la mère au foyer pour que tout d’un coup, il soit redevenu un joueur clé, majeur dans le résultat de cette élection qui nous pend au bout du nez. Ce qui me dérange, chez Mario Dumont, c’est qu’il utilise, sciemment, nos peurs cachées et enfouies, nos préjugés pour nous monter les uns contre les autres. Entre vous et moi, c’est quoi le véritable danger que les femmes voilées se fassent lapider au centre-ville de Chicoutimi? Et puis, pour financer l’aide aux familles, il va couper chez les assistés sociaux? Ça nous fait une belle jambe de penser que les assistés sociaux sont tous des profiteurs, non que dis-je, des abuseurs du système, non? Il va couper quoi? La réalité, c’est que l’immense majorité des assistés sociaux sont sous-scolarisés, et par conséquent confinés aux jobines qui rendent difficile, voire impossible, une réelle réinsertion au marché du travail. Or, leur couper les vivres ne les scolarisent pas. Cela ne fait que les pousser un peu plus loin sur le chemin de l’itinérance, de la violence, de la délinquance, etc… Bref, je ne crois pas qu’on puisse bâtir une société juste et équitable en opposant les uns aux autres.
André Boisclair? C’est dommage, mais je ne crois pas qu’il ait le coffre nécessaire, non pas pour devenir Premier ministre, mais surtout pour dompter la bête qu’est le PQ. Pour amadouer les « caribous », il leur promet un référendum dans le premier mandat de son gouvernement. Je me cache peut-être la tête dans le sol, mais dites-moi, où voyez-vous le peuple réclamer à cors et à cris un référendum sur la souveraineté? D’ailleurs, est-ce encore un débat viable, que celui sur la souveraineté? Pour attirer les « mous », il essait de se dissocier des clientèles traditionnelles de son parti, mettant les syndicats en sacremouille. Profondément, je trouve cela d’une tristesse infinie: le gars est brillant – si si, je vous le jure!-, mais il a les défauts de ses qualités, et son arrogance naturelle a pris toute la place.
Françoise/Amir David/Khadir? Do I need to say more? On peut pas être contre la vertu, la tarte aux pommes et le devoir citoyen… *soupir*…. Mais je ne peux juste plus entendre le « faisons payer les riches », sinon je vais hurler!
Le parti vert? Et c’est qui déjà, son chef?
Bref, comme le disait Jean-Marc Léger ce matin, pour l’instant, les intentions de votes ont l’air à du Jell-o. Reste à choisir si on préfère son jell-o aux bleuets, aux fraises ou à la lime…