Montée de lait

Depuis notre retour dans la grande région métropolitaine, je suis une fidèle usagère *wouach que c’est laid, ce mot* du transport en commun. J’aime prendre le train, même s’il me faut une heure pour me rendre au travail. Cette heure-là m’appartient. Je ne suis plus la mère de, la blonde de, l’employée de, même si le premier 15 minutes est consacré au boulot. Je m’y suis fait des ami(e)s, des gens avec qui j’aime discuter de choses et d’autres. Ou alors, je peux me plonger dans un roman, ou même, je l’avoues, dormir certains matins. D’ici quelques mois, j’envisage même devenir techno et me « grayer » d’un lecteur de CD… Nah, pas de i-pod pour moi, ben trop compliqué ces affaires-là!

Je prends également le métro, en ville, pour me déplacer d’un point à l’autre. Et même, parfois, entre le train et la maison, l’autobus municipal. Bref, j’utilise à fond ma carte de transport TRAM (TRain-Autobus-Métro).

C’est fascinant, le transport en commun. Ça vous met en contact avec plein de gens, et de microbes, fort probablement. C’est également un excellent laboratoire sur la nature humaine. Et ce soir, au lieu de vous raconter une jolie histoire, je viens déverser mon trop plein sur la nullité du genre humain.

Depuis l’effondrement du viaduc, sur ma ligne de train de banlieue, on a rajouté des trains, et des passagers. A la tonne. C’est ok, c’est ça de moins sur la route et peut-être que si la demande est forte, l’ajout de trains et de départs demeurera. Mais, pour être honnête, ça fait beaucoup de monde à l’heure de pointe. Tout le monde est fatigué, j’en conviens. Tout le monde s’est fait ch*** au travail, j’en conviens. La température est moche, ça joue sur le système, j’en conviens. Bref, tout le monde est d’une humeur de chien, j’en conviens.

Alors imaginez un p’tit bout de 4 ans, qui a le nez dans les fesses de tout le monde, qui a sa journée de gardo dans le corps et qui s’est probablement levé aux aurores pour venir à Montréal avec sa maman. Maman manifestement enceinte du prochain, pas sur le point d’accoucher mais suffisemment enceinte pour qu’on ne puisse douter qu’il ne s’agit pas là d’un excédent de poids. Petit homme chigne, il a chaud, il a soif, il est debout, il veut s’asseoir. Maman soupire, elle se dandine, parce qu’elle voit les regards exaspérés des passagers qui se disent qu’en plus, ils vont se taper le morveux qui chiale jusqu’à destination.

Pourquoi suis-je la seule à me lever et à offrir mon siège??????? Le wagon est plein de jeunes hommes dans la trentaine, le nez dans leur portable, le i-pod vissé dans l’oreille, qui font semblant de ne rien voir et qui, ostensiblement, lèvent le volume pour ne rien entendre?

Le civisme, c’est une notion disparue???? La générosité, c’est kétaine? Le geste gratuit, c’est démodé????? Pourquoi j’avais envie de gifler tous ces gens qui n’auraient pas sacrifié 20 minutes de leur temps pour aider une maman manifestement débordée? J’avais juste envie de leur dire que c’est ce petit gars qui, dans pas long, va payer leur sacrem*** de pension!

Ce soir, j’ai envie de remercier mes parents qui m’ont inculqué des valeurs « démodées » et que j’espère transmettre à ma merveilleuse merveille. Penser aux autres, dans mon livre à moi, ça vaut pas mal plus que bien d’autres choses… Et juste pour le « merci » murmuré de la maman et le sourire retrouvé du petit homme, j’ai le sentiment d’avoir fait « the right thing »…

Avant que vous n’appeliez la DPJ…

Faut pas tout croire ce qu’on lit dans les journaux, hein! Et surtout, ne cherchez pas l’entrée sur la fois ou j’aurais levé la main sur ma merveilleuse merveille… Y’a une limite à confondre blogue et forums de discussions! J’expliquais à la GJ que sur les forums de discussions, beaucoup plus que sur les blogues d’ailleurs, il était probablement plus facile, sous le couvert de l’anonymat, d' »avouer » l’inavouable socialement, comme par exemple d’avoir levé la main, ou alors de préférer donner la bouteille que d’allaiter. Ce qui explique, dans notre société aseptisée et normalisée, la grande popularité des blogues, forums de discussions, etc… Et comme les réseaux « habituels » de soutien (familles, amis, voisins) se font de plus en plus restreint, internet sert de soupape de sécurité pour évacuer, s’informer ou ventiler.
Ceci étant dit, je ne suis pas la mère de Caillou, et je revendique haut et fort mon droit à l’imperfection. Montrez-moi une seule mère qui, à bout de patience, n’a pas eu une toute petite pensée pour l’outil « pédagogique » qu’est, dans d’autres cultures, la fessée. Mais entre la pensée et le geste, y’a une marge. Tiens, d’ailleurs, la fessée serait-elle un des derniers (ou nouveaux?) tabous de la maternité?

Intéressant, comme discussion, non? Allez, profitez de l’anonymat, et commentez! 🙂

PS. Bienvenue à tous les nouveaux lecteurs/trices attiré(e)s (André Boisclair, sors de ce blog!) ici par l’article paru ce matin dans La Presse.

Dure semaine

Je sais, moi aussi je me sens coupable de vous avoir abandonnés, lecteurs/trices fidèles. Mais la semaine a été dure…

Ma merveilleuse merveille s’expectorant les poumons, mammouth et moi nous sommes partagés la tâche de demeurer avec notre fièvreuse progéniture. Et, vous l’ai-je sans doute déjà dit, je carbure à la culpabilité (nous aurions dû rester ici la semaine dernière, emmitouflées dans nos draps de flanelle! Nous n’aurions pas dû sortir! Nous aurions dû barricader portes et fenêtres pour ne pas laisser entrer les microbes. J’aurais dû, au premier tousstousse me précipiter à l’urgence pédiatrique… bref, vous voyez le genre!) Et, dois-je le rajouter, j’ai une lègère tendance à l’hypocondrie, pour moi et les miens (cette toux, là, n’est-ce pas un signe de pneumonie double? Triple? La tuberculose? Pire, la consomption? – z’avez remarqué que plus personne ne consomptionne, de nos jours? La dame aux camélias est-elle la dernière consomptionnée connue? – )

Bref, jeudi dernier, devant l’insistance de la toux, je me suis enfin décidé à consulter. Picture this, comme disait Sophia

Une mère éplorée (bon, bon, j’admets: échevelée, pas éplorée… m’enfin… on s’enfargera pas dans un détail surtout s’il est dramatique, hein!)

Une merveilleuse merveille fiévreuse, se crachant les poumons à coups de sécrétions (ma copine scénariste me dit toujours que la « réalité » se cache dans le détail, alors allons-y pour le détail)

Une salle d’attente frette d’une clinique médicale de quartier, remplie de microbes déposés sur des gens peu sympatiques (enfin, ils étaient probablement sympathiques, mais bon, on s’en fout un peu, hein!)

46 minutes d’attente (M’sieur Couillard, attendez-vous à une lettre détaillée, accompagnée d’une mise en demeure de ma part, donnez-moi juste le temps de contacter le monsieur avocat qu’on voit tous les jours à la télé, là…. Nah! Pas Claude Archambault, il est trop occupé avec Michèle Richard! Mais laissez-moi vous dire, m’sieur Couillard, que 46 minutes d’attente pour une mère angoissée, c’est une É-T-E-R-N-I-T-É!!!!!).

Un papier pour aller passer une radio (y’a un p’tit murmure dans la poumon, qu’elle me dit, la gentille docteure… un p’tit murmure! UN P’TIT MURMURE!!!!!)

Une clinique de radiologie débordée (il est 9h34, et le prochain rv est à 16h35! Rendu là, le murmure sera un bruit de torrent!!!!)

Une radio finalement prise à 19h06, puis un retour à la clinique en espérant qu’il y aura toujours de la place… (quelle angoisse, hein! Vous la sentez, ici, la tension dramatique? Non? Même pas un petit peu??? Allez, faites un effort, tudieu!)

Un médecin disponible! (Ici, vous me permettrez une légère disgression dans la réalité. Ou devrais-je dire dans la téléréalité: la réceptionniste de la clinique m’a dit que depuis que Occupation double – ou est-ce Loft story? a recommencé à la télé, la clinique est mystérieusement vide de 18h45 à 20h00, à l’exception de parents qui, comme nous, n’avons plus le temps de nous intéresser à ces ados attardés dénudés de corps comme d’esprit!)

Un verdict: un début/fin de pneumonie et/ou de bronchite… Avec ou sans antiobiotiques, c’est selon… Merveilleuse merveille n’étant jamais malade, c’est avec angoisse que j’ai supplié le doc de me conseiller. On est finalement allé avec un antiobiotique qui, je dois l’avouer, fait des merveilles!

Décidémment, dure semaine… Et je vous raconte pas le bureau qui, comme chacun le sait, n’arrête pas de tourner. Vous m’en reparlerez d’essayer de calmer un individu sur le bord de la crise d’apoplexie pour une niaiserie, entre deux quintes de toux déchirantes de ma merveille…

C’est quand, la semaine de relâche, donc?????

Au royaume de la cucurbitacée

Il fallait les voir les quarantenaires cet après-midi entourées de leur marmaille en train de ramasser des courges dans un champ plus grand que le stade olympique. Pas trop de larmes, pas trop de cris, beaucoup de terre et des rires. Pas pire les barouettes, bien pleines. C’est toutes fières, le triceps gonflé qu’elles pensaient en choeur que Josée Lavigueur n’avaient qu’a aller se rhabiller lorsqu’elles l’ont vue : la pitoune de 20 ans aux seins surélevés accompagnée de ses 2 gorilles qui se penchaient pour ramasser les courges au gré des désirs de la mistinguette. ok souvent Monsieur Univers n’a pas de tête alors Marie a pensé a Mammouth et je me suis dit que finalement ils sont bien loin mes 20 ans!

Les joies de la quarantaine

La plaisir, avec les vraies amies de filles, c’est de se retrouver pour se parler des vraies affaires. Même si on ne s’est pas vues depuis des mois, même si on vie dans deux villes différentes, c’est ce plaisir unique que nous retrouvons, Isabelle et moi, à chaque fois.

Et suffit d’un apéro, d’un verre ou deux d’un bon rouge (et je vous raconte pas quand elle ramène son élixir de l’Ile de la Réunion, à base de liqueur de goyave…*soupir*), pour qu’on retombe dans nos vieilles pantoufles et qu’on se cause de nos joies, nos peines et nos découvertes depuis la dernière fois. Parfois sous l’oeil de mammouth, qui n’est pas trop sûr de vouloir écouter.

Hier soir, après que les enfants soient couchés, devant un expresso, nous nous sommes mises à disserter sur les « joies » de la quarantaine. Oui, nous sommes plus matures, moins angoissées, on assume. On assume. En surface, on assume. Bien vite, nous sommes tombées (et c’est le cas de le dire!) sur les côtés sombres de la quarantaine. Et là, je vous dis pas, le délire.

Au palmarès des « désagréments » (et pas nécessairement dans l’ordre):

– la « craque » qui plisse…

– l’oeil qui a besoin d’une rallonge

– les deux seins qui sont en compétition pour savoir lequel atteindra le nombril le premier (j’avais écrit le genou, mais devant l’air scandalisé d’Isa, qui demande qu’on lui laisse une chance, on y va pour le nombril)
– les rides d’expression

– les « bouffées de chaleur »

– la nuit blanche qui ne s’efface pas après le 3e café

Mais ma préférée:

LE BYE-BYE MOU (bon, puisqu’il faut vous faire un graphique, dites-vous bien que passé 40 ans, vous ne pourrez plus jamais faire byebye sans vous rendre compte que le dessous de votre bras se démène comme un plat de jell-o semi-pris). Passé 40 ans, vous apprendrez le byebye de duchesse du carnaval, ou seul le poignet s’agite de gauche à droite dans un gracieux mouvement de reine-mère.

Si on survit à la déprime qui suit cette énumération, c’est que décidément, notre sens de l’humour peut nous aider à traverser toutes les crises!

Brrrrrr….

Avec l’automne qui arrive, va falloir penser à « serrer » l’été dans le cabanon. Or, sans chaises en résine de synthèse, sans bbq, sans la vue sur la piscine, que reste-t-il du patio?

On y va pour l’abri tempo? On déménage les chroniques au sous-sol familial? Hum… on ferme pour l’hiver?

Tiens, on réfléchit pis on vous revient là-dessus…

 

 

Twilight zone…

Vous ai-je déjà dit que parfois, ma vie est compliquée? Que la bêtise humaine ne cessera jamais de m’étonner, moi qui en ai pourtant tellement vu? Que parfois, juste parfois, il me passe par l’esprit d’être méchante, vraiment méchante? (et que j’ai le potentiel pour, comme on dit che-nous!)…

Twilight zone depuis une semaine. Y’a des choses que je ne m’explique pas de la nature humaine… Dieu merci, y’a mammouth, ma merveilleuse merveille, les copains et les copines, et ma grande amie Isa qui vient passer le weekend! A nous le dernier p’tit rosé de la saison! La maison qui sent bon, les enfants qui s’amusent et pourquoi pas, le feu dans la cheminée!

Pour tout le reste, y’a mastercard…:-)

Le dentiste

Ben quoi qu’est ce qu’elle a ma gueule!

Pourquoi faut-il que cette phrase me vienne en tête lorsque je vais chez le dentiste pour le nettoyage que lui seul sait faire! Parce que je sais que cela va me coûter la peau des fesses à chaque fois qu’il va me dire qu’il y a comme un petit quelque chose qui le titille (m’a t’en faire moi des titillements à 500 douilles le gratouillis, et vous faites aussi les ongles pour ce prix là).

Non mais c’est vrai quoi! En écrivant cette chronique, j’ai la gueule de travers vu qu’il m’a gelé le gars qui sourit tellement sur sa photo de promo que j’ai envie de lui refaire le portrait tout en regardant mon portefeuille qui est devenu anorexique.

Et pourtant je suis sage comme une image allongée sur mon fauteuil la tête en bas, le rouge au front, ce qui me fait penser qu’il doit voir jusque dans mon cerveau par mes narines dilatées et gelées elles aussi tant qu’on y est. Non, je ne crie pas, ne me révolte pas, ne frémis même pas lorsqu’il me pique, me triture par le dedans ou extraque la moindre parcelle de ce qu’il a à extraire et dont je ne veux même pas entendre parler.

Je suis à la limite d’aimer cela car il est beau comme un coeur mon dentiste et j’ai des frissons jusque dans les orteils lorsqu’il me passe sa fraise.

Le pire dans tout cela c’est que je vais y retourner plutôt 2 fois qu’une. Faut être maso vous ne trouvez pas!

Logique enfantine – St-Harpeur, priez pour nous!

Belle soirée, hier. Non, mieux que ça: magnifique soirée. Agréable compagnie, bouffe à se rouler par terre, conversations juste assez légères, petits boires pas désagréables du tout. Bref, une soirée parfaite. Je disais à mammouth, en revenant, que notre table était tout à fait à l’image du Mourial cosmopolite que j’aime: des français *si si, avec l’accent et tout!*, des arabes, des amerloques, et nous. La conversation se faisant en alternance en anglais, en français, en franglais… Une bien belle soirée! De bien belles rencontres.

Le prétexte (puisque comme chacun le sait, sortir la médame patio de sa banlieue autrement que pour le boulot relève de l’exploit)? Un mariage. Si si! Un mariage! Et un beau mariage, entre deux hommes qui s’aiment. Et entendre Clémence, dans une salle du palais de justice frette et impersonnelle, chanter « Cet été, je ferai un jardin », je vous le jure, c’est killer pour l’oeil charbonneux! Yup, vive le mascara qui coule!

Au lunch, j’explique à ma merveilleuse merveille que papa et maman seront absents ce soir parce que nous allons à un mariage. Cet été, nous sommes tombées toutes les deux sur un couple se faisant photographier, elle dans sa belle robe blanche « de princesse, hein maman? » et lui en toxédo. Un bien beau couple. Ça a dû impressionner ma fille plus que je ne le pensais, puisqu’elle m’a demandé si la mariée aurait une robe de princesse blanche. Comme j’ai pris le parti de ne jamais mentir à ma fille (bon, sauf en cas d’urgence, ce qui représente au moins une occasion par jour, non? « Non choupette, y’a plus de bonbons.. ».c’est un cas d’urgence, non?) je lui dit qu’il n’y aura pas de robe blanche, puisque les mariés sont deux messieurs. Et là, je vois le petit hamster dans son cerveau pédaler à toute vitesse. Entre deux bouchées de carotte, elle me dit:

« Ça se peut pas, hein, maman, deux monsieurs mariés? »

« Bien sur, ma merveilleuse merveille, que ça se peut. Quand les gens s’aiment, c’est pas important si c’est deux messieurs, deux madames, un monsieur et une madame » que je lui répond, assez fière de mon exercice pédago. Après tout, il n’est jamais trop tôt pour combattre les préjugés.

Le petit hamster repart. Elle réfléchit fort, je le vois à son air concentré sur la prochaine bouchée de croquette de poulet 100% viande blanche en spécial chez Provigo.

« Mais maman, qui aura le bébé dans son bedon, alors? » qu’elle me demande…

Là, j’avoue, j’ai effectué un repli stratégique: « Tu veux de la crème glacée, pour dessert, mon adorée?  »

Bon, c’est pas tant que j’ai pas envie de discuter sexualité avec ma fille, mais dites-moi, pourquoi ma fille de 4 ans associe-t-elle mariage et enfants????? C’est sûrement pas ici qu’elle a appris ça! St-Hapeur, priez pour nous!!

Entéka, la mère du marié l’a bien ri!