C’est rare, rarissime même que je sois sur la même longueur d’ondes que lui. Même que la plupart du temps, quand je tombe sur un article ou sur une entrevue de Richard Martineau, je suis en total désaccord ou avec le propos, ou avec le ton.
Mais il faut bien une exception à la règle, hein! Et ce matin, en lisant l’extrait suivant dans le journal qu’on me met de force ou presque entre les mains sur le quai de la gare de mon train de banlieue, je me suis surprise à penser que pour une fois, nous partagions le même malaise.
« Le p’tit Jeremy va faire deux soirs à la Place des Arts. Pincez-moi, c’est moi qui rêve…
Y a-t-il quelqu’un qui va dire qu’il chante comme un pied, et que si ce n’était de son handicap, le p’tit Jeremy n’aurait PAS de carrière?
On ne va pas applaudir un artiste de talent, quand on va voir le p’tit Jeremy en spectacle. On applaudit notre propre compassion, notre grandeur d’âme. On se fait un standing ovation à nous-mêmes…
C’est dur, comme propos, mais c’est la vérité… » Extrait du blogue de Richard Martineau
Mon but n’est pas de provoquer une discussion sur le talent, ou l’absence de talent du petit Jérémy. J’en ai contre l’utilisation « commerciale » du handicap et du courage de cet enfant. Trop c’est comme pas assez, je trouve. Depuis le début de l’histoire de cet enfant, j’ai un malaise persistant et je m’interroge sur mon incapacité à m’en émouvoir. J’aime la générosité anonyme, le geste gratuit. Là, je n’arrive à voir ni l’un ni l’autre…