Vous y croyez, au karma? Qu’un matin, alors que tout va bien, tout se met à déraper, lentement, inexorablement? Malgré une saine dose de scepticisme, j’ai l’impression que je vais devoir y croire. Tiens, laissez-moi vous raconter… Au fait, je vous conseille fortement, avant de continuer la lecture, de vous munir de papiers-mouchoirs…
Jeudi dernier, le métro a été arrêté pendant 30 minutes. Rien pour écrire à sa mère, j’en conviens, mais disons que quand ça arrive le matin où tu dois te dépêcher pour être au bureau plus tôt, ça fait ch***. Cours toute la journée, as usual, mais en plus, je dois prendre un train pour Ottawa en fin de journée. J’avais également prévu d’aller souper chez une copine.
Le train Montréal-Ottawa a été arrêté pendant une heure. Une heure! J’ai tenu la copine au courant, lui disant de manger sans moi, parce que je voulais apporter mes choses à l’hôtel avantd’aller les rejoindre. Arrivée à l’hôtel, on m’informe que dû à une panne électrique, on ne peut m’enregistrer. Qu’à celà ne tienne, me dis-je! Mettez mes bagages en consigne, on règlera les formalités à mon retour. Je passe une excellente soirée chez la copine – bon, la lasagne est un peu cuite et la salade un peu molle, m’enfin, c’est pas important, et les popsicles du dessert étaient juste à point!
De retour à l’hôtel, c’est encore le noir total. Bref, juste avant que mon carosse se transforme en citrouille, on me change d’hôtel. Et pas pour mieux: une vieille section non rénovée d’un hôtel miteux, une chambre qui sent le tabac froid, pas de couverture supplémentaire et il y fait froid comme en hiver. Avouons que j’ai déjà passé des nuits à l’hôtel plus agréables! Et comble de mon malheur, pas de service aux chambres pour le petit déj’. Je descends donc en bas, déjeune en lisant le journal, en me disant que la journée ne pourra être que meilleure, vue la shnout de la veille.
ERREUR! En remontant à ma chambre, la carte magnétique ne fonctionne plus. Redescends, remagnétise, remonte. Toujours rien! Redescends, remonte avec le concierge. Toujours rien. Appel au « monsieur bricole » de l’hôtel, qui doit défaire la serrure au grand complet pour que je puisse récupérer mes bagages. Avec tout ça, le temps file, et je dois courir au bureau pour compléter le dossier d’accueil de mon nouveau patron, que je rencontre aujourd’hui…Trois grandes respirations plus tard, me voilà au bureau, calmée.
Gare en fin de journée: j’ai beau me cacher, IL me voit. Un ancien collègue. C’est long, deux heures de train…
À ce point, je n’étonnerai personne si je raconte qu’on s’est cogné le nez à une porte fermée vendredi soir, chez le concessionnaire automobile, hein? Et le métro, dans tout ça? J’y arrive, soyez patients!
Ce weekend, nous avons, en bons citoyens, recueilli un pauvre chien errant. Appel au poste de police, puisque le chien porte une médaille de notre ville. Qui nous réfère à la patrouille canine, qui nous informe que depuis quelques mois, ils n’ont plus accès à la liste des propriétaires de chiens. Donc, nous décidons de garder le pauvre pitou pour la nuit à la maison – miss météo annonce un temps à ne pas mettre un chien dehors. Je vous entends me dire que nous aurions dû aller porter la bête à la SPCA… et payer 45$ de frais??? Parce qu’être un bon citoyen, ça coûte cher! Évidemment, la seule employée municipale a avoir accès à la liste est en vacances!!!
Bref, ce matin, avec toute la flotte qui nous tombe dessus, je décide de prendre le combo train de banlieue/métro. J’arrive au métro, passe ma TRAM dans la petite fente: rien! Deuxième essai: rien! Je me dis qu’elle s’est démagnétisée, ce n’est pas la première fois. En me dirigeant vers le gentil préposé, qui a le même air souriant que MadDog Vachon dans ses bons jours, je réalise que j’ai la carte de juin, et non de juillet… l’autre est restée dans la vieille sacoche. Pas grave, je prendrai un ticket de métro, ce n’est pas la mort d’une femme… Sauf quand on ouvre son porte-monnaie et qu’on réalise que tout ce qui s’y trouve, c’est un vieux 2$, alors que le ticket de métro coûte 2,75$…
J’avais le choix: me mettre à pleurer, ou quêter. J’ai quêté 75¢ à un monsieur sympatique qui, après avoir braillé de rire, m’a dit de lâcher ma job de fonctionnaire et de faire du stand-up comique…Gilbert, attends-moi!
Bref, si vous pensez que je vous néglige, public lecteur, dites-vous bien que c’est mon karma qui m’empêche d’être plus présente!