Le grand départ

Les valises sont bouclées, l’aspirateur est passé (tellement essentiel de faire le ménage avant de partir… pour que seul le silence de la maison en profite!), et je suis là sur mon canapé à regarder s’égréner le temps qui n’en finit plus de ne pas vouloir passer. Avec pour seule pensée la question qui vous torture : « Qu’ai-je pu oublier? ».

Quel moment privilégié que celui qui précède la montée en voiture pour le grand départ en vacances? Pendant quelques jours, la maisonnée a ressemblé à un souk après le passage d’un typhon. Des fringues partout, des jouets par-dessus, des lessives car il est indispensable d’emmener la dernière jupe qu’on s’est achetée et que l’on a mise la dernière journée au bureau pour bien montrer qu’on était prêt à partir. Et puis sur la liste, l’indispensable … qui fait 4 pages.

Et puis tout doucement, la maison est rentrée dans l’ordre, les fringues dans les valises, les jouets rangés, la vaisselle propre (on se sait jamais qu’on ne revienne pas, que penseraient les voisins, c’est un peu le même non-dit que la culotte trouée qu’il ne faut jamais porter car on ne sait jamais ce qu’il peut arriver!) et enfin, je suis là sur ce canapé.

Dans quelques heures, je serai arrivée sur le vieux continent en train d’embrasser papa et maman que je n’ai pas vu depuis 2 ans. Je suis fébrile. Je les aime tant. Je nous revois avant et j’imagine nos retrouvailles. Une larme au coin de l’oeil, un sourire au coin des lèvres lorsque tout à coup, mon petit homme me tire par la manche : « Dis maman quand est-ce qu’on s’en va? » avant le sempiternel « Dis, quand est-ce qu’on arrive? ».

Le temps s’accélère soudain. Vite une dernière vérification : les passeports, les billets d’avion, le maillot de bain, l’appareil photo et puis les valises dans l’auto, la route, l’aéroport, la douane, l’embarquement, les enfants qui crient d’excitation, moi presque indigne qui pense « pourvu qu’ils dorment » lorsque soudain un étau sur le coeur, je panique : « Mais qu’est ce que j’ai donc pu oublier? »

Veux-tu me marier?

C’est alors que j’étais tranquillement assise sur mon canapé que la demande est arrivée. Je sirotais mon apéro et je me suis étouffée. « Je ne peux pas attendre ton retour de vacances dans 6 semaines » qu’elle m’ a dit. Je dis bien « elle » et j’en suis restée bouche bée. Un véritable exploit qu’elle a réussi pour ceux qui me connaissent. Me faire taire.

Ces quelques mots ont lentement commencé à faire leur effet. Les frissons, l’étau sur le coeur, un sentiment mêlé de fierté et d’angoisse. J’ai soudain réalisé que mon amie était de celle qui parle un français impeccable et j’ai compris ce qu’elle attendait de moi, non pas l’épouser mais bel et bien la marier.

Quelle marque de confiance et quel défi!

La chair de poule a envahi mon corps, l’amitié a empli mon coeur et c’est avec humilité que j’ai dit « oui ».

Je sais que tu lis ce blog alors je te donne rendez-vous au printemps prochain où devant tes parents et amis que pour la plupart je ne connais pas, je serai fière de composer un hymne à l’amour comme une sorte de pied de nez à ma vie.

C’est avec nos actions que l’on construit notre bonheur. Merci par ta foi en l’amour de me permettre d’agir pour un instant que je sais déjà heureux. Je panique, il ne faut pas que je pleure de joie car on n’a jamais vu un curé en train de pleurer!

Quel intense moment d’amitié…

Bitch-a-blog

Je me suis promenée, hier, de blogues en blogues, question de mesurer ma vie de fonctionnaire fonctionnelle banlieusarde quarantenaire à celles des autres.

Il semble y avoir un nouveau jeu, là. Ou alors une nouvelle tendance? Ou ma proverbiale naiveté m’avait jusqu’ici préservée d’en découvrir toute la profondeur? Tsé, ça fait pas si longtemps que j’ai accepté le fait que le Lapin de Pâques n’existe pas, alors…

Le bitch-a-blog! Prenez n’importe quel blogue, traitez-le de nul SANS autres commentaires, sans analyse. Faites référence, en insérant le lien, à un billet sans intérêt, et provoquez la colère du propriétaire du dit blogue. Des heures de plaisir à lire les commentaires et à constater l’escalade de la mauvaise foi et de la mauvaise humeur de part et d’autre.

De préférence, également, bitchez mutuellement sur les blogues amis, par défenseurs interposés. Et non, nous n’avons pas le monopole du jeu. Les amerloques et les britanniques ont encore une fois une longueur d’avance. Mais ce que j’ai vu sur des sites québécois et français hier était vachement prometteur!
Hého! On va se comprendre ici: je ne parle pas de faire un commentaire éclairé, qui peut parfois être acéré (clin d’oeil ici à un de mes blogueurs préférés!) mais ou on sent une méchanceté gratuite.

Bonne journée quand même, là. Et oubliez pas de vous mettre de la crème solaire!

Bon voyage!

Amie Isa, est-ce ce weekend que vous quittez, toi et les petits, pour tes vacances bien méritées auprès des tiens?

Bon voyage, belle Isa, au pays du pastis et de la mer. Je penserai à toi en réécoutant les vieux épisodes de « St-Tropez sous le soleil »…:-)

Et continues à nous écrire, si tu as le temps…

Je vous embrasse. Allez les bleus!

Le chauffage… de froid!

« Mets le chauffage… de froid », m’a dit mon petit homme de 4 ans alors que nous étions dans l’auto. Morte de rire que j’étais, normal c’est mon fils. C’est qu’il fait chaud mesdames et messieurs, on entend cela partout. Et on se plaint au bureau, dans la rue, de cette chaleur et du facteur humidex. Mais souffrons-nous d’alzheimer pour oublier que dans quelques mois, que dis-je dans quelques semaines, on va se plaindre qu’il fait froid avant qu’il fasse « frette ».

Personnellement, je ne comprends pas les épiceries où il nous faut un chandail tellement la climatisation est au boutte, le bureau où moins il y a d’employés, plus il faut que je mette mon gilet de laine et les centres d’achat où faire du magazinage est devenu un parcours du combattant où on avance plus vite pour lutter contre le frais.

S.v.p., pourriez-vous comprendre que j’aime la chaleur, la caresse du soleil sur ma peau crémée, le pastis sous le parasol de mon patio à l’heure de l’apéro et que j’aime cela étouffer un peu avant de recommencer à faire de la buée avec ma bouche ?

Plongeons dans une piscine pour nous rafraîchir, jouons avec le robinet d’eau pour nous arroser et osons le bob pour nous protéger du soleil. La seule certitude qu’on a après tout c’est que cela ne durera pas!

Nous avons survécu!

Enfin, moi… Elle a passé de fait une journée merveilleuse, avait comme me l’avait presque promis Chroniques blondes des étoiles dans les yeux et s’est endormie avant même de poser sa jolie tête sur l’oreiller.

Quant à moi, verre de blanc aidant, j’ai passé une heure de souper agréable avec Mammouth sur une terrasse et oui, nous sommes ensuite aller fouiner chez Réno, question de s’assurer que les jouets du papa y sont encore!

Merci d’avoir partagé mon angoisse! 😉

Un certain malaise, pour ne pas dire un malaise certain

En forme pour une p’tite polémique? Here we go!

Déjà, hier, aux nouvelles, ça me chicotait. Là, de le voir dans ma grosse Presse du mercredi, ça recrée le même malaise. En pire.

Mme Harper en larmes sur la tombe de son grand-oncle mort pendant la guerre, au cimetière de Vimy, et son mari, notre Premier sinitre, qui n’a même pas appelé les proches de la petite famille décimée au Liban. Est-ce juste moi qui accroche? Je ne veux pas qualifier le chagrin de madame Harper, elle a légitimement le droit de pleurer le vieil oncle. Mais me semble que dans les circonstances, un peu de pudeur… Les « apparatchiks » de communications qui entourent le premier sinistre ont encore du chemin à faire….

 

Compensation

Que fait la mère angoissée pour gérer sa crise? Elle s’empiffre! Mais comme elle est tout de même fidèle à Mme WW, elle s’empiffre… de sushis! 🙂 Dieu que ça donne bonne conscience de manger santé, non???

Un acte de foi

Ma merveilleuse merveille, qui aura 4 ans dans quelques semaines, fera une grande expédition demain: la plage. Avec sa meilleure copine *qui n’a rien d’une Eugénie, dieu merci!*,  ainsi que la maman et le papa de la meilleure copine. Sans moi. Sans mammouth. Qui m’a jeté un regard que je qualifierais d’oblique quand j’ai exprimé un doute… « Elle est pas un peu jeune, là? La plage? T’es sûr??? »

Vous pensez que je vais survivre à mon angoisse maternelle?

La guerre, yes sir!

Je suis une junkie de l’information. Mammouth aussi. Notre fille est née pendant la deuxième guerre du Golf (celle de Bush fils). Toute petite, à quelques semaines, elle réagissait au jingle des émissions spéciales à RDI. Je me plais à dire que le premier mot qu’elle a balbutié a été Bagdad et non maman… Et que chez-nous, Bernard Derome a longtemps concurrencé Caillou.
Je me souviens de la première nuit oû les obus ont commencé à tomber sur l’Irak. J’allaitais ma fille, dans le noir, en pleurant. En me disant qu’à Bagdad, il y avait une mère terrorisée par le bruits des bombes qui, comme moi, donnait le sein à son enfant, l’angoisse chevillée au corps. Je me demandais si, à sa place, j’aurais la force de continuer, ou si alors le fait d’avoir donné la vie était plus fort que tout. Je me disais qu’au moins, j’avais une fille, et que les probabilités qu’elle soit « appelée sous les drapeaux » était faible. Je pensais aussi à ces mères américaines qui voyaient leurs petits (parce que nos enfants sont toujours nos petits, même à 30 ans) partir au front, et qui devaient sans doute, comme je le ferais, monnayer leur retour avec Dieu. « 3 « je vous salue Marie » et plus de viande le vendredi, Seigneur? Ca ferait-y votre affaire pour protéger mon p’tit Dan? »

Aujourd’hui, c’est avec les mamans du Liban que mon coeur s’affole. Y’a quelqu’un qui va finir par leur dire que de régler à coups de bombes, d’obus et de AK-47 des différends dont plus personne ne connait l’origine, c’est malade? Que c’est une affaire de gars? Jouez donc à qui pisse le plus loin, au moins vous ferez pas d’innocentes victimes… J’enrage, pis je me trouve tellement démunie. On fait quoi, là?